Partenariat public-privé : le ministère de l’industrie renforce les capacités des points focaux des départements sectoriels

Le partenariat public-privé (PPP) représente une solution cruciale pour répondre aux besoins de développement en Afrique, notamment dans des secteurs comme l’éducation, la santé, les infrastructures, l’énergie et les transports, tout en réduisant la pression sur les finances publiques.

C’est au regard de ces avantages que le ministère de l’Industrie, à travers la Direction Nationale des Partenariats Publics-Privés (DNPPP), a initié ce mardi 28 octobre 2025, une session de formation visant à renforcer la capacité institutionnelle des parties prenantes, en particulier des points focaux (PPP), acteurs essentiels dans la mise en œuvre et la gestion des projets.

C’est Madame la ministre de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises (PME) qui a officié l’ouverture des travaux de cet atelier, qui a regroupé les points focaux PPP désignés au sein des départements sectoriels, des directions nationales et générales relevant du ministère de l’Industrie et des PME et du ministère du Commerce. On notait également la présence des cadres de la DNPPP et d’autres structures partenaires.

Cette activité, qui est une étape cruciale pour renforcer les capacités institutionnelles du pays et garantir le succès des projets PPP, vise à mettre en place un portefeuille de projets prioritaires sectoriels en Guinée. Spécifiquement, l’atelier cherche à détecter, sélectionner et identifier des projets prioritaires de PPP, et enfin, à renforcer les capacités des points focaux.

À l’entame de son propos, le Directeur National du Partenariat Public-Privé, Monsieur Mandjou Kanté, a précisé que ces travaux interviennent dans un contexte où la Guinée ambitionne de diversifier ses sources de financement et de stimuler la participation du secteur privé dans la mise en œuvre de ses priorités de développement.

Cependant, il a rappelé que des contraintes persistent, notamment : la méconnaissance du cadre légal et institutionnel des PPP, le déficit de maîtrise des procédures de montage, d’évaluation et de contractualisation des projets, les difficultés de coordination entre la DNPPP et les ministères sectoriels.

« D’où la nécessité de renforcer les compétences techniques et organisationnelles des points focaux pour garantir une meilleure qualité des projets proposés et une efficacité accrue dans leur mise en œuvre », a-t-il souligné.

La session permettra d’améliorer la qualité de la préparation, de la négociation et du suivi des projets de Partenariats Public-Privés en Guinée. M. Mandjou Kanté a indiqué que les objectifs spécifiques résident dans l’amélioration de la compréhension du cadre juridique et institutionnel des PPP en République de Guinée, dans le renforcement des capacités des participants sur les étapes clés de développement d’un projet de PPP, dans la promotion d’une meilleure coordination entre la DNPPP et les départements ministériels sectoriels. Elle favorisera aussi le partage d’expériences et la mise en réseau des points focaux et l’identification des besoins spécifiques d’accompagnement technique des ministères.

À l’issue de ce renforcement de capacités, les points focaux devraient :

Maîtriser les procédures et les bonnes pratiques en matière de PPP et du cadre d’échanges et de collaboration entre la DNPPP et les départements sectoriels renforcé, adopter une feuille de route commune pour la préparation et le suivi des projets, améliorer la qualité des propositions de projets soumises au ministère de l’Industrie et des PME.

Maîtriser le processus d’élaboration d’un catalogue des projets de PPP, maîtriser le mécanisme d’utilisation de la plateforme digitale des projets de PPP.

« Le renforcement des capacités des points focaux constitue une étape essentielle pour assurer la maturité, la transparence et la soutenabilité des projets de Partenariats Public-Privé, au service du développement économique et social de la République de Guinée », a-t-il martelé.

L’expert formateur, Mamadou Saliou Diao Baldé, consultant pour la société Cosmo Group, a tenu à souligner qu’il s’agit d’une formation qui va permettre aux participants de mieux cibler, identifier et surtout mieux formuler les projets en PPP.

« Ça va dans une approche qui va permettre d’impliquer davantage le secteur privé dans la réalisation des projets d’envergure, que ce soit des projets d’infrastructures, d’énergie, ou touchant à beaucoup d’autres secteurs. Il est extrêmement important que ces acteurs, qui sont les chevilles ouvrières de ces ministères, accèdent à cette formation qui leur permettra demain de mieux comprendre les enjeux et de mieux pouvoir cibler ces projets qui peuvent être passés en PPP », a-t-il indiqué, ajoutant qu’il s’attend à ce que les points focaux soient en mesure d’identifier des projets en PPP et de conduire l’intégralité de la chaîne de développement de ces projets, désormais.

Au nom des participants, Mamadi Dabo, représentant du point focal du ministère de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi, a salué cette initiative qui vient à point nommé.

« Au sortir de cet atelier, nous serons outillés sur comment identifier et sélectionner des projets prioritaires dans le cadre du PPP », a-t-il expliqué avant de révéler que les points focaux accusaient des lacunes dans la maîtrise des mécanismes et des procédures de gestion, d’identification et de sélection des projets, confirmant ainsi la pertinence de l’atelier.

Dans son discours de lancement des travaux, Madame la ministre de l’Industrie et des PME, Dre Diaka Sidibé, a déclaré que les PPP constituent un outil essentiel du développement des infrastructures et des services publics à travers le monde.

Face aux défis économiques croissants et aux contraintes budgétaires, selon elle, les États recherchent des solutions innovantes, et les PPP permettent de mobiliser les ressources, les compétences et les expertises du secteur privé pour compléter l’action publique et garantir des services plus efficaces et durables.

« Cependant, le déploiement d’infrastructures, aussi modernes soient-elles, ne saurait suffire à bâtir un écosystème performant. Cela nécessite un cadre réglementaire robuste, mais surtout, des compétences techniques homogènes et appropriées au sein de toutes les administrations concernées. C’est précisément là que réside la raison d’être de la formation qui s’ouvre aujourd’hui », a-t-elle rappelé.

S’adressant directement aux points focaux, elle a souligné leur rôle stratégique dans l’écosystème national des PPP qui est à la fois celui de l’identification les projets prioritaires au sein de leurs départements respectifs.

« Vous êtes ainsi les pierres angulaires de la concrétisation de notre ambition commune. Sans votre expertise, votre engagement et votre rigueur, le mécanisme des PPP ne pourrait fonctionner efficacement », a mentionné Dre Diaka Sidibé.

Elle a par la suite félicité la DNPPP pour l’organisation de cet atelier, tout en remerciant les partenaires techniques et financiers, en particulier la société DIACIFO Internationale, pour les efforts déployés dans la mise en œuvre de cette activité.

La cérémonie a été clôturé par la remise de satisfecit aux participants.

Alhassane Fofana