Electrification rurale en Guinée : le gouvernement présente les avancées du Pacte national de l’énergie EM300

il y a 2 heures 23
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Alors que seulement 53 % des Guinéens ont accès à l’électricité, le gouvernement et ses partenaires techniques intensifient les efforts pour relever ce défi majeur. Réunis ce mercredi, 26 novembre 2025, dans un réceptif hôtelier à Kaloum avec les membres du gouvernement, des diplomates et des acteurs du secteur de l’energie, le ministère de l’Énergie, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’Agence Guinéenne pour l’Électrification Rurale (AGER) ont présenté les avancées du Pacte national de l’énergie EM300, un programme ambitieux visant 100 % d’accès à l’électricité et 70 % d’énergies renouvelables d’ici 2030, pour un investissement estimé à près de 9 milliards de dollars. Dans le cadre de cette dynamique, plusieurs réalisations phares ont été effectuées à Tchanguelbori, à Kalinko, à Siguirini. Le Plan national d’électrification rurale Horizon 2040 ambitionne ainsi d’électrifier 15 000 des 26 000 localités recensées. Cette rencontre de Kaloum a permis de rappeler que l’énergie favorise la transformation économique locale, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Pour Namory Camara, ministre de l’Énergie, rassurant que l’électrification rurale a permis à plusieurs femmes, ainsi qu’à des jeunes entrepreneurs de développer de nouvelles chaînes de valeurs.

Namory Camara, ministre de l’Énergie

« Nous inscrivons notre action dans une vision structurante où l’énergie est un pilier fondamental pour l’accès universel. Le Pacte national de l’énergie EM300, largement diffusé et adopté cette année, détaille des engagements opérationnels avec une ambition rare en Afrique : atteindre 100 % d’accès à l’électricité, 70 % d’énergies renouvelables et 35 % de puissance propre d’ici 2030, pour près de 9 milliards de dollars d’investissements structurants. Cela peut sembler ambitieux, mais c’est réalisable. L’électrification rurale est déjà une réalité pour nos concitoyens grâce aux projets portés par l’Agence guinéenne de l’électrification rurale. À Tchanguelbori, où je me suis rendu la semaine dernière, une centrale solaire de 152 kw, avec 250 kwh de stockage et 12 km de réseau, éclaire désormais plus de 34 000 habitants. Cette lumière renforce l’éducation, les centres de santé, le commerce et ouvre des perspectives à la jeunesse. À Kalinko, une installation de 110 kW, appuyée par 310 kWh de stockage, dessert plus de 120 ménages et 73 activités génératrices de revenus. Elle a restauré la dignité de la localité et permis aux femmes et jeunes entrepreneurs de développer de nouvelles chaînes de valeurs. À Siguirini, une sous-préfecture de plus de 72 000 habitants, 200 kW de production solaire et 679 kWh de stockage alimentent près de 850 ménages et 70 activités économiques. Ces mini-réseaux solaires sont désormais des solutions robustes, viables et reproductibles sur tout le territoire. Nous avons identifié 26 000 localités dans le cadre de l’électrification rurale. Le taux de progression reste faible, mais l’opportunité est majeure. Ces réalisations illustrent une Guinée qui avance, innove et transforme chaque kWh en opportunité sociale, éducative et économique. Elles constituent une vitrine convaincante pour les investisseurs et appellent à renforcer la mobilisation autour de l’électrification rurale », a-t-il dit.

Alhassane Ba, représentant Résident Adjoint du PNUD, rappelle son rôle clé dans le financement et l’accompagnement technique du Programme national d’électrification rurale. Il affirme que l’énergie est un pilier du développement socio-économique, transformant directement la vie des populations, comme récemment observé à Thianguelbori.

« C’est un plaisir de m’exprimer à l’occasion de cette rencontre sur le financement du Programme national d’électrification rurale. Avec M. le Ministre, nous revenons de Thianguelbori, où la centrale solaire inaugurée samedi dernier a transformé les conditions de vie des 34 000 habitants : naissance de nouveaux ateliers, conservation des boissons et produits halieutiques, amélioration de l’éducation. L’énergie est un transformateur et un accélérateur du développement socio-économique. Notre ambition est de multiplier ces expériences, afin que les zones rurales, où moins de 25 % de la population a accès à l’électricité, bénéficient d’une énergie propre et renouvelable. C’est l’objectif du Programme national d’électrification rurale, que le PNUD a soutenu dès sa formulation. En parallèle, nous avons lancé avec le ministère du Plan et celui de l’Économie et des Finances un profilage des 375 communes du pays pour cartographier leurs potentialités et identifier les priorités de développement. Dans ce cadre, l’énergie occupe une place centrale : aucune agriculture, aucun centre de santé, aucune économie locale ne peut prospérer sans électricité. Le Plan national d’électrification rurale, aligné sur le Programme Simandou 2040, trace une trajectoire claire vers la couverture énergétique complète d’ici 2040. Ces objectifs ne sont pas un rêve, mais une réalité à construire aujourd’hui, en mobilisant compétences, financements innovants et partenariats. Le PNUD reste un partenaire technique et stratégique du Gouvernement. Grâce à des solutions comme les pico-centrales hydroélectriques et les centrales solaires hybrides, nous avons déjà transformé des localités comme Bouloudou, Firadou ou Tchanguelbori. Nous poursuivrons l’assistance technique, la formation, la planification, la collecte de données, la modernisation des outils et la mobilisation des financements climatiques, notamment dans le cadre du Pacte M300. Nous réaffirmons que l’accès à l’énergie est un droit universel, un levier du développement socio-économique et une condition de résilience face aux défis climatiques. Nous remercions tous les partenaires engagés pour l’électrification rurale et les énergies renouvelables », a dit Alhassane Ba.

Moussa Condé, directeur de l’agence guinéenne pour l’électrification rurale, dénonce la fracture énergétique persistante : 91 % d’électrification en zone urbaine contre seulement 23 % en zone rurale, alors que ces zones regroupent plus de 60 % de la population.

Moussa Condé, directeur de l’agence guinéenne pour l’électrification rurale

« L’électricité n’est pas un service ordinaire. C’est une infrastructure de souveraineté, un socle économique et un facteur d’égalité territoriale. Nous ne parlons pas seulement de kilowatts, de réseaux ou de financement. Nous parlons de dignité, d’inclusion et de justice territoriale. L’état des lieux révèle une progression réelle, mais une fracture persistante : 53 % de taux d’électrification nationale, 91 % en milieu urbain contre seulement 23 % en milieu rural, alors que plus de 60 % de la population vit dans ces zones. Une majorité de Guinéens reste en marge de l’économie moderne, dépendante du bois, avec des écoles et centres de santé sans électricité. C’est un paradoxe : nous sommes riches en ressources, mais pauvres en accès. La Guinée dispose pourtant de plus de 6 000 MW de potentiel hydroélectrique, d’une irradiation solaire élevée, d’un potentiel en biomasse et petites hydrauliques largement sous-exploités. En 2023, la capacité installée atteignait 1 060 MW, mais la production reste fragile, dépendante de l’hydroélectricité et encore très peu solaire. L’électrification rurale est une priorité absolue et un véritable projet de société. Là où arrive l’électricité, l’agriculture se modernise, les ateliers se développent, les femmes créent des unités de transformation, les jeunes lancent des activités numériques, les services publics deviennent performants. Chaque village électrifié, c’est plus d’emplois, moins d’exode rural, moins d’immigration clandestine et plus de stabilité sociale. Face à ces défis, la Guinée s’est dotée du Plan national d’électrification rurale Horizon 2040, qui vise l’accès universel. À cet horizon, le pays comptera 24,6 millions d’habitants, dont 14,2 millions en zone rurale. Le PNER ambitionne d’électrifier 15 000 des 26 000 localités recensées dans le Pacte M300, dont 94 % sont des petites localités de moins de 800 habitants. La stratégie repose sur des solutions adaptées : systèmes solaires décentralisés comme à Siguirini et Kalinko (avec l’appui de la Banque mondiale), mini-centrales solaires comme à Thianguelbori, et extensions du réseau orientées vers l’hybridation solaire, comme à Bouloudou. L’objectif est de garantir une énergie disponible toute l’année, y compris en saison sèche », a-t-il indiqué.

Ismael Diallo pour Guineematin.com 

Tél : 624 69 33 33

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