Dialogue Régional pour l’Avortement Sécurisé en Afrique Francophone (DASAF) : la ministre Charlotte Daffé lance les travaux à Conakry

il y a 3 heures 22
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La Guinée accueille la 3ème édition du Dialogue Régional pour l’Avortement Sécurisé en Afrique Francophone (DASAF). Lancé ce mardi, 21 octobre 2025, à Conakry, par la ministre de la Promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, en présence du ministre des Affaires étrangères, Morissanda Kouyaté, ce dialogue, organisé par le centre ODAS (pour la santé, les choix reproductifs et la réduction de la mortalité maternelle en Afrique francophone), se déroulera pendant trois jours. Le thème de cette rencontre importante est intitulé : « unifier nos voix et s’engager pour des choix reproductifs en Afrique francophone », a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Créé 2021, le Centre ODAS s’est fixé comme objectif de créer un espace fédérateur et intersectionnel qui rassemble les voix féministes, les professionnels de santé, les acteurs institutionnels, les jeunes, les universitaires, les ONG et les partenaires de développement autour d’un idéal commun.

Kadidiatou SOW, Directrice du centre ODAS

Dans son discours, Kadidiatou SOW, Directrice du centre ODAS, affirme qu’environ 16 000 femmes meurent chaque année des suites d’un avortement non sécurisé en Afrique subsaharienne. « Aujourd’hui, nous faisons face à une urgence silencieuse, mais dramatique. Selon l’Institut Gutmacher, 15,4 millions d’avortements ont été pratiqués en Afrique subsaharienne en 2019 ; 77 % de ces avortements ont été réalisés dans des conditions non sécurisées, exposant les femmes à de graves risques de complications, d’invalidité, voire de décès. Plus de 1,7 million de femmes sont hospitalisées chaque année dans la région pour des complications liées à un avortement à risque et environ 16 000 femmes meurent chaque année des suites d’un avortement non sécurisé en Afrique subsaharienne. Les jeunes femmes de moins de 25 ans représentent près de 60 % des femmes qui ont recours à un avortement dans la région. C’est pourquoi, en tant que Centre ODAS, nous réaffirmons notre engagement à accompagner chaque pays d’Afrique francophone dans le processus de ratification et de domestication de ce texte juridique fondamental pour le plein exercice des droits des femmes et des jeunes filles dans leur ensemble », a déclaré Kadidiatou Sow.

Charlotte Daffé, ministre de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables

Présidant la cérémonie de lancement, Charlotte Daffé, ministre de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, a réaffirmé l’engagement du gouvernement guinéen dans la promotion de la femme. « Le Gouvernement guinéen soutient toute action qui vise à garantir l’accès des femmes et des filles à des soins de santé respectueux, sûrs et fondés sur les droits humains. Cela inclut le renforcement de l’éducation sexuelle, la lutte contre les grossesses précoces et la mise à disposition de services adaptés aux besoins spécifiques des jeunes et des femmes. Toutefois, le juste impératif de valorisation des choix reproductifs ne doit pas nous détourner des spécificités nationales. Nous admettons qu’aucun développement durable n’est possible sans la pleine participation des femmes car leur rôle dans la transformation économique, sociale et politique est essentiel à la prospérité de nos nations »,  a laissé entendre la ministre.

Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) 4,2 millions d’avortements provoqués ont lieu chaque année en Afrique, plus de 75% de ces avortements sont jugés à risque, entrainant près de 300 000 décès.

Pr Telly Sy Soggo, représentant de la société civile

Pr Telly Sy Soggo, représentant de la société civile, estime que les droits en santé de la reproduction sont des droits universels qui devraient contribuer à la réduction des décès maternels, notamment ceux liés a l’avortement non sécurisé. « Nous sommes réunis ici, non pas pour débattre d’une abstraction, mais pour parler de vies. De celles des femmes et des filles qui, chaque jour, font face à des choix difficiles, souvent dans le silence, parfois dans la peur, trop souvent dans la solitude. Aujourd’hui, nous affirmons avec force que l’Afrique francophone mérite un dialogue franc, inclusif et courageux sur les questions des Droits en santé de la reproduction. Un dialogue qui ne se contente pas de dénoncer les chiffres alarmants. Donc, je vous invite, chers participants, à faire preuve d’écoute, de courage et de solidarité… ».

De son côté, le représentant des partenaires techniques du centre ODAS, Mohamed Ly, s’est dit convaincu que ODAS est un outil capable de protéger chaque vie.

Mohamed Ly, représentant des partenaires techniques du centre ODAS

« DASAF est une occasion exceptionnelle que le centre ODAS nous offre pour mener des réflexions constructives pour relever les défis qui sont exogènes mais aussi endogènes à la communauté que nous formons. Notre détermination à relever tous ces défis justifie notre présence ici. Ce DASAF sera surement un moment de travail acharné, de discussions, de pressions et parfois d’anxiété. Mais, il sera avant tout un moment de bonheur et de passion, car nous savons que ce travail est indispensable pour que chaque voix compte, que chaque vie soit protégée, et pour que chaque droit soit exercé », a lancé M. Ly.

Cécile Thiombiano, présidente du conseil consultatif

Dans sa prise de parole, la présidente du conseil consultatif, Cécile Thiombiano, est revenue sur la structuration du conseil et leur rôle régalien au sein du Centre ODAS. « Le Conseil Consultatif ODAS est constitué de membres volontaires dévoués à accompagner le Centre ODAS dans la mise en œuvre de sa mission stratégique. En tant que Conseil Consultatif, notre rôle est d’accompagner, d’éclairer et de garantir la cohérence stratégique du Centre ODAS, en lien étroit avec la Direction, les partenaires techniques stratégiques ainsi que les bailleurs du mouvement. Nous représentons la vigilante bienveillance d’un collectif qui veille à ce que l’institutionnalisation n’efface pas la vision féministe, inclusive et communautaire qui fonde notre action. Nous comptons sur vos conseils bienveillants pour réussir cette mission qui va durer 2 ans et devrait aboutir à l’autonomisation du Centre ODAS ».

Moussa Konaté pour Guineematin.com

Tél : (+224) 621016809

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