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Confrontés à la cherté des matières premières, aux difficultés d’accès aux zones forestières et à l’absence de soutien institutionnel, les vendeurs et fabricants de meubles de Conakry tirent la sonnette d’alarme. À travers les témoignages de Michel Songbono, vendeur de fauteuils en bambou, et de Mohamed Tambakobo Camara, menuisier à Kakimbo, dans la commune de Ratoma, ces artisans dénoncent des conditions de travail précaires. Dans un entretien accordé à Guineematin.com à travers l’un de ses reporters, ces artisans plaident pour un accompagnement durable des autorités afin de préserver un savoir-faire local menacé.
Michel Songbono, vendeur de fauteuils à base de rotin à Kakimbo, s’exprime sur ses conditions de travail.
Michel Songbono, vendeur de fauteuils à base de rotin à Kakimbo« On travaille ici dans des conditions très difficiles parce qu’on part en forêt pour envoyer les matériels de travail. En venant, on dépense trop parce que les moyens de déplacement sont chers et, quand tu quittes là-bas, les écogardes aussi te fatiguent. Avant qu’on arrive ici, on aura fait trop de dépenses. C’est très difficile. Donc, les matériels sont chers par là-bas et il y en a d’autres qu’on ne trouve pas ici. Il faut qu’on aille en Guinée forestière. Les gens viennent acheter nos produits de temps en temps. Mais pendant la saison pluvieuse, on peut faire toute la saison sans rien, ça ne marche pas », a-t-il fait savoir.
Face à cette situation, notre interlocuteur appelle les autorités à l’aide. « Je veux que le gouvernement nous aide à avoir de grandes places pour que nous puissions mettre nos produits dedans, parce que les tissus qu’on met dans les fauteuils, quand le soleil les tape, ça se gâte très facilement ; il faut qu’on en fasse d’autres encore. Si on a des lieux appropriés, le soleil ni la pluie ne vont plus frapper nos produits. Ils deviendront encore jolis et garantis », a déclaré Michel Songbono.
Abondant dans le même sens, Mohamed Tambakobo Camara, fabricant de meubles locaux à Kakimbo, évoque les mêmes difficultés.
Mohamed Tambakobo Camara, fabricant de meubles locaux à Kakimbo« On travaille dans des conditions difficiles parce qu’on n’a pas de soutien. Si on avait de l’appui, le métier qu’on fait là rapporterait beaucoup ; ça aiderait l’État aussi, parce que les enfants délinquants qui sont sortis de l’école, c’est nous qui les prenons pour les former afin qu’ils deviennent quelqu’un demain. Mais on a besoin de soutien quand même, par exemple le soutien financier. Le bois avec lequel nous travaillons, on l’achète parfois à Bonfi ou à Kénien pour le mélanger avec le contreplaqué ; pour finir, on fait du mastic et de la peinture. Et ces bois-là coûtent cher. Des fois, ces bois manquent et, si ça arrive, comment va-t-on vivre ? Les gens viennent de temps en temps pour acheter nos articles, surtout ceux qui font les décorations. Au lieu d’acheter des meubles modernisés, moi, je préfère que tu prennes un ouvrier, tu le paies comme il veut, il peut te faire un bon travail. Mais ici, c’est ça le problème : les gens préfèrent acheter des meubles modernisés. S’ils se gâtent maintenant, on nous appelle pour réparer ; et nous aussi, on refuse parfois », a expliqué M. Camara.
Hadja Saran Diakité pour Guineematin.com
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