Campagne 2025 à Kankan : « Vous distribuez des motos partout, sans rien donner aux muezzins, aux imams et aux chefs chrétiens » (Elhadj Karamo Solo)

il y a 2 heures 20
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La campagne électorale de 2025 dans la région de Kankan est au cœur d’une polémique concernant les méthodes de distribution de dons en nature, notamment des motos, par des acteurs politiques. Une voix éminente s’est élevée pour dénoncer ces pratiques, jugées partiales et exclusives.

Une dénonciation publique

El hadj Cheick Souleymane Sidibé, figure religieuse et communautaire respectée, a exprimé publiquement son désaccord avec ce qu’il perçoit comme une distribution « déséquilibrée et partiale ». Interpellé par les pratiques observées, il critique une approche qu’il estime cibler de manière sélective certains groupes au détriment d’autres.

« Ceux qui battent campagne, vous êtes en train de distribuer des motos partout. Vous les partagez entre les femmes et vos amis », a-t-il déclaré, pointant du doigt une logique de favoritisme qui, selon lui, marginalise volontairement des composantes essentielles de la société.

Les oubliés de la campagne : un appel à l’inclusion religieuse

L’une des critiques centrales d’El hadj Sidibé concerne l’absence apparente de gestes envers les guides spirituels. « Je n’ai jamais entendu dire que vous êtes allés dans 200 mosquées pour offrir des motos aux imams et aux muezzins afin de solliciter leurs bénédictions », a-t-il regretté, soulignant le rôle traditionnel et moral de ces acteurs.

Son plaidoyer pour l’inclusion s’étend au-delà de sa propre communauté. Il appelle à une reconnaissance équitable de toutes les confessions. « Dans le pays, il faut aussi donner aux muezzins et aux chrétiens qui nettoient les églises », a-t-il insisté, ajoutant que les prières des personnes pieuses et en situation de difficulté sont considérées comme source de bénédictions.

Une critique des cibles sociales et un appel à l’équité

Pour El hadj Cheick Souleymane Sidibé, l’action sociale en période électorale doit prioritairement viser les plus vulnérables et embrasser l’ensemble du tissu social. « Si le partage n’est pas équitable et inclusif, ce n’est pas la bonne manière de faire », a-t-il averti, faisant de l’équité un impératif moral et pratique.

Il conclut en invitant les candidats et leurs soutiens à élargir leur vision. « Il ne faut pas favoriser uniquement certaines catégories. Nous ne sommes pas tous des femmes, et nous n’utilisons pas tous des produits cosmétiques. Il est nécessaire de faire face aussi aux intellectuels, aux imams et à toutes les autres couches de la société. »

Un écho dans le débat électoral

Cette prise de position intervient dans un contexte où les stratégies de campagne, notamment la distribution de biens matériels, sont scrutées. Elle relance le débat sur l’éthique en politique, les clientélismes potentiels et la nécessité d’une approche plus globale et inclusive pour obtenir le soutien des populations, respectant ainsi toutes les composantes socioreligieuses de la nation.

Karifa Doumbouya, correspondant à Kankan

612 51 22 79

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