Infections néonatales : comment les éviter ? Dr Lamarana Sidibé répond…

il y a 2 heures 12
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En Guinée, les infections néonatales demeurent l’une des principales causes de décès chez les nouveau-nés, souvent liées à un manque d’hygiène ou à une prise en charge tardive. À Coyah, au centre médico-materno-infantile de Somayah, le personnel de santé en fait une priorité absolue. Dans cet entretien accordé à Guinée360, le Dr Mamadou Lamarana Sidibé, médecin généraliste au service de pédiatrie-néonatologie, explique les gestes essentiels pour prévenir ces complications et partage ses conseils aux parents comme aux soignants.

Guinée360 : Qu’entend-on par infections néonatales ?

Dr Mamadou Lamarana Sidibé : Les infections néonatales, c’est l’ensemble des infections bactériennes, parasitaires, virales contractées par le nouveau-né en période périnatale, anténatale et postnatale. Antenatal : l’infection peut être transmise par voie transplacentaire ou, en cas de rupture prématurée des membranes amniotiques avant le travail. Perinatal : Pendant la deuxième phase du travail, l’infection peut être transmise par contact direct du fœtus avec le liquide vaginal ou le sang maternel et post natal : après accouchement

Quelles sont les principales causes des infections néonatales ?

Les principales causes des infections néonatales, il faut savoir qu’elles sont diverses et multiples. Les causes peuvent être dues d’abord lors de l’accouchement, c’est-à-dire en période périnatale, pendant l’accouchement par manque d’asepsie, par manque d’hygiène, l’utilisation des objets souillés ou qui ne sont pas stériles. L’infection peut être transmise par voie transplacentaire ou en cas de rupture prématurée des membranes amniotiques avant le travail, mais aussi par contact direct du fœtus avec le liquide vaginal ou le sang maternel. La prématurité et le faible poids à la naissance peuvent en être aussi une cause. Ces nouveau-nés ont un système immunitaire immature, ce qui les rend plus sensibles aux infections.

À quel moment ces infections se développent-elles ?

En parlant du moment auquel les infections peuvent se développer, ça nous pousse à distinguer les différents types d’infections. Nous avons des infections néonatales précoces et des infections néonatales tardives. Les précoces surviennent chez le nouveau-né entre 3 à 5 jours. Les tardives surviennent au-delà de 7 jours allant jusqu’à 28 jours, puisque le nouveau-né est défini de 0 à 28 jours.

Et pendant la grossesse, est-ce aussi possible ?

Pendant la grossesse, à la fin de la grossesse, les enfants peuvent acquérir des infections, ça c’est à la fin du trimestre de la grossesse, ou bien pendant l’accouchement, il peut y avoir la possibilité que les enfants fassent une infection néonatale.

Comment procédez-vous à la prise en charge ?

La prise en charge des infections néonatales précoces est vraiment complexe et dépend de la situation à laquelle nous recevons le nouveau-né. Si nous recevons le nouveau-né dans le cas d’une asphyxie périnatale, c’est-à-dire pendant l’accouchement avec un travail dystocique, il arrive parfois qu’il y ait une hypoxie, un manque d’oxygène que l’enfant reçoit au niveau de ses organes nobles. Donc, l’enfant peut venir avec un état de léthargie, des signes de danger, on peut parler d’apnée ou même de dyspnée, de fièvre ou bien des signes de lutte associés.

Dans ce cas, la prise en charge nécessite d’abord une réanimation. Il faut d’abord passer dans la salle de réanimation, essayer de réanimer, de mettre l’enfant au confort et évaluer le milieu : est-ce qu’il est apte et adapté au nouveau-né ? Il faut aussi vérifier les paramètres vitaux : est-ce que la température est bonne, la glycémie est bonne, la fréquence respiratoire et la fréquence cardiaque sont dans les limites normales. De là, on peut procéder à une prise en charge multivariée.

Quels sont les signes qui peuvent alerter les parents ou le personnel de santé ?

Les signes d’alerte, concernant un nouveau-né, peuvent être une détresse respiratoire lors d’un accouchement dystocique. Quand on parle de signes de lutte, ce sont des tirage costal, des pauses respiratoires, des apnées ou parfois des cyanoses. La coloration normale d’un nouveau-né, c’est une coloration rosée. Mais si le nouveau-né vient avec une coloration bleuissante ou noire de la peau, on sent réellement qu’il y a un manque d’oxygène vers les organes nobles. Dans ce cas, il faut passer par la réanimation, mettre l’enfant sous oxygène pour ravitailler les organes nobles et assurer la prise en charge.

Quels sont les types d’infections les plus courants chez les nouveau-nés ?

Les infections les plus récurrentes, il peut y avoir une infection materno-fœtale, qu’on appelait auparavant une infection néonatale bactérienne précoce. Actuellement, il peut y avoir une infection néonatale tardive qui survient au-delà d’une semaine. Il peut aussi y avoir une asphyxie périnatale pendant les accouchements dystociques. Un nouveau-né peut également venir avec un état ictérique, c’est-à-dire une coloration jaunâtre de la peau ou des yeux. Cela peut se compliquer jusqu’à une hémorragie massive.

Quel rôle joue l’hygiène à la maternité dans la prévention de ces infections ?

Dans la prévention des infections, le rôle de la maternité est primordial et fondamental. Il faudrait d’abord que les sages-femmes respectent les mesures d’hygiène, le port des gants, l’asepsie, le lavage régulier des mains. Le milieu doit être propre, aéré, à l’abri de tout débris infectieux. Une fois extrait, le nouveau-né doit être nettoyé avec un linge propre, mis dans un endroit sec pour maintenir sa température et éviter l’hypothermie. Il faut aussi faire le soin du cordon ombilical, s’assurer qu’il est bien nettoyé et sec. La sage-femme doit être capable de reconnaître si le nouveau-né est en danger ou apparemment normal.

Quels sont les protocoles en cas d’infection néonatale avérée ?

La prise en charge peut être médicale ou hygiénique. Un nouveau-né qui vient sans fièvre mais avec une léthargie, une hypothermie, nécessite un traitement thermique : le mettre sous une lampe chauffante, le réchauffer, ou parfois faire le contact peau-à-peau avec sa maman, la méthode kangourou. Si le nouveau-né vient avec des signes de gravité (dyspnée, détresse respiratoire, apnée), il faut le mettre sous oxygène pour le soulager. Il faut rechercher l’étiologie. D’habitude, on utilise une antibiothérapie prophylactique à base de pénicilline et de aminosides pour diminuer l’intensité de l’infection bactérienne.

Quel message avez-vous pour les parents, surtout en cas de panique ?

Une femme enceinte doit accepter de faire un suivi de la grossesse. Cela consiste à consulter le spécialiste, accepter les rendez-vous et prendre les médicaments prescrits. Au moment de l’accouchement, il faut se rendre à l’hôpital. Éviter les accouchements à domicile car les mesures d’hygiène n’y sont pas respectées, ce qui peut entraîner des infections néonatales. Les femmes doivent bénéficier d’une prise en charge par un personnel qualifié.

Quant aux confrères médecins, il est nécessaire d’orienter le nouveau-né le plus tôt possible vers un service de néonatologie pédiatrique pour suivi médical adapté.

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