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La capitale guinéenne devient, du 21 au 23 octobre 2025, le point de convergence d’un mouvement crucial pour la santé et les droits des femmes en Afrique francophone.
Le Dialogue Régional sur l’Avancement de la Santé et de l’Autonomie Corporelle (DASAF III), organisé par le Centre ODAS, se tient à un moment charnière, réaffirmant l’urgence de s’attaquer à la persistance de la mortalité maternelle et de garantir l’accès aux droits sexuels et reproductifs (DSSR).
Un rassemblement stratégique face à une crise des droits
Après le succès des éditions précédentes (DASAF 2022 à Abidjan et DJASAF 2023 au Bénin, axé sur les jeunes), le DASAF 2025 intervient dans un contexte mondial tendu, marqué par des avancées inspirantes et des reculs inquiétants en matière de soins reproductifs.
L’objectif de la tenue de cette session est clair : créer un espace stratégique et inclusif pour évaluer les progrès, partager les bonnes pratiques et planifier des actions concertées pour garantir l’accès à des services de santé reproductive complets.
La mortalité maternelle est au cœur des préoccupations. Le Centre ODAS la qualifie de « violation la plus flagrante des droits humains et de l’autonomie corporelle » des femmes et des filles dans la région. Le DASAF vise donc à démanteler les obstacles juridiques, sociaux, économiques et sanitaires qui entravent l’accès à des services sûrs et de qualité.
La Guinée, pays hôte et partenaire engagé
La République de Guinée, co-organisatrice de l’événement par le biais de son Ministère de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables, se positionne comme un État progressiste en matière de justice reproductive.
Dans son discours d’ouverture, la Ministre Charlotte Daffé a chaleureusement accueilli les délégués, soulignant que le choix de Conakry témoigne de la reconnaissance des réformes sociales engagées dans le cadre de la Refondation depuis 2021.
Poursuivant, la Ministre a réaffirmé la vision du Gouvernement de construire une société inclusive où le rôle des femmes dans la transformation économique, sociale et politique est essentiel. Elle a mis en avant les réformes structurantes telles que la Politique nationale du genre, la criminalisation des mutilations génitales féminines et la Politique nationale de santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile.
Le Protocole de Maputo et les spécificités nationales
L’événement accorde une place centrale à l’analyse de la mise en œuvre du Protocole de Maputo – l’instrument juridique de référence pour les droits des femmes en Afrique, dont l’article 14 reconnaît le droit à la santé sexuelle et reproductive.
Toutefois, la Ministre Charlotte Daffé a rappelé la nécessité de concilier la valorisation des choix reproductifs avec les spécificités nationales et le droit positif guinéen. En outre, elle a précisé que le Protocole de Maputo, déjà domestiqué en Guinée, autorise l’avortement médicalisé dans des cas précis : viol, inceste, et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus. Le Code pénal guinéen et la nouvelle Constitution, adoptée en septembre dernier, encadrent ces principes.
Bâtir un mouvement durable et solidaire
Le DASAF 2025 se déploie autour de quatre axes majeurs allant des Cadres législatifs et réglementaires à l’analyse du Financement et de la durabilité du mouvement, en passant par les Innovations et preuves en matière de services et les Voix féministes, jeunes et communautaires.
Le message clé est de renforcer les dynamiques collectives et les alliances multi-acteurs entre gouvernements, société civile, jeunes, prestataires de soins et partenaires techniques. Il s’agit de réduire durablement la mortalité maternelle et de consolider un mouvement africain capable de promouvoir des politiques centrées sur la dignité et l’autonomie corporelle.
En déclarant officiellement ouverte la troisième édition du DASAF 2025, la Ministre Charlotte Daffé a lancé un vibrant appel à la responsabilité partagée, invitant les partenaires à intensifier leur appui pour sauver des vies et réduire les inégalités en Afrique francophone.
Ce dialogue est une étape cruciale pour transformer les engagements en réalités concrètes pour toutes les femmes et les filles du continent.