Guinée : des taxis-motards saluent le permis de conduire obligatoire, mais réclament formation et baisse des coûts

Le Ministère des Transports, à travers la Direction Nationale des Transports Terrestres, a annoncé l’instauration du permis obligatoire pour les conducteurs de motos à partir du 29 novembre prochain. La décision suscite un large soutien parmi les taxis-motards de Conakry. Ils reconnaissent l’importance de la mesure pour réduire les accidents et professionnaliser le secteur. Mais, nombre d’entre eux dénoncent les frais liés à l’obtention dudit permis, qui tourneraient autour de 800 mille francs guinéens. Ils l’ont fait savoir ce mardi, 25 novembre 2025, au micro de Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Paul Kamara, membre du syndicat des taxis-motos au carrefour Transit de Taouyah, se dit favorable à cette mesure au regard des nombreux accidents impliquant les motards. Mais, il préconise la formation au code de la route

Paul Kamara, syndicat des taxis-motos au carrefour transite de Taouyah

« En fait, la décision, elle est applicable. Parce qu’actuellement, on voit dans la circulation des motards qui n’ont pas la maîtrise. Et il y a des motards aussi qui viennent conduire quand ils veulent. Ils rentrent dans le domaine du transport sans avoir la maîtrise. Ça, ça joue sur nous, parce que même nous, il y a des codes de route qu’on ne connaît pas, qu’on ne maîtrise pas. On ne comprend pas, on ne maîtrise pas tellement. Bon, s’il faut avoir le permis, il faut avoir d’abord créé des entreprises qui vont nous former pour la conduite, pour mieux maîtriser, parce que nous, on voit des fois des routes, on voit des flèches, ou bien des routes qui sont barrées comme ça avec des traits blancs. On ne connaît pas trop la signification de tout ça. Pour imposer aux gens d’avoir le permis, il faut d’abord commencer par ça. Si on a ça, les autres là, c’est bon, parce que souvent dans les pays développés, il faut avoir formé quelqu’un pour lui imposer quelque chose. Donc, il faut passer par ça d’abord », a-t-il fait savoir.

Abondant dans le même sens, Ibrahima Sory Diallo, conducteur de taxi-moto au carrefour IPS de Kakimbo, membre de la brigade de taxi-motos dans la commune de Ratoma, s’est exprimé par rapport à cette  décision du ministère des Transports.

Ibrahima Sory Diallo, conducteur de taxi-moto au carrefour IPS de Kakimbo et membre de la brigade de taxi-motos dans la commune de Ratoma

« Moi, je peux dire que c’est très important pour nous d’avoir un permis de conduire, ça va nous faciliter de conduire. Pour les permis, ce n’est pas seulement les taxis motards que moi j’ai entendu, c’est tous les conducteurs de moto. Et ça, c’est très important, parce qu’il y a certains parmi nous qui ne savent pas conduire une moto, et même s’ils savent conduire une moto, ils ne connaissent pas le code de la route. Et ça, ce n’est pas seulement les conducteurs de moto, parce que j’ai remarqué sur les routes comme ça, quelqu’un qui va venir s’arrêter au niveau du passage réservé aux piétons en attendant que le feu soit au vert. Et ça, c’est interdit, c’est le code de la route.
Donc pour moi, c’est très important ».

Pour ce qui est du montant à débourser pour obtenir le permis de conduire, les motards dénoncent. « Le montant est un peu élevé pour nous, parce qu’à l’heure-là le travail est vraiment très dur, on arrive à peine à gagner notre quotidien. S’ils pouvaient revoir la situation pour diminuer le montant, ce serait très important pour nous, on allait encore très bien apprécier. Mais c’est une belle initiative et ça va diminuer les accidents, les dégâts, pour renforcer la sécurité », estime Ibrahima Sory Diallo de Kakimbo.

Elhadj Lamarana Bah, conducteur de taxi-moto au carrefour Transit de Taouyah, salue la volonté de réglementer et espère qu’elle aura un impact positif.

Elhadj Lamarana Bah, conducteur de taxi-moto au carrefour transite de Taouyah

« Je félicite l’idée parce qu’il y a des gens qui font le taxi, ils n’ont pas l’habitude, et c’est juste un passe temps ; et donc, l’accident peut arriver à tout moment. Dans ce cas, tu peux te croiser avec quelqu’un, il est pressé, les routes sont petites, donc tu vas perdre ton esprit avec la conduite. Les permis là, c’est bon, parce qu’on va savoir combien d’années tu as fait dans le domaine. Si on respecte la règle, c’est très important. Tout le monde est pressé, si on arrive au niveau des carrefours, normalement, on doit patienter, pour regarder qui doit passer d’abord. Mais chez nous ici, c’est difficile, personne n’attend, chacun va dire, c’est moi qui vais passer en premier d’abord. Donc, si tu tombes là-bas, c’est l’accident direct. Les motos sont très dangereuse », a-t-il laissé entendre.

Hadja Saran DIAKITÉ pour Guinéematin.com

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