Conakry : les enjeux, opportunités, acquis et perspectives du secteur agricole au centre d’une rencontre

il y a 2 heures 19
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Cent jours après sa nomination à la tête du ministère de l’Agriculture, Mme Mariama Ciré Sylla a organisé, ce mardi 25 novembre 2025, une rencontre avec les acteurs du secteur.

L’objectif, pour la ministre et ses cadres, était d’échanger sur les enjeux, les opportunités, les acquis ainsi que les perspectives d’un secteur agricole particulièrement pourvoyeur d’emplois dans notre pays.

Depuis l’avènement du CNRD au pouvoir, un véritable coup de pouce a été donné au secteur agricole, visant à moderniser l’agriculture guinéenne et à garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays. Aujourd’hui, « le secteur agricole contribue à plus de 20 % au PIB national, avec une importance stratégique ».

Le Secrétaire général de la Chambre d’agriculture, Abdoulaye Sacko, qui réitère la disponibilité de son institution, a affirmé qu’aujourd’hui « la coordination entre les acteurs reste un défi majeur ».

« La digitalisation du secteur agricole récemment initiée par Mme la ministre constitue un pilier central de la gouvernance, notamment pour clarifier les responsabilités et fluidifier les interventions. Une plateforme numérique permettant aux directions techniques de gérer leurs missions respectives renforcera considérablement l’efficacité globale du secteur », a-t-il dit.

La mise en œuvre de la feuille de route du ministère de l’Agriculture se réalise grâce au soutien des partenaires techniques et financiers. Parlant au nom de ces partenaires, Cyridion Usengumuremyi du Programme Alimentaire Mondial (PAM) a affirmé que la gouvernance du secteur agricole « constitue un pilier de la sécurité alimentaire, de la résilience économique et du développement inclusif en Guinée ».

« Nous saluons particulièrement l’intégration du secteur agricole dans le Programme Simandou 2040, qui vise à bâtir une agriculture compétitive et durable. Renforcer la gouvernance implique une coordination efficace entre politiques publiques, secteur privé, organisations de producteurs et société civile, afin d’assurer transparence, équité et pérennité. Au cours des 100 premiers jours de Mme la ministre, des signaux forts ont été envoyés : volonté de réforme structurelle, ouverture au dialogue, modernisation à travers la digitalisation, la mécanisation et la régulation. Les partenaires techniques et financiers partagent cette vision et réaffirment leur engagement à soutenir la mise en œuvre des orientations stratégiques ; mobiliser des financements innovants et mieux coordonnés ; promouvoir la digitalisation et l’innovation dans les chaînes de valeur ; accompagner les jeunes, les femmes et les producteurs pour renforcer l’inclusion et la durabilité du secteur », a-t-il ajouté.

Cette rencontre s’est surtout voulue une occasion d’échanges sincères sur l’avenir du secteur agricole. La ministre de l’Agriculture, dans son discours d’ouverture, a surtout mis l’accent sur les immenses potentialités que recèle le secteur agricole guinéen.

« Nous disposons d’atouts considérables : 13,7 millions d’hectares de terres arables, une grande diversité agro écologique, un climat favorable, l’abondance des ressources hydriques qui valent à la Guinée le titre de château d’eau de l’Afrique de l’Ouest, ainsi qu’une position géographique stratégique. Cependant, les défis persistent : infrastructures rurales insuffisantes, difficulté d’accès aux intrants, faible mécanisation, insuffisance du transfert de technologies, valorisation insuffisante des produits agricoles, faible transformation locale, accès limité aux marchés, faible insertion des jeunes et des femmes, effets du changement climatique, entre autres. Depuis le 5 septembre 2021, le gouvernement s’est engagé dans une dynamique de transformation profonde du secteur, avec des acquis importants », a-t-elle dit.

Parmi les acquis, elle a cité la promulgation de la loi d’orientation agricole ; la validation de la politique foncière agricole ; l’élaboration des stratégies nationales des filières et de gestion des intrants ; les appuis opérationnels aux campagnes agricoles et à la contre saison ; la mise à disposition d’intrants, d’engrais et de petits équipements ; la mécanisation soutenue via les centres de prestations agricoles ; l’aménagement de près de 3 000 hectares de plaines et 930 km de pistes ; la relance des sociétés publiques agricoles ; le soutien accru aux femmes et aux jeunes ; la promotion de la recherche et de l’innovation ; la signature d’une convention d’investissement pour la mise en valeur de 5 000 ha à Bagnan, pour 100 millions USD.

Récemment, de nouveaux outils ont également été introduits dans la gouvernance du secteur agricole. Il s’agit du guichet unique de l’Agriculture, de la direction de la transformation et de l’innovation agricoles, et du Delivery Unit. L’objectif de ces outils est d’accélérer la dynamique déjà insufflée au secteur.

« Notre ambition est claire : bâtir une agriculture moderne, compétitive, inclusive et durable, créatrice d’emplois et de richesse, garantissant la sécurité alimentaire et nutritionnelle », a dit la ministre.

Entre autres perspectives que se fixe le ministère de l’Agriculture figurent le lancement du volet agricole du Programme Simandou 2040, en tirant profit des infrastructures le long du corridor et avec une approche chaîne de valeur, ainsi que la vulgarisation des textes juridiques.

MohamedNana BANGOURA

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