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Le ministère des Transports a récemment annoncé que l’obtention du permis de conduire moto deviendra obligatoire, très prochainement, en République de Guinée. Quelques heures après cette annonce, les débats font rage dans la cité de Karamoko Alpha mo Labé. Élèves, étudiants, taxis-motards et simples usagers expriment leurs opinions tranchées sur cette mesure de sécurité nationale, au micro de votre quotidien électronique Guinéenews.
Professeur de sociologie dans une institution locale, Yaya Sow salue l’initiative qui, selon lui, vient à point nommé : « il était temps que la Guinée impose le permis moto afin de réguler ce secteur. N’importe qui ne doit pas piloter un engin roulant. Je pense que c’est raisonnable, car les motos font trop de dégâts à Labé. De nos jours, les accidents se comptent par dizaines. Il ne faudrait juste pas, que les policiers profitent pour extorquer de l’argent aux pauvres citoyens », soutient-il.
Malgré l’approbation du principe de régulation, le coût d’acquisition du permis, estimé à 890 000 GNF, est le point le plus contesté par les usagers. Rencontré au quartier Mairie de Labé, Mamadou Kana Diallo estime que ce montant est exorbitant : « Ça va être compliqué, car c’est difficile pour un motard d’avoir ce montant. Le prix d’acquisition du permis est exorbitant. Normalement, il doit y avoir une très grande différence entre le prix du permis auto et celui de la moto. Mais là, c’est comme si c’était uniformisé. Il faudrait bien revoir ces détails, sinon ça va être très compliqué. »
Aguibou Keita, étudiant à l’université Hafia de Labé, partage cette inquiétude. « Comment un élève ou un pauvre étudiant qui a du mal à trouver un litre d’essence peut gagner 890 000 GNF, juste pour le permis ? C’est trop cher et on ne peut pas se le permettre. Pourtant, qui dit moto, surtout à l’intérieur du pays, parle des élèves et des étudiants », a-t-il laissé entendre, au micro de Guinéenews.
L’impact financier de cette nouvelle mesure est jugé insupportable par la corporation des taxis-motards. Latif Diallo parle d’une multiplication des charges qui menacent la survie de leur activité. « Évidemment que ça nous inquiète, car nous, taxis-motards, avons plusieurs charges. Après l’achat de la moto, il faut l’immatriculer, trouver un gilet et une plaque taxi, trouver la vignette, l’assurance, payer les taxes communales et maintenant le permis moto. À quel prix ? À 890 000 GNF ! Je vous dis carrément que c’est impossible. Beaucoup d’entre nous, pour ne pas dire la majorité, vont abandonner, car ça devient insupportable », déclare-t-il.
La mise en place de cette réglementation, bien que nécessaire pour la sécurité routière, semble devoir être accompagnée d’une réflexion sur les modalités de son application et les capacités financières des populations à Labé, sous peine de marginaliser une grande partie des usagers.
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il y a 2 heures
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