Guinée : le permis moto bientôt obligatoire, la DNTT clarifie le calendrier et les enjeux (interview)

il y a 2 heures 14
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À quelques jours du lancement officiel de l’opération de délivrance du permis moto, prévu pour le 29 novembre, le ministère des Transports multiplie les explications pour rassurer les usagers. Souvent perçue comme une nouvelle mesure, l’obligation du permis pour les conducteurs d’engins à deux roues est pourtant inscrite depuis longtemps dans la loi. Le Directeur national des Transports terrestres, Naby Idrissa Diallo, revient sur les motivations de cette mise en application, les modalités pratiques et le délai accordé aux motards pour se conformer à la réglementation.
Le Directeur national rappelle que cette décision n’a rien de nouveau : « ce n’est pas une annonce de notre direction. Le permis pour tout conducteur d’engins motorisés est une obligation légale. Le Code de la route et les textes réglementaires exigent que tout usager d’un véhicule motorisé sur la voie publique soit détenteur d’un permis de conduire. Nous ne faisons que mettre en application la réglementation guinéenne. »
Un lancement prévu le 29 novembre, mais pas de sanctions immédiates
Face aux inquiétudes de certains motards, qui craignent une répression dès le 29 novembre, Naby Idrissa Diallo rassure : « le 29, c’est le lancement de la campagne, pas le début de la coercition. Il y aura un moratoire de trois mois pour permettre aux conducteurs de suivre la formation et d’obtenir leur permis. La police n’interviendra qu’après cette période. »
Le responsable met en avant l’approche « pédagogique » adoptée par le gouvernement : « le pays a connu une explosion du nombre de motos, sans formation ni permis. Aujourd’hui, nous voulons rectifier le tir. La moto est devenue un véritable problème de santé publique avec des accidents meurtriers, souvent non pris en charge par les assurances car les conducteurs ne sont pas en règle. »
Certaines critiques portent sur le prix du permis moto, fixé autour de 890 000 GNF. Un montant jugé élevé par plusieurs usagers. Mais pour le Directeur national, ce coût résulte au contraire d’importants efforts de réduction : « Le permis moto coûtait environ 1 500 000 GNF. Aujourd’hui, il est fixé à 890 000 GNF. Le permis lui-même vaut 180 000 GNF. La visite médicale, auparavant à 200 000 GNF, a été ramenée à 120 000 GNF. Quant à la formation en auto-école, elle passe de 260 000 à 150 000 GNF. »
Il souligne que cette réduction résulte d’une négociation avec les professionnels du secteur, en tenant compte de la situation économique des motards : « Ce n’est pas la couche la plus aisée. Ce sont des soutiens de famille. Le gouvernement a fait des efforts pour alléger les coûts. »
L’obtention du permis permettra également d’accéder à une couverture d’assurance : « beaucoup de motards ont des accidents et ne sont pas pris en charge car ils ne sont pas en règle. Avec le permis, les assurances joueront enfin leur rôle, ce qui soulagera les familles, les hôpitaux, et par ricochet l’État. »
Compte tenu du fait que la plupart des candidats savent déjà conduire, une session courte a été mise en place : « la formation durera une semaine : introduction à la profession, code de la route, sécurité routière, entretien de base de la moto… L’objectif est de professionnaliser les mototaxis et d’améliorer la conduite sur nos routes. »
Pour conclure, Naby Idrissa Diallo invite tous les détenteurs d’engins à deux roues à se mettre en règle : « Je les exhorte à venir prendre le permis. C’est un acte de civisme et de responsabilité. Personne ne veut être à l’origine d’un accident sans pouvoir prendre en charge la victime. Il vaut mieux prévenir que guérir. La loi l’exige et il faut s’y conformer. »
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