PAO 2025 : le MEPU-A se félicite d’un taux de 82%, la question des enseignants au centre de ses priorités

À quelques heures de l’ultimatum de l’Intersyndicale de l’Éducation qui menace de déclencher une grève générale et illimitée si le gouvernement n’accédait pas à la signature du Statut Particulier de l’Éducation, le département en charge de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation semble bien conscient de la détermination des enseignants.

À l’issue de l’évaluation finale des Contrats Annuels de Performance de ce ministère par la Commission d’Évaluation de la Primature, le Chef de Cabinet, Abass Camara, a invité le personnel à resserrer les rangs, les exhortant à comprendre la place de l’éducation dans le processus de développement amorcé.

« L’appel que nous lançons aujourd’hui à l’endroit des enseignants, c’est de resserrer les rangs, de comprendre qu’aujourd’hui, notre pays ne peut se développer que par l’éducation. C’est grâce à l’éducation que nous pouvons rattraper très vite notre retard pour que nous puissions être un pays émergent d’ici la fin des 15 prochaines années, c’est-à-dire atteindre le progrès en 2040 », a-t-il lancé.

Il a assuré que les travaux concernant la signature du statut ont avancé, précisant l’implication de l’Inspection Générale du Travail.

« Il faut comprendre qu’il n’y a pas de syndicats sans travail. Il n’y a pas de travail sans syndicats. Donc aujourd’hui, le statut particulier que nous avons élaboré avec l’ensemble des secteurs de l’éducation (l’enseignement technique, l’enseignement supérieur et le pré-universitaire) est en discussion. Il y a une discussion avancée. Et il y a une médiation qui est en cours avec l’Inspection Générale du Travail », a-t-il souligné.

Outre la grève en vue, le département de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation fait face à des difficultés majeures, selon le Chef de Cabinet, notamment le déficit d’enseignants et le manque de renforcement continu de capacités du personnel existant.

« Je peux dire aujourd’hui que la principale difficulté est le déficit d’enseignants, c’est vrai, mais aussi l’amélioration continue de la qualité de l’enseignement. Ce qu’il faut noter, c’est qu’il y a la pénibilité du métier d’enseignant aujourd’hui. C’est-à-dire que le métier d’enseignant n’est pas attractif. Donc pour nous, nous sommes en train de nous battre, c’est pour cela que vous avez vu le Statut Particulier des Enseignants, qui peut nous permettre aujourd’hui de rendre ce métier plus attractif. Sinon dans les 15 ou 20 prochaines années, avec les NTIC et le développement de l’intelligence artificielle, on peut se retrouver avec un manque criant d’enseignants, ça c’est la première des choses », a-t-il indiqué.

Le deuxième problème est lié à l’insuffisance des moyens financiers mis à la disposition du ministère.

« Il est extrêmement important que le pôle financier du gouvernement comprenne qu’il faut mettre des moyens suffisamment importants pour qu’on puisse, certes, construire des écoles, mais aussi améliorer les conditions de travail des enseignants et de l’élève qui se trouve en situation de classe », a-t-il signalé.

Malgré ces difficultés, le département est parvenu à réaliser son plan d’action opérationnel 2025 à hauteur de 82 %.

« Le plus important au niveau de la commission, c’est que nous avons donné notre rapport d’exécution qui est assez satisfaisant, globalement satisfaisant d’ailleurs, parce qu’on ressort avec un taux de 82 % et toutes les recommandations au niveau de la primature, au niveau de la présidence ont été exécutées à 100 % », s’est-il félicité.

Ceci a permis au ministère de réaliser des projets majeurs, notamment le projet de connectivité de 2 200 écoles ; la création et la construction de plus de 500 écoles préscolaires sur toute l’étendue du territoire national, qui est un projet avec le BND, avec le partenaire technique et financier de la Banque mondiale.

« Donc ces avancées majeures ont été faites aujourd’hui. Et il ne faut pas oublier aussi, il y a plus d’une année, il y a eu le recrutement de plus de 12 000 enseignants, ce qui est venu combler le déficit majeur d’enseignants », a conclu Abass Camara

Alhassane Fofana