Guinée : six experts prêtent serment à la CRIEF pour renforcer la lutte contre les crimes économiques

il y a 2 heures 14
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La Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) a été le théâtre de la prestation de serment de six nouveaux experts techniques. Cette cérémonie solennelle, tenue ce mardi 25 novembre 2025, marque une nouvelle étape dans la professionnalisation du travail judiciaire, notamment dans les dossiers financiers sensibles, où l’expertise technique occupe une place cruciale, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Il s’agit de 6 experts qui ont prêté serment à la CRIEF, notamment de 3 Ingénieurs
chimistes du Laboratoire du Traitement d’or de la BCRG auprès de cette juridiction spéciale. Ils ont pour noms : Mme Aïssata SIDIBE, M. Mohamed TOUNKARA, M. Gabriel TEMBEDOUNO, M. Aliou CAMARA, M. Mohamed Saliou SYLLA et M. Mamadou Cellou Diallo.

Avant leur prestation de serment, le procureur spécial près la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières, Ali Touré, ainsi que le président de ladite juridiction, Francis Kova Zoumanigui, ont rappelé aux 6 experts  l’historique et la valeur du serment dans l’exercice de leur mission.

Francis Kova Zoumanigui, président de la CRIEF

Dans son intervention, Francis Kova Zoumanigui s’est adressé aux 6 experts. « L’exercice auquel vous allez vous prêter tout à l’heure, c’est de jurer de remplir votre mission, de faire, de tracer des rapports, lorsque cela s’impose, et de donner votre avis en votre honneur et en votre conscience. Cela, c’est pour jurer de contribuer efficacement et loyalement à la mission du juge d’instruction auprès duquel, ou de la chambre de l’instruction auprès de laquelle vous êtes affectés. En cas de parjure, vous jurez donc que vous subissiez la rigueur de la loi », a déclaré le Président de la Cour, Francis Kova Zoumanigui.

Pour sa part, le procureur spécial près la CRIEF, a rappelé l’origine de la prestation de serment.

Ali Touré, procureur spécial près la CRIEF

« Monsieur le Président, honorables assesseurs, chers récipiendaires, le serment est un engagement, un engagement solennel sur la moralité, sur la société, sur votre comportement. A l’origine, M. le Président, cette pratique n’existait pas. Mais c’est parce que l’espèce humaine est imparfaite. C’est compte tenu de l’imperfection de l’homme que le serment a été introduit dans les usages. L’origine, c’est depuis l’Antiquité. A l’époque, les soldats, les religieux, devaient prêter allégeance au roi parce qu’on savait que l’homme est imparfait. Ce qui caractérise l’homme, c’est l’imperfection. Pour pouvoir pallier cette imperfection, les rois de l’époque faisaient engager ces individus, les mettre devant leurs responsabilités pour ne pas qu’ils puissent violer quoi ? Pas que ce soit en termes d’engagement, non seulement moral, mais aussi religieux. C’est dans ce cadre que les rois grecs, à l’époque, faisaient prêter serment à leurs soldats, à leurs prêtres religieux, pour qu’en aucun cas ils ne puissent trahir l’esprit de la royauté, pour qu’en aucun cas ils ne puissent être en accord avec une quelconque croyance extérieure qui puisse jouer sur le bon fonctionnement de l’Empire grec. Après, les romains ont emboîté le pas. C’est dans ce cadre, M. le Président, honorables assesseurs, que la toute première profession à être soumise à cette prestation de serment, c’est fut les médecins. Parce qu’à l’époque, on a estimé que les médecins, après Dieu, c’est eux qui préservaient la vie humaine et qu’en aucun cas ces personnes désignées dans ces professions ne pouvaient trahir leur mission. Mais on ne s’est pas limité à leur engagement professionnel. On leur a dit qu’il faut au moins leur faire un engagement solennel moral, pour ne pas qu’ils puissent trahir leur profession. C’est dans ce cadre que le serment d’Hippocrate a été instauré chez les médecins. Et depuis ça, l’usage a vulgarisé la prestation de serment chez beaucoup d’autres professionnels », a rappelé Ali Touré.

Par ailleurs, le procureur spécial a souligné la portée du serment et les exigences imposées aux experts. « Et aujourd’hui, M. le Président, honorables assesseurs, nous avons l’honneur de recevoir les cadres du Ministère des Finances, en qualité d’experts, et pour satisfaire aux exigences de l’article 18 de la loi sur la CRIEF, ils doivent prêter serment. Mais que dit ce serment ? Je le lis in extenso, avant que M. le Président et sa cour ne puissent vous la mettre à votre disposition. Je lis cette disposition. Je jure. Je jure. Je jure de contribuer efficacement et loyalement à l’action du ministère public, et de ne rien révéler de l’enquête à laquelle je participe. En cas de parjure, que je subisse la rigueur de la loi. M. le Président, honorables assesseurs, chers récipiendaires, les termes de ce serment sont très simples. Ils sont simples mais profonds de sens. Ce serment est divisé, M. le Président, en deux parties essentielles. La première partie, c’est l’engagement solennel des récipiendaires ; et la seconde, la conséquence liée à la violation de ce serment. Ce qui est dit dans le premier volet du serment, c’est que nos récipiendaires vont jurer de contribuer efficacement et loyalement. Les deux adverbes, M. le Président, ont tout leur sens. L’efficacité et la loyauté. L’efficacité tient compte de la valeur intrinsèque que ces récipiendaires incarnent. Il y a plusieurs cadres. Mais lorsque vous vous êtes adressé au ministre pour mettre à votre disposition des cadres chargés de nous aider à l’œuvre de justice, ce sont ces trois qui ont été choisis. M. le Président, ces cadres ont été choisis en fonction de ce qu’ils représentent dans ce département, en fonction de leur bagage intellectuel, en fonction de leur rendement et de la plus-value qu’ils ajoutent. C’est cette plus-value que le ministre a voulu partager au niveau du Ministère de la justice. Et donc, l’efficacité qu’on attend de vous, c’est toute la splendeur de votre diplôme. C’est toute la splendeur de la pratique économique que vous avez eu à faire au niveau du Ministère des Finances. C’est tout ce background que vous avez et qui vous ont permis d’être là où vous êtes aujourd’hui. C’est tout ce que vous avez fait pour que ce que vous faites soit aussi efficace que ce que vous encadrez. La loyauté, dans ce cas, qu’est-ce que ça veut dire ? Lorsque, tout à l’heure, la Cour va vous appeler à lever la main et dire, je le jure, la loyauté commence. La loyauté continue lorsque nous, en tant que ministère public, lorsque eux, en tant que magistrats de siège, vont vous commettre à une tâche. Il faudrait que vous puissiez être en mesure de comprendre la profondeur de votre mission. Il faudrait que vous soyez en mesure de comprendre la portée de ce pourquoi on vous a choisi pour rendre ou retourner l’ascenseur à ceux qui vous ont commis dans un cadre purement loyal. Qu’est-ce que ça veut dire en d’autres termes ? On attend de vous tout ce que votre profession commande, ce que vous aurez analysé, ce que vous aurez vu, en fonction des principes dans lesquels vous excellez. Combinez ces deux, vous rendez ce que nous vous avons demandé en toute loyauté. La loyauté », a martelé Ali Touré.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél. : (+224) 622 919 225

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