Manque d’eau et de latrines, infrastructures vétustes et insuffisantes… L’état déplorable de l’école primaire de Bawa (Dubréka)

Construite en 1999 par la communauté locale, l’école primaire de Bawa (dans la commune rurale de Khôrira, préfecture de Dubréka) est actuellement en ruine. Cet établissement scolaire accueille aujourd’hui 585 élèves dans des infrastructures très vétustes. A cela s’ajoutent le manque d’eau et de latrines, et l’insuffisance de mobiliers de bureau, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Pour l’instant, aucun projet de rénovation de cet établissement n’est en vue. Pourtant, rassure Mohamed Saliou Diallo, le directeur de l’école primaire de Bawa, des partenaires ont déjà été saisis pour cette cause. Mais jusque-là, aucun résultat concret.

Mohamed Saliou Diallo, directeur de l’école élémentaire de Bawa

« L’école élémentaire de Bawa a été créée en 1999. Pour les effectifs de cette année, nous avons un total de 585 élèves dont 284 filles. Nous disposons de 12 groupes pédagogiques, 7 salles de classe et 10 enseignants. Nous avons en tout 3 bâtiments. Le premier bâtiment compte 3 salles de classe et fait face à la direction. Les deux bâtiments ont été construits par la communauté. Le second bâtiment, là où nous nous trouvons, comprend 4 salles de classe plus la direction. Vous pouvez constater vous-même l’état du bâtiment. Le bâtiment, lorsqu’il pleut, il est impossible de travailler dans les salles de classe, car l’eau s’y infiltre. L’infrastructure est vétuste. Nous avions élaboré un projet de rénovation et l’avons soumis aux partenaires, mais jusqu’à présent, nous n’avons reçu que des promesses, aucun résultat concret. Une classe pré-primaire a été récemment construite par l’État, elle se trouve derrière… Concernant les latrines, les anciens blocs ne sont plus fonctionnels. Pour le moment, ce sont les deux cabines du CPP que tous les élèves utilisent. Avec 585 élèves, c’est insuffisant. À cela s’ajoute un autre problème majeur : le manque d’eau. Même à l’instant où je vous parle, il n’y a pas d’eau. Nous sommes obligés de parcourir 500 à 800 mètres pour en chercher. Il n’y a aucun forage, et le seul puits existant est artisanal et non fonctionnel. En somme, l’infrastructure est insuffisante. Les mobiliers manquent également. Tout repose sur l’APEAE et le GDE, mais les moyens ne suivent pas », a-t-il dit.

En plus des besoins de rénovation, cette école a besoin d’une extension pour augmenter sa capacité d’accueil et d’une clôture pour plus de sécurité.

« Les deux bâtiments que vous voyez en face nécessitent une rénovation, ainsi qu’une extension de l’école. Avec 12 groupes pédagogiques pour seulement 7 salles, les classes de 6e, 5e et 1ère année sont fixes, tandis que la 2e, 3e et 4e année fonctionnent en double vacation. La clôture pose aussi problème, l’école est exposée. Lorsqu’un match est organisé, les cours sont perturbés. Sans clôture, ce n’est pas sécurisé. Nous demandons de l’aide aux autorités et aux partenaires. Les parents d’élèves sont démunis. Ils ont la volonté d’aider, mais manquent de moyens. Aujourd’hui, l’école ne peut plus recevoir tous les enfants, par manque de places. C’est la seule école publique du nouveau district de Bawa, entourée d’écoles privées dont les coûts dépassent les capacités des parents. Chaque année, les effectifs augmentent. Les parents veulent envoyer leurs enfants à l’école publique, car elle est gratuite. Mais sans infrastructure suffisante et sans mobilier, la situation devient très difficile. Bawa est désormais un district très peuplé, et cette école est la seule accessible sans frais. Nous sollicitons donc un soutien », a indiqué Mohamed Saliou Diallo. 

Abondant dans le même sens, Fodé Sylla, président de l’APEAE de Bawa, appelle à la rénovation de cette école primaire et la construction d’un collège et un lycée à Bawa centre.

Fodé Sylla, président de l’APEAE de Bawa

« Nous dépendons de la commune rurale de Khôrira et nous sommes dans le district de Bawa. De Singuilin jusqu’à Fatoumaya, en passant par Bawa Centre et Madina, c’est la seule école publique du district. C’est une association qui l’a créée pour éviter que les enfants ne parcourent les 2 km qui séparent le village de Khôrira, cette distance est difficile à supporter pour eux. Aujourd’hui, regardez l’état de l’école : elle est dégradée, il n’y a ni latrines fonctionnelles ni eau. Nous lançons donc un appel aux ONGs, au gouvernement, à la commune et à la préfecture pour qu’ils prennent en charge la situation de l’école de Bawa. S’il n’y avait pas d’écoles privées, et si tous les enfants du district devaient venir ici, cela serait impossible. À Singuilin, les habitants veulent une école. À Fatoumaya aussi ils en souhaitent une, mais ce n’est pas encore possible. Pendant ce temps, l’école centrale de Bawa est complètement dégradée, et les moyens manquent. Les élèves qui partent en 7ème année sont obligés d’aller jusqu’à Khôrira, le lycée également se trouve là-bas. Nous demandons donc qu’on nous aide à obtenir au moins un collège. Et si cela n’est pas possible pour le moment, qu’on répare au moins l’école primaire. L’APEAE n’a pas beaucoup de moyens. Quand les bancs se cassent, nous devons nous unir pour essayer de réparer. Même les escaliers sont abîmés. Il revient aux autorités de soutenir l’APEAE afin que nous puissions remettre l’école en état. En tout cas, la situation est très préoccupante », a-t-il souligné.

Ismael Diallo pour Guineematin.com 

Tél : 624 69 33 33

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