Guinée : le ministère de l’agriculture présente des enjeux, opportunités, acquis et perspectives du secteur agricole

il y a 2 heures 17
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Dans le cadre de la modernisation de l’agriculture et de la consolidation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Guinée, le Ministère de l’Agriculture a présenté ce mardi, 25 novembre 2025, les enjeux, les opportunités, mais aussi les acquis et les perspectives du secteur agricole national. Cette communication intervient à Conakry à un moment où ce département vient d’achever 100 jours d’actions prioritaires marquées par des réformes profondes, des avancées significatives et des investissements stratégiques permettant de transformer durablement le secteur agricole, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Mariama Ciré Sylla, ministre de l’agriculture

Selon la ministre de l’agriculture, Mariama Ciré Sylla, depuis le 5 septembre 2021, le gouvernement s’est engagé dans une dynamique de transformation profonde du secteur, avec des acquis importants notamment la « promulgation de la loi d’orientation agricole ; validation de la politique foncière agricole ; élaboration des stratégies nationales des filières et de gestion des intrants ; appuis opérationnels aux campagnes agricoles et à la contre saison ; mise à disposition d’intrants, d’engrais, de petits équipements ; mécanisation soutenue via les centres de prestations agricoles ; aménagement de près de 3 000 hectares de plaines et 930 km de pistes ; relance des sociétés publiques agricoles ; soutien accru aux femmes et aux jeunes ; promotion de la recherche et de l’innovation ; signature d’une convention d’investissement pour la mise en valeur de 5 000 ha à Bagnan, pour 100 millions USD ».

Cependant, en dépit des efforts consentis, les défis persistent sur le terrain. Des défis au nombre desquels on peut citer des infrastructures rurales insuffisantes, la difficulté d’accès aux intrants, la faible mécanisation, l’insuffisance du transfert de technologies, la valorisation insuffisante des produits agricoles, la faible transformation locale, l’accès limité aux marchés, la faible insertion des jeunes et des femmes, et les effets du changement climatique.

« Le secteur agricole mobilise plus de 60% de la population active, 79% de la population rurale et contribue à plus de 20% au PIB national. Son importance est stratégique. Nous disposons d’atouts considérables : 13,7 millions d’hectares de terres arables, une grande diversité agro-écologique, un climat favorable, l’abondance des ressources hydriques qui valent à la Guinée le titre de château d’eau de l’Afrique de l’Ouest, ainsi qu’une position géographique stratégique. Notre ambition est claire : bâtir une agriculture moderne, compétitive, inclusive et durable, créatrice d’emplois et de richesse, garantissant la sécurité alimentaire et nutritionnelle », a-t-elle indiqué.

En ce qui concerne la relance de la Soguipah, la ministre de l’agriculture annonce la mise à disposition de 30 milliards de francs guinéens suite à la convention avec la Banque Islamique de Guinée.

« Nous avons finalisé quasiment une convention avec la Banque Islamique de Guinée, qui a permis de mettre à disposition 30 milliards de francs guinéens pour appuyer la filière agricole de l’Hévéa, donc d’aider les agriculteurs, les planteurs et les transporteurs dans cette filière. Au-delà de ça, nous avons aussi travaillé à rehausser les salaires pour plusieurs cadres de la société, afin de renforcer les conditions de vie. Au-delà de ça, nous avons aussi préparé un plan stratégique et nous sommes en train de finaliser un contrat programme qui permet vraiment de fixer le cap de ce qui vont être les priorités pour la Soguipah dans le futur », a-t-elle souligné.

Au nom du président de la Chambre Nationale d’Agriculture de Guinée, Abdoulaye Sacko a mis un accent particulier sur les défis de la coordination entre les acteurs du secteur agricole.

Abdoulaye Sacko, représentant du président de la chambre d’agriculture

« La coordination entre les acteurs est un défi majeur, et la Chambre nationale d’Agriculture, placée au cœur des discussions du ministère de l’Agriculture, réitère sa disponibilité à accompagner la définition et la mise en œuvre des orientations du secteur. Récemment, Mme la ministre a initié la digitalisation du secteur agricole. Cette initiative constitue un pilier central de la gouvernance, notamment pour clarifier les responsabilités et fluidifier les interventions. Une plateforme numérique permettant aux directions techniques de gérer leurs missions respectives renforcera considérablement l’efficacité globale du secteur. En termes d’acquis, nous saluons l’organisation des États Généraux de l’Agriculture, cadre majeur de réflexion stratégique », a-t-il fait savoir.

Pour le représentant du Programme Alimentaire Mondial (PAM), Cyridion Nsengumuremyi, la gouvernance du secteur agricole, pilier de la sécurité alimentaire, de la résilience économique et du développement inclusif en Guinée.

Cyridion Usengumuremyi, représentant du Programme Alimentaire Mondial (PAM)

« Nous saluons particulièrement l’intégration du secteur agricole dans le Programme Simandou 2040, qui vise à bâtir une agriculture compétitive et durable. Renforcer la gouvernance implique une coordination efficace entre politiques publiques, secteur privé, organisations de producteurs et société civile, afin d’assurer transparence, équité et pérennité. Cet événement marque les 100 premiers jours du mandat de Madame la Ministre de l’Agriculture, période durant laquelle des signaux forts ont été envoyés : volonté de réforme structurelle, ouverture au dialogue, modernisation à travers la digitalisation, la mécanisation et la régulation. Les partenaires techniques et financiers partagent cette vision et réaffirment leur engagement à traduire cette ambition en résultats concrets », a-t-il dit.

Le secteur agricole occupe une place stratégique dans l’économie guinéenne. Il constitue non seulement le principal moyen de subsistance pour les populations rurales, mais aussi un important potentiel d’exportation. L’agriculture est par ailleurs considérée comme un levier clé de réduction de la pauvreté et un moteur essentiel de croissance inclusive.

Moussa Konaté pour Guineematin.com

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