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Dans son atelier sis à Kissosso (dans la commune de Matoto), Fodé Camara s’emploie activement dans le recyclage des sachets d’eau minérale vides. Cet artisan s’est donné pour vocation de prêter vie et utilité à ces ‘’déchets plastiques’’ qui abondent et salissent les rues de la capitale guinéenne. Il s’en sert pour fabriquer des sacs à dos et d’autres articles qui éblouissent l’œil du visiteur. Ce geste, empreint d’un génie créateur authentique, contribue aussi à lutter efficacement contre la pollution de l’environnement à Conakry.
Au micro d’un reporter de Guineematin.com ce mardi, 7 mai 2024, Fodé Camara est revenu sur ses motivations dans la fabrication de ces articles à base de sachets d’eau minérale vides. Il a aussi évoqué les difficultés qui l’assaillent au quotidien dans son travail.
« L’environnement guinéen est vraiment pollué, les gens jettent les déchets partout. L’Etat essaie de faire son possible pour résoudre le problème, mais ce n’est pas suffisant. Alors, je me suis dit : pourquoi ne pas reformuler la question afin de trouver une solution ? Parce que comme l’a dit Karl Marx, un problème sans solution est un problème mal posé. C’est dans ce cadre que j’ai eu l’idée de créer cette entreprise (Mana Gnuma Sac) et par la même occasion inciter la population elle-même à ramasser ces ordures… Mais, les moyens de déplacement nous manquent, quand il est question d’aller récupérer les déchets plastiques chez nos différents clients. Cela fait que parfois on a du mal à répondre aux besoins de nos acheteurs. Parce qu’on n’aura pas reçu la matière première à temps pour confectionner à temps les produits demandés. Il y a également un manque de financement », a-t-il expliqué.
Dans son travail qui mixe habileté et créativité, Fodé Camara a déjà acquis une certaine notoriété au sein du public guinéen. Il reçoit des commandes même de l’extérieur du pays.
« Actuellement, on est bien vu sur les réseaux sociaux. Les gens nous contactent de partout : la France, l’Australie, le Mexique. Je crois que l’entreprise est désormais à dimension internationale. La population nous fait confiance et elle achète nos produits. Et parlant des sacs importés dans le pays, nous ne sommes pas des conquérants, car leurs produits ont déjà échoué face aux nôtres », a-t-il dit avec assurance.
Pour la prospérité de son entreprise, Fodé Camara demande à l’Etat de lui venir en aide.
« J’interpelle l’Etat de venir soutenir le projet, c’est un projet qui a beaucoup d’avenir et qui peut aider à valoriser la culture. Parce que même les tissus qu’on utilise sont purement guinéens. Et ce sont les meilleurs dans le monde », a-t-il indiqué.
Entreprendre, c’est faire preuve de débrouillardise. Et pour cet entrepreneur, les jeunes doivent prendre leurs responsabilités et essayer de travailler, concrétiser leurs projets afin de réaliser leurs rêves.
Mariama Barry pour Guineematin.com
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