PLACEZ VOS PRODUITS ICI
CONTACTEZ [email protected]

À Koromandja, petite localité de la commune rurale de l’île de Kassa, le quotidien des habitants est désormais marqué par la sécheresse, l’appauvrissement des sols et les séquelles de décennies d’exploitation minière. L’agriculture, autrefois prospère, peine à survivre.
Mohamed Lamine Sylla, chef de quartier de Kassa, raconte : « l’extraction de la bauxite a commencé ici dans les années 1930-1940 et s’est poursuivie jusqu’en 1957. Avant cela, nos terres étaient fertiles et les récoltes abondantes : riz, maïs, légumes… tout poussait bien. Mais dès l’arrivée des machines, la terre a été appauvrie. Contrairement à Boké ou Boffa, où les mines ont apporté routes et infrastructures, nous n’avons rien reçu. Nous avons été laissés pour compte. Aujourd’hui, les jeunes ont peu d’espoir et certains quittent les îles pour chercher du travail ailleurs. »
Moussa Touré, agriculteur local, décrit les conséquences sur les cultures : « même lorsque nous arrivons à planter, les récoltes restent faibles. Le manioc pousse, mais il est souvent petit ou abîmé à cause du sel remontant de la mer. Certaines parcelles ont été complètement détruites par l’avancée de l’eau. Nous essayons de continuer, mais nos rendements ne suffisent plus à nourrir nos familles. L’agriculture est devenue un défi quotidien, et la plupart des jeunes n’envisagent plus de devenir agriculteurs. »
Les habitants doivent également composer avec les déchets plastiques et autres ordures qui étouffent le sol et accentuent la chaleur locale, fragilisant encore davantage les cultures.
Mafèrin Camara, mère de famille et cultivatrice de manioc et de patate, témoigne de la survie des habitants et de l’appui des ONG : « nos sols sont appauvris et nous manquons d’eau pour cultiver. Dès février, les puits tarissent et nous n’avons pas d’eau de robinet. Ceux qui en disposent ont dû installer eux-mêmes un forage. L’ONG locale nous aide à transformer le manioc en Attiéké, ce qui nous permet de générer un revenu pour nourrir nos familles et soutenir l’économie locale. Mais cela reste insuffisant pour relancer pleinement l’agriculture. Nous avons besoin de forages fiables, de semences adaptées et de techniques respectueuses de nos sols. »
Malgré ces difficultés, les habitants de Koromandja font preuve d’une résilience remarquable. Ils cultivent ce qui est possible et cherchent des solutions pour préserver l’avenir de leurs enfants, tentant de maintenir leur mode de vie dans un environnement de plus en plus hostile.
.png)
il y a 7 heures
29




















English (US) ·