TAS : la délirante et interminable attente

Les Guinéens et les Tanzaniens étaient récemment en procès devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). Ils y ont été convoqués dans le cadre du règlement du litige né de leur dernière confrontation lors des éliminatoires de la CAN.

Depuis le passage des délégations des deux pays devant les juges du TAS, à Lausanne, l’adrénaline ne cesse de monter. En Guinée, tout le monde est devenu anxieux, suspendu à la nature de la décision qui sera rendue. Et cette décision se fait attendre. Dans cette interminable attente, les langues se délient. Ceux qui avaient complètement perdu espoir recommencent à y croire. Ils caressent désormais le rêve fou d’une éventuelle qualification à cette biennale de la fête continentale du football. Peu importe si cette qualification, arrachée hors du rectangle vert, peut paraître peu honorable.

De toute façon, nul ne pourrait vraiment s’enorgueillir. L’équipe nationale avait toutes les cartes en main pour tuer le suspense en s’imposant face à des adversaires largement à sa portée. On donne ainsi l’impression de vouloir profiter de l’erreur d’autrui, alors qu’il n’était pas impossible d’éviter ce scénario ubuesque et d’obtenir régulièrement son ticket dans une poule où l’on était annoncé parmi les grands favoris. Dommage !

Peut-être trouvera-t-on là un brin de consolation pour des supporters toujours en colère contre une équipe qui s’est bigrement loupée, malgré un effectif enviable.

Cette attente interminable entretient l’adrénaline… et fait craindre la publication d’une sentence qui pourrait aggraver la désolation des supporters.

La délégation de la Fédération guinéenne de football, entendue au TAS, ne semble pas non plus totalement confiante. On peut même lire, dans certaines déclarations édulcorées, les signes d’un désaveu. Comme une annonce anticipée d’une désillusion pour des supporters qui espèrent encore que la providence sera guinéenne.

Une torture morale qui durera jusqu’à la publication de la sentence, censée libérer tout un peuple pris dans l’étau d’une gouvernance du football chancelante, avec des dirigeants souvent peu inspirés.

Mognouma