Interview. Naby Idrissa Diallo, DNTT : ‘’le permis moto sera lancé le 29 novembre… Il y a un moratoire de 3 mois pour la formation et pour se mettre en règle’’

il y a 2 heures 18
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Le gouvernement guinéen, à travers le Ministère des Transports, a annoncé que le permis moto deviendra désormais obligatoire en République de Guinée pour tous les détenteurs d’engins à deux roues.

Pour en savoir davantage sur cette opération, dont le lancement est prévu pour le 29 novembre prochain, le Directeur National des Transports Terrestres (DNTT), Naby Idrissa Diallo, nous a accordé ce mardi une interview exclusive,,,

Mediaguinee : Votre direction a récemment annoncé que le permis moto deviendra désormais obligatoire en République de Guinée. Pourriez-vous nous expliquer les raisons qui motivent cette décision ?

Naby Idrissa Diallo : Ce n’est pas en fait une annonce de notre direction. C’est une obligation légale. Le permis pour tout conducteur d’engins motorisés, c’est une obligation légale d’avoir le permis. Tous les textes réglementaires le consacrent. Les textes d’application et le code de la route consacrent que tout conducteur, sur la voie publique doit être détenteur d’un permis de conduire avant de prendre un engin motorisé. Donc nous ne faisons que la mise en application de la réglementation guinéenne.

Le permis moto coûtait auparavant environ 1 090 000 GNF. Avec le lancement de cette campagne, le permis sera désormais autour de 890 000 GNF. Globalement, le permis lui-même coûte 180 000 GNF. À cela s’ajoute la visite médicale obligatoire pour l’octroi du permis, qui coûtait 200 000 GNF et qui, dans le cadre de la campagne, a été ramenée à 120 000 GNF. La formation dans les auto-écoles coûtait auparavant environ 260 000 GNF et a été réduite à 150 000 GNF. Ces ajustements sont le fruit d’une négociation avec les professionnels concernés. Le gouvernement en est conscient : la population des motards n’est pas la couche la plus aisée du pays.

 

Mediaguinee : Le lancement de cette opération est prévu pour le 29 novembre prochain, mais certains s’inquiètent que cette mesure puisse entraver le travail des motards si le permis devient obligatoire pour circuler dès cette date. Comment comptez-vous répondre à ces préoccupations ?

Naby Idrissa Diallo : C’est normal que les gens s’inquiètent parce qu’ils ne sont pas informés. Heureusement qu’il y a des médias comme vous (Mediaguinee.com) qui vont à la source pour obtenir les informations. En fait, le lancement du permis se fera le 29 novembre. Cela ne signifie pas que la coercition commencera ce jour-là ; elle interviendra plus tard.

Aujourd’hui, nous adoptons une méthode pédagogique. Nous voulons d’abord former les motards qui circulent sur la route. Ces derniers temps, nous avons assisté à une prolifération de motos dans le pays, qui ne s’est pas accompagnée de formation ni de l’octroi de permis de conduire pour ces différents conducteurs.

Comme l’a prôné le gouvernement, il s’agit d’une réfondation et d’une rectification institutionnelle. Nous voulons rectifier le tir, amener les gens à se former et à obtenir le permis, qui est un document obligatoire. Il faut aussi savoir qu’aujourd’hui, la moto constitue un problème de santé publique. Nous sommes tous usagers de la route et savons ce qui se passe avec les accidents de moto : invalidités permanentes, décès… Ces accidents ne sont même pas pris en charge par les assurances, car les motards ne sont pas en règle. Et le premier document pour être en règle est le permis de conduire.

Pour revenir à votre question : ce n’est pas le 29 novembre que la coercition ou le contrôle commencera. Une période de moratoire de 3 mois sera accordée aux motards pour se former et se mettre en règle. Ce n’est qu’après ces trois mois que le contrôle débutera et que la police jouera pleinement son rôle. Comme je vous l’ai dit, nous sommes dans une démarche pédagogique, et des efforts ont déjà été faits par le gouvernement. 

Mediaguinee : Dans votre reportage diffusé, vous avez insisté sur l’importance de la formation, ce qui est très positif. Cependant, certaines voix s’élèvent pour dire que le montant de 890 000 GNF pour l’obtention du permis est trop élevé. Que répondez-vous à ces critiques ?

Naby Idrissa Diallo : Le permis moto coûtait auparavant environ 1 090 000 GNF. Avec le lancement de cette campagne, le permis sera désormais autour de 890 000 GNF. Globalement, le permis lui-même coûte 180 000 GNF. À cela s’ajoute la visite médicale obligatoire pour l’octroi du permis, qui coûtait 200 000 GNF et qui, dans le cadre de la campagne, a été ramenée à 120 000 GNF. La formation dans les auto-écoles coûtait auparavant environ 260 000 GNF et a été réduite à 150 000 GNF.

Ces ajustements sont le fruit d’une négociation avec les professionnels concernés. Le gouvernement en est conscient : la population des motards n’est pas la couche la plus aisée du pays. Je dirais même que c’est une des couches, pas la plus défavorisée, mais c’est la couche moyenne du pays. Et ce sont des soutiens des familles. Donc le gouvernement est venu en aide par la diminution des prix de ces permis. Aussi, il faut qu’on tienne compte des accidents que ça crée. Et ces accidents-là, les gens qui prennent ces motos, comme je vous l’ai dit tantôt, ce ne sont pas les gens les plus aisés en cas d’accident. Ils ont des difficultés à se prendre en charge. Aujourd’hui, avec le permis, les gens vont prendre les assurances. Donc il y aura une prise en charge qui va soulager le budget des familles, qui va aussi soulager le budget des hôpitaux par ricocher le budget de l’État. Parce que ce sont les assurances maintenant qui vont entrer en vigueur. Parce que sans le permis, l’assurance ne te prend pas en charge. Moi j’ai vu, j’ai eu des cas ici où des motards ont fait des accidents, ils sont assurés, mais l’assurance ne prend pas en charge le sinistre parce que le motard n’a pas le permis, il n’a pas ses documents au complet. Donc il n’est même pas censé être sur la voie publique. Voilà en gros, les tenants et les aboutissants de cette action. Donc c’est une action qui va entrer en vigueur le 29 novembre prochain, mais c’est pour la formation et la délivrance des permis. Parce qu’on veut aller vers la professionnalisation des mototaxis. Donc il y aura une formation d’une semaine qui va être faite au lieu des formations habituelles pour avoir le permis qui peut durer plus d’un mois. Là, comme la plupart des gens qui vont venir, ils savent déjà conduire, ils pratiquent déjà la route, donc on va juste les former sur le code. Je vais vous citer un peu la formation. Il y aura l’introduction à la profession, ils seront formés au code de la route, ils seront formés à la sécurité routière, ils seront formés à l’entretien de base de la moto parce qu’il faut que tu saches comment entretenir ta moto pour qu’elle soit en bonne condition sur la route…

Mediaguinee : Quel appel souhaitez-vous lancer à tous les détenteurs d’engins à deux roues afin de garantir le succès de cette mesure ?

 Naby Idrissa Diallo : J’exhorte tout le monde à venir passer le permis. C’est aussi un acte de civisme, parce que nous sommes tous des Guinéens et personne ne voudrait être responsable, un jour, du mal fait à un compatriote sans pouvoir en assumer les conséquences. Il vaut mieux prévenir que guérir, comme on le dit. Un accident, on sait combien cela coûte. C’est donc d’abord un acte de civisme de leur part, mais aussi un acte de sécurité routière : en venant se former, ils apprendront comment se comporter sur la route et comment adopter une conduite responsable. C’est la réglementation qui l’impose. Ils doivent donc se mettre en règle avec les lois de la République.

Propos recueillis par Youssouf Hawa Keita

 

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