Télimélé : la consommation de chicha, une routine inquiétante chez les jeunes et les adolescents

il y a 2 heures 7
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À Télimélé, la consommation de chicha est devenue une pratique très répandue chez les adolescents, en particulier chez les jeunes filles âgées de 13 à 25 ans. Un phénomène qui se déroule au vu et au su des parents et encadreurs, pourtant censés assurer leur protection et leur éducation.

Boîtes de nuit, berges de la rivière Samankou, maquis, regroupements entre amis, lounges-bars et même certains domiciles privés : ces lieux sont devenus les espaces privilégiés de jeunes qui passent des heures à fumer la chicha sans être inquiétés.

Approchée pour comprendre les motivations de ces mineurs, une jeune fille, la quinzqui peine à avoir ses quinzaine, accepte de témoigner sous couvert d’anonymat, par crainte « d’être repérée par [ses] parents ». Elle affirme : « Vous savez, le monde a évolué maintenant. La consommation de la chicha est devenue un mode, surtout pour nous les jeunes filles qui ne prenons pas d’alcool. Ça nous permet de chasser le complexe, de nous détendre et de convaincre nos petits amis sans dérapage. »

Convaincre leurs amants, certes, mais sans toujours connaître les techniques parfois utilisées par certains jeunes garçons pour les manipuler, les rendre ivres ou les endormir à leur insu.

AOD, un jeune homme d’une trentaine d’années, très méfiant au départ, accepte finalement de témoigner, mais avec prudence : « Des fois, certains jeunes mélangent l’arôme avec du chanvre indien, de la bière, du tramadol ou du jus Coca-Cola pour faire ce que nous appelons « bon tête ». Ça peut provoquer une ivresse indescriptible au point d’endormir le consommateur. »

Une réalité qui s’est illustrée il y a quelques mois lorsqu’une mineure, après avoir dépassé la limite et perdu connaissance, a été abusée toute la nuit par son petit ami. Elle n’a été retrouvée qu’au petit matin, en sang, avant d’être transportée à l’hôpital préfectoral pour une prise en charge médicale.

Par ailleurs, la plupart de ces jeunes ignorent les dangers sanitaires liés à la chicha, pourtant bien connus : maladies respiratoires, cancers du poumon, troubles cardiovasculaires, problèmes bucco-dentaires, maladies infectieuses telles que la tuberculose, entre autres. À cela s’ajoutent les conséquences scolaires : baisse des performances, difficultés d’apprentissage et troubles de la concentration.

Face à ce phénomène qui prend de l’ampleur, autorités locales, parents, encadreurs, ONG et leaders d’opinion sont appelés à agir de toute urgence pour éviter qu’une génération entière ne sombre dans le chaos.

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