Première zone de pâturage en Guinée : un jalon historique pour la paix sociale

La Guinée a franchi une étape majeure ce vendredi 19 décembre avec la cérémonie de pose de la première pierre de la toute première zone de pâturage du pays. L’événement s’est déroulé dans le district de Camayandou, relevant de la sous-préfecture de Foumbadou, dans la région de Nzérékoré, sur une superficie totale de 1 950 hectares.

La cérémonie a été présidée par le ministre secrétaire général à la Présidence, Amara Camara, en présence de plusieurs membres du gouvernement. Cette initiative ambitieuse marque une avancée significative dans la promotion du développement durable de l’élevage et le renforcement de la cohésion sociale, dans une région longtemps confrontée à des tensions récurrentes entre agriculteurs et éleveurs.

Un projet pour mettre fin aux conflits récurrents

Prenant la parole, le ministre de l’Élevage a rappelé que les conflits entre agriculteurs et éleveurs figurent aujourd’hui parmi les principaux défis à la stabilité sociale, à la sécurité alimentaire et à la cohésion nationale. Ces affrontements, parfois violents, ont souvent pour conséquences des pertes en vies humaines, des blessés graves, la destruction des moyens de subsistance et une fragilisation du tissu social, particulièrement en Guinée Forestière.

Selon lui, les approches ponctuelles et répressives ont montré leurs limites. La solution durable réside dans l’aménagement pastoral, à travers l’organisation de l’activité des éleveurs dans des zones clairement délimitées et reconnues par tous, afin de réduire les empiètements sur les terres agricoles et de favoriser une coexistence pacifique entre les communautés.

Un soulagement pour les autorités locales

Les sous-préfets de Foumbadou et de Boola ont, à leur tour, exprimé leur satisfaction face à la concrétisation de ce projet. Pour eux, cette infrastructure constitue un véritable soulagement et une opportunité majeure pour les populations locales. Lancinet Boola Fofana a notamment déclaré :

« La réalisation de ce parc moderne entre Boola et Foumbadou est une première en Guinée. Elle va réduire considérablement les conflits récurrents entre éleveurs et agriculteurs. Nos populations soutiennent pleinement cette initiative innovante du gouvernement. »

L’engagement des éleveurs

Le porte-parole de la Confédération nationale des organisations d’éleveurs de Guinée, Ibrahim Baldé, a également salué la portée du projet, tout en réaffirmant l’engagement des éleveurs à contribuer activement à sa réussite :

« Nous prenons l’engagement solennel de sensibiliser nos membres à la bonne utilisation des infrastructures pastorales, de promouvoir une gestion durable des ressources naturelles et d’œuvrer activement pour la paix et le dialogue. »

Un investissement d’envergure

Le coût global de ce projet structurant est estimé à plus de 200 milliards de francs guinéens, pour une durée de réalisation évaluée à 36 mois.

Amara Souza Soumaoro
Correspondant régional à N’Zérékoré

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