Réformes, mécanisation, digitalisation : les 100 jours de ministère de Mariama Ciré qui redessinent l’agriculture guinéenne

il y a 2 heures 19
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Le ministère de l’Agriculture a réuni, ce mardi 25 novembre 2025, les institutions publiques, les partenaires techniques et financiers ainsi que les organisations professionnelles lors d’une rencontre consacrée à la gouvernance et aux perspectives du secteur. Cette réunion intervient alors que la ministre Mariama Ciré Sylla vient d’achever ses 100 premiers jours, marqués par plusieurs réformes et investissements.

D’emblée, la ministre a rappelé que l’agriculture reste l’un des piliers du développement national. Avec 13,7 millions d’hectares de terres arables, une pluviométrie s’étendant sur 6 à 9 mois, plus de 1 300 cours d’eau et un potentiel agroécologique exceptionnel, la Guinée dispose, selon elle, de ressources capables de transformer profondément le secteur.

Mais ces atouts ne suffisent pas encore à lever les obstacles persistants : faible mécanisation, accès limité aux intrants, recherche agronomique insuffisante, manque de transformation locale, difficultés de financement, sans oublier les effets du changement climatique.

Dans ce contexte, Mariama Ciré Sylla a mis en avant plusieurs réalisations majeures. Parmi elles :

  • l’aménagement de plus de 10 000 hectares, dépassant largement les 7 000 hectares initialement prévus ;
  • la distribution d’équipements agricoles et de crédits sans intérêts ;
  • la réduction des importations de riz ;
  • la performance remarquable enregistrée dans la production de fonio ;
  • la relance de la SOGUIPAH et la restructuration de la Société Cotonnière de Kankan ;
  • la mise à disposition de 350 équipements motorisés, dont plus de 50 moissonneuses-batteuses ;
  • l’accélération de la digitalisation du secteur, avec la cartographie des projets, la création d’un portail statistique et le déploiement de nouveaux systèmes d’information.

« Notre ambition est claire : bâtir une agriculture moderne, compétitive, inclusive et durable, créatrice d’emplois et de richesses, garantissant la sécurité alimentaire et nutritionnelle », a déclaré la ministre.

Au nom de la Chambre Nationale d’Agriculture, Abdoulaye Sacko a insisté sur la nécessité de clarifier les responsabilités des différentes parties prenantes. Il a salué les efforts de digitalisation engagés par le ministère, estimant qu’ils amélioreront l’efficacité des services techniques.

La Chambre appelle toutefois à l’adoption rapide des textes d’application de la loi d’orientation agricole et à la mise en œuvre des recommandations issues des États Généraux de l’Agriculture. Elle réaffirme sa disponibilité à accompagner les réformes en cours.

De son côté, le représentant du PAM, Cyridion Usengumuremyi, a souligné le rôle stratégique de l’agriculture dans la sécurité alimentaire et salué l’intégration du secteur dans le Programme Simandou 2040. Il a relevé « des signaux forts » envoyés au cours des 100 premiers jours de la ministre, notamment en matière de réformes, de dialogue, de digitalisation et de mécanisation.

Les partenaires ont réaffirmé leur engagement à mieux coordonner leurs financements et à soutenir l’innovation ainsi que l’inclusion des jeunes et des femmes.

Pour 2026, le ministère annonce plusieurs priorités : le déploiement du Guichet Unique de l’Agriculteur, la digitalisation du suivi des intrants, l’extension des périmètres irrigués, le renforcement des chaînes de valeur, l’insertion de 10 000 jeunes et femmes, l’accélération de la mécanisation et la mise en place d’un cadastre agricole.

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