Santé sexuelle et reproductive : la 3ème édition du DASAF se tient à Conakry

il y a 3 heures 13
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La République de Guinée, qui s’affirme depuis plusieurs années maintenant comme un État progressiste en matière de droits des femmes et de justice reproductive, accueille depuis ce mardi 21 octobre 2025 la 3ème édition du dialogue régional (DASAF).

Le DASAF est un espace stratégique pour l’Afrique francophone, un cadre régional de concertation réunissant gouvernements, organisations féministes, jeunes, professionnels de santé et partenaires techniques, entre autres.

Le rendez-vous de Conakry réunit 400 actrices et acteurs venus de 22 pays d’Afrique francophone et du monde entier. Ce sera l’occasion pour ces acteurs de créer, autour du thème principal « Unifier nos voix et s’engager pour des choix reproductifs en Afrique francophone », un espace stratégique et inclusif de dialogue et d’action, d’évaluer les progrès, de partager les bonnes pratiques et de planifier des actions concertées pour garantir l’accès à des services de santé reproductive complète dans un écosystème durable et féministe en Afrique francophone.

Depuis la prise de pouvoir par le CNRD, le 5 septembre 2021, de nombreux progrès majeurs ont été réalisés dans le domaine de la promotion féminine, de la protection de l’enfance et du respect des droits de l’homme, notamment de ceux des personnes vulnérables. Malgré ces avancées majeures, a souligné la ministre de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, Charlotte Daffé, « des défis persistent, notamment la mortalité maternelle, les grossesses et les mariages précoces ».

C’est pourquoi, a-t-elle dit, les efforts sont intensifiés « pour protéger les femmes, renforcer les services de santé et promouvoir l’éducation des filles ».

« En accueillant le DASAF, nous tenons à partager nos priorités qui correspondent au droit positif et consistent à garantir la santé maternelle, prévenir les grossesses précoces et non désirées, réduire les décès maternels évitables et assurer la protection des droits et de la dignité des femmes et des filles. (…). Nous croyons en la responsabilité partagée. Le Gouvernement invite les partenaires à renforcer leur appui aux actions communautaires, éducatives et sanitaires pour sauver des vies et réduire les inégalités. (…). Au nom du Gouvernement de la République de Guinée, je réaffirme notre engagement à poursuivre les réformes en faveur de l’autonomisation féminine, de la protection de l’enfance et de l’inclusion sociale », a précisé Mme la ministre Daffé.

La tenue de la 3ème édition du DASAF à Conakry est un signal fort que le Gouvernement de la transition envoie. Il offrira à la diversité des parties prenantes du mouvement, une occasion de se rassembler, de se ressourcer et de se connecter pour mieux adresser les défis communs liés à la mortalité maternelle, aux droits reproductifs, aux grossesses non intentionnelles et à l’accès aux services de santé reproductive complète.

Au nom du Comité scientifique et technique du DASAF 2025, et au nom des jeunes et des féministes du mouvement ODAS, Brian Sossou a indiqué que durant ces trois jours, il sera question de « capitaliser les progrès de nos pays, de révéler les initiatives locales, d’identifier les obstacles et leviers de changement, de construire ensemble un avenir commun pour des choix reproductifs ».

« Nos discussions sur le leadership, les normes sociales, le financement et la durabilité ne sont pas seulement techniques : ce sont des questions de stratégie et de vision pour nos sociétés. À la fin de ces trois (03) jours, nous, jeunes engagés, souhaitons repartir non seulement avec des recommandations fortes, mais aussi avec des alliances solides et des engagements concrets. Nous devons nous appuyer sur un dialogue qui propose des solutions concrètes, adaptées à nos contextes, respectueuses de nos cultures et fondées sur les droits humains », a-t-il indiqué.

Le Centre ODAS prend part à cette 3ème édition du DASAF. Depuis sa création en 2021, ce centre a su fédérer une diversité d’acteurs autour d’une conviction commune, qui est celle « de faire en sorte que les femmes et les filles d’Afrique francophone aient droit à la dignité et au choix ».

Au nom du Conseil consultatif de ce centre, W. Cécile Thiombiano a indiqué que le thème de cette 3ème édition invite les participants à « dépasser les silos, à renforcer la solidarité entre contextes, société civile, jeunes, féministes et bailleurs, afin de faire du Protocole de Maputo et des droits reproductifs une réalité vécue pour toutes les filles et femmes d’Afrique francophone ».

« Nos luttes ne sont pas séparées : elles convergent vers un même horizon, celui d’un continent où chaque femme, chaque jeune fille, peut décider pour elle-même, sans peur, sans jugement, sans risque », a-t-elle indiqué avant d’affirmer que son institution ne ménagera aucun effort pour prodiguer « des conseils bienveillants ».

Au nom des plateformes de la société civile, parties prenantes de cette édition du DASAF, Tely Sy Soggo a invité l’assemblée à « une meilleure information, accessible et sans jugement, pour toutes les femmes et les filles ; des services de santé de qualité, disponibles et sécurisés, y compris en milieu rural ; une réforme des lois et politiques qui criminalisent les femmes et les professionnels de santé ; une mobilisation intergénérationnelle et intersectorielle, où chaque acteur joue son rôle ».

Il indiquera, par ailleurs, que le DASAF se doit « de s’inspirer des exemples de certains pays africains comme le Bénin et le Mali qui ont pu surmonter ces obstacles ».

Pendant les trois jours de cette 3ème édition, des thématiques pour réduire la mortalité maternelle, valoriser les expériences locales et le leadership africain, promouvoir les innovations et la collaboration intersectionnelle et bâtir un mouvement durable, inclusif et solidaire, avec pour but de consolider un mouvement africain capable de mobiliser des financements et de promouvoir des politiques centrées sur la dignité, la justice et l’autonomie corporelle, sont programmées.

Parmi ces thématiques figurent celles axées sur les cadres législatifs et réglementaires pour les DSSR, l’innovation et les preuves en matière de services, le financement et la durabilité du mouvement, et celle sur les voix féministes, jeunes et communautaires.

MohamedNana BANGOURA

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