IREB/Bossou : « si des mesures ne sont pas rapidement prises, nous risquons de perdre la biodiversité des monts Nimba et des collines de Bossou »

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L » IREB (institut de recherche environnementale de Bossou)  a servi de cadre pour la présentation d’un rapport accablant sur la biodiversité des monts Nimba et des collines de Bossou. Ces deux sites sont menacés d’extinction, suite aux actions néfastes des communautés qui les entourent. Les agissements continuels de ces dernières, ont provoqué une dégradation des milieux naturels, causant ainsi la dispersion des groupes de chimpanzés aux monts Nimba et une réduction de ceux des collines de Bossou.

Cette rencontre a connu la participation du directeur du centre de gestion environnementale des monts Nimba, la station scientifique, les autorités préfectorales de Lola, les autorités communales de Bossou, les représentants de l’université de Zurich, d’ASAFAS (Association des jeunes  d’Asie  et de l’Afrique de l’ouest de kyito) Japon, ainsi que les communautés riveraines.

D’entrée, le directeur de l’institut de recherche environnementale de Bossou (IREB) Paul Lamah a déclaré : « la situation qui prévaut actuellement dans la réserve, interpelle toutes les parties prenantes qui interviennent dans ce périmètre. Si des mesures énergiques et pérennes ne sont pas prises dès maintenant, alors nous risquerons de perdre la valeur biologique de toutes les ressources qu’on trouve dans la biosphère des monts nimba et des forêts de Bossou. C’est pourquoi cette fois-ci, nous avons invité tous les partenaires et les autorités, pour venir suivre cette communication, en vue de prendre des mesures idoines pour protéger et sauver la biodiversité de la région de Nimba. Ces mesures vont porter sur la sensibilisation des populations riveraines de la réserve, le renforcement des capacités de notre brigade de prévention et de lutte contre le feu de brousse. Ce qui va permettre à celle-ci d’ouvrir les pare-feu à temps et de passer le message à la communauté. Par cette approche, c’est tout le monde qui gagne, y compris  l’IREB dont c’est la mission. C’est pourquoi, nous saluons la tenue de cette rencontre, qui, de l’avis des participants, intéresse tout le monde. Les invités ont tous répondu présents et les questions qui étaient sur la table ont été débattues. On est arrivé à poser le vrai diagnostic de l’état de conservation de la biosphère des monts Nimba et des forêts de Bossou. Les participants demandent même de pérenniser cette action pour que nous ne perdions pas de vue, l’importance à accorder à la conservation parfaite de l’état de la biosphère de cette réserve naturelle des Monts Nimba. »

Paul Lamah a terminé son exposé par le rappel d’un incident assez curieux, survenu il n’y a pas longtemps, dans la réserve : « un dénommé Séraphin  Guemy, habitant  du district de Serengbara a délibérément mis le feu au corridor, dûment limité et protégé, brûlant ainsi 14 hectares de cette forêt primaire réservée pour l’habitat des chimpanzés. Fait curieux : après son forfait, il est allé se coucher tranquillement, non loin de là, comme si de rien n’était. C’est là qu’on l’a trouvé,» dira-t-il.

Pour sa part, Justin Bilivogui, le directeur du centre de gestion des environnements des monts Nimba et Simandou (CEGENS) et point focal de l’Unesco a fait un rappel historique pour expliquer la genèse de la création de l’institution scientifique dont il a la charge : « j’ai dit à toute l’assistance que le CEGENS  est une institution qui a été créée à l’époque du Parti-Etat Guinéen. C’était dans les années 1980, lorsqu’il s’est agi de gérer et d’intervenir au mont Nimba, en matière d’exploitation minière. Aujourd’hui, l’institut de recherche environnementale de Bossou nous a appelés, pour poser le diagnostic de l’état de conservation des monts nimba. Ils ont donné leur point de vue sur la question. Au regard de leurs projections, nous nous sommes rendus compte qu’il y a beaucoup de problèmes encore. Ils ont trouvé que dans les zones de Serengbara et de Bossou, les gens sont encore là. Ils font exprès de méconnaître les limites. Ils vont et viennent, dans tous les sens et font des petits champs là-bas, comme s’ils ne connaissent pas les limites. Moi, j’ai lancé une alerte à toute la communauté. Les monts nimba ont été classés en 1944, par le Général de Gaulle. Et de 1944, jusque maintenant, tout le monde sait que c’est une réserve de biosphère classée avec tout son statut. Le mont Nimba a trois statuts : le statut de réserve intégral, le statut de réserve de biosphère et le statut de patrimoine mondial. Je demande à la population de reconnaître ces limites, sinon les conservateurs vont les traquer et les traduire devant la loi, » a- t-il indiqué.

Pour le secrétaire général chargé des affaires administratives de Lola, Aboubacar Keita : « la conservation est une question primordiale de notre temps. Aujourd’hui, s’il y a une menace qui pèse sur l’humanité, c’est le réchauffement climatique. Chacun de nous devrait prendre conscience de sauver les forêts des monts Nimba et des collines de Bossou. Nous avons constaté des choses déplorables dans la zone des Nimba. Les feux de brousse et les activités anthropiques. Toutes les dispositions sont prises maintenant face à ses délinquants. Toute personne qui sera arrêtée sera traduite devant la justice, pour répondre de ses actes, » a- t-il conclu.

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