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À l’instar des autres villes guinéennes, la mendicité prend de l’ampleur à Labé, dans la cité de Karamoko Alpha Mo Labé. Ce phénomène longtemps ignoré s’est imposé comme une issue de secours, voire une activité à plein temps pour un nombre croissant de citoyens, selon un constat de la rédaction régionale de Guinéenews.org.
Ce tableau social attire l’attention, notamment parce que de plus en plus de personnes s’estiment incapables de subvenir à leurs besoins essentiels. Hommes, femmes, jeunes, personnes âgées, handicapées ou non : tout le monde semble désormais s’y adonner. Un comportement que déplore Baldé Mamadou Ciré : « c’est vraiment une très mauvaise chose. Parfois, surtout le vendredi, on voit des hommes qui ne souffrent de rien tendre la main aux fidèles. Alors qu’ils pourraient faire un petit métier pour gagner de quoi manger. La plupart ne récoltent presque rien, si ce n’est le ridicule ».
Ce fléau est devenu une véritable gangrène sociale, estime Younoussa Sow, diplômé en sociologie : « c’est vrai que certains ne peuvent pas travailler et n’ont d’autre choix que de mendier. Mais ils doivent éviter d’entraîner leurs enfants dans cette pratique. Ils doivent se ressaisir pour permettre à ces jeunes d’aller à l’école, de découvrir ce qu’eux-mêmes ont manqué. On ne sait jamais : parmi eux, il peut y avoir de futurs gouverneurs, ministres, voire présidents… »
Selon lui, un autre type de mendicité s’installe discrètement dans plusieurs quartiers de Labé : « ce sont les jeunes qui passent leurs journées autour du Barada, attendant qu’on leur donne de quoi acheter du thé ou du sucre. Ils s’installent au bord des routes, plus vigilants que des gendarmes à un check-point. Rien ne leur échappe, pas même les inconnus. C’est une autre situation déplorable qui devrait tous nous interpeller ».
Un autre citoyen interrogé, sous couvert d’anonymat, met en garde : « si rien n’est fait, ces jeunes deviendront bientôt un fardeau pour la société. Le jour où ils ne recevront plus rien en quémandant, ils se tourneront inévitablement vers d’autres voies, comme le vol, puisqu’ils n’auront rien appris d’autre. »
Pour Idrissa Kaba, la responsabilité de l’État est également engagée : « je ne condamne pas les mendiants. Ils peinent à gagner leur pain quotidien. Et nous savons tous qu’entretenir un élève aujourd’hui coûte cher, ne serait-ce que pour les fournitures. Soyons honnêtes : c’est la faiblesse de l’État qui se manifeste. Car s’il jouait pleinement son rôle, il défendrait les droits des enfants comme prévu par la Constitution. »
L’ensemble de ces témoignages révèle une responsabilité partagée entre l’État et les familles face à un phénomène qui inquiète de nombreux Guinéens. Selon des spécialistes interrogés par la rédaction, la religion condamne également la mendicité, surtout lorsqu’elle est pratiquée par des personnes valides.
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il y a 2 heures
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