FSPE : Salifou Camara reprend les commandes et dénonce une récente nomination de la CNTG

il y a 2 heures 10
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

La Fédération Syndicale des Professionnels de l’Éducation (FSPE), la plus ancienne structure syndicale de l’éducation en Guinée, traverse une zone de turbulence.

Son secrétaire général, qui vient de purger une peine avec sursis suite à une décision de justice, a annoncé son retour officiel à la tête de la fédération, tout en dénonçant avec virulence la nomination unilatérale, par la CNTG, de son adjoint à son poste.

Dans un entretien qu’il a accordé à mosaiqueguinee.com, ce mercredi 19 novembre 2025, le syndicaliste a confirmé avoir repris ses fonctions hier mardi soit un mois après l’expiration de son sursis, le 17 octobre dernier.

« J’ai repris ma fonction de secrétaire général de la FSPE hier mardi. Le sursis est terminé, et je n’ai plus rien à faire avec la justice, car l’affaire concernait ma personne physique, et non la personne morale de la FSPE », a-t-il déclaré.

Le leader syndical a affirmé revenir avec beaucoup d’énergie et beaucoup d’expériences.

Mais à ce jour, la crise au sein de la structure syndicale est consécutive à une décision controversée prise par le secrétaire général de la CNTG Ahmadou Diallo, nommant en date du 7 avril 2025, Alpha Gassim Barry au poste de Secrétaire Général de la FSPE. Fort de sa légitimité, le secrétaire général Salifou Camara a dénoncé cette décision qu’il qualifie d’unilatérale et qui vise à le déstabiliser.

« C’est un acte de harcèlement aigu et de preuve d’une ignorance notoire des principes syndicaux (…). Dans le syndicat, on est élu, on n’est pas nommé. C’est une honte et une désolation pour la classe ouvrière. C’est la première fois qu’on nomme et qu’on destitue un syndicaliste de cette manière en Guinée », a-t-il fustigé.

Il a déclaré que la seule voie pour le remplacer passe par un congrès de la FSPE ou par une décision émanant d’un conseil de discipline interne, et non par une nomination d’un secrétaire général d’une centrale.

Le secrétaire général de la FSPE a donc indiqué que l’acte de la CNTG va à l’encontre des conventions de l’organisation internationale du travail (OIT), notamment les conventions fondamentales 87, 98 et 187, qui garantissent la liberté syndicale et le droit d’organisation.

Le syndicaliste a rappelé que la FSPE n’est qu’affiliée à la CNTG, et non subordonnée structurellement.

« La FSPE n’appartient pas à la CNTG. Nous sommes seulement affiliés, ce qui est idéologique. Tout comme la CNTG est affiliée à la CSI-Monde, aucun de leurs dirigeants ne peut destituer le secrétaire général de la CNTG », a-t-il démontré, insistant ainsi sur l’autonomie et l’indépendance de sa fédération.

Interrogé sur les risques de division, le leader syndical s’est montré confiant quant à l’unité de sa base.

« Aujourd’hui, j’ai le soutien total de la base. La FSPE est une famille indivisible. Les camarades, qui sont élus, refusent toute tentative de décrédibilisation et de division qui tente de mettre à genoux la liberté et la démocratie syndicale en République de Guinée », a-t-il conclu.

L’intersyndicale de l’éducation a été saisie, et la base, notamment les sections de Conakry, a déjà signifié à la CNTG son rejet formel de cette nomination, perçue comme un bâillonnement de la démocratie syndicale.

Alhassane Fofana

Lire l'article en entier