Imposition du permis de conduire : les conducteurs de moto-taxis dénoncent un délai “trop court”

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À partir du 29 novembre 2025, la détention d’un permis de conduire pour moto deviendra obligatoire sur toute l’étendue du territoire national. L’annonce a été faite ce lundi 24 novembre par le ministère des Transports, à travers la Direction nationale des Transports terrestres. Une mesure présentée comme essentielle pour renforcer la sécurité routière et réduire les accidents impliquant des motocyclistes.

Interrogés ce mardi, plusieurs conducteurs de moto ont partagé leurs préoccupations, oscillant entre difficultés économiques, coût du permis et réactions contrastées.

Au Carrefour Ambiance, Mamadou Oury Bah estime que l’imposition du permis n’est pas problématique en soi, mais regrette « le délai court » de sa mise en œuvre. « J’ai appris l’imposition des permis de conduire pour les motards. Je ne suis pas contre, mais le délai pour l’entrée en vigueur de la décision est trop court. Ils doivent repousser la date et diminuer le coût. C’est la fin du mois, il y a trop de dépenses à faire, le loyer, la scolarité des enfants », explique-t-il.

Pour Ibrahima Sory, l’instauration du permis est cohérente, mais les autorités doivent tenir compte des réalités économiques. « L’instauration du permis de conduire est normale. Mais nous demandons aux autorités de repousser le délai, il y a des formations à faire, et des documents à fournir avant l’obtention du permis et la conjoncture économique est dure. Pour moi, c’est une bonne chose de former les motards, pour qu’ils adoptent une attitude professionnelle dans la circulation, connaître les priorités par exemple dans un carrefour, en un mot maîtriser le code de la route. Vous savez, il y a des personnes qui ne sont pas aptes à conduire. J’espère que cette décision va permettre de faire une décantation », souligne-t-il.

De son côté, cet autre citoyen, ayant requis l’anonymat, juge la mesure inadaptée au quotidien des motards, déjà confrontés à de fortes difficultés financières. « Je dirais qu’ils n’ont qu’à laisser ça. Leur décision est trop. Un motard qui se débrouille difficilement, prendre 800 000 pour acheter un permis, ça, c’est trop. C’est vraiment trop. Difficilement tu gagnes de quoi manger, comment peux-tu en avoir 800 000 ? Difficilement tu sors le matin, le soir tu n’as même pas parfois 50 000 au minimum. Comment peux-tu en avoir 800 000 ? », s’interroge-t-il.

Père de famille, il ajoute vivre sous une pression financière croissante : « J’ai deux enfants, l’un est bébé et l’autre est déjà scolarisé. En plus, je paie 800 mille comme frais de loyer ».

Quant à l’argument du gouvernement, qui affirme que l’obligation du permis vise à réduire les accidents et les pertes en vies humaines, il reste dubitatif : « Cela ne va pas empêcher les accidents. Ça ne va pas empêcher non plus les cas de morts. Avec la mentalité guinéenne, ça ne va rien changer», conclut-il.

À l’approche de la date butoir du 29 novembre, de nombreux conducteurs appellent désormais à une révision à la baisse du coût du permis, dans un contexte marqué par une cherté de vie grandissante.

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