Crise du carburant à Conakry : à bout de souffle, des citoyens interpellent les autorités

il y a 2 heures 10
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Depuis deux jours, la capitale guinéenne traverse une nouvelle crise de carburant. Ce mardi, 25 novembre 2025, alors que quelques stations-service ont timidement repris la distribution, elles sont prises d’assaut par des foules d’usagers épuisés par de longues heures d’attente. Automobilistes, tricyclistes et conducteurs de taxi-motos affluent de partout, espérant obtenir quelques litres d’essence. Pendant ce temps, les rares détaillants du marché noir profitent de la situation pour imposer des prix jugés « exorbitants » par les consommateurs, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Face à la rareté du carburant, de nombreux conducteurs disent vivre un véritable calvaire. Dans ce contexte tendu, Mamadou Saliou Barry, conducteur de taxi-moto, raconte son désarroi.

Mamadou Saliou Barry conducteur de taxi moto

« Cela fait deux à trois jours maintenant que nous souffrons vraiment. Parce que la plupart des stations sont fermées. Même au marché noir, c’est difficile de voir du carburant actuellement. Et si vous en trouvez là-bas, les prix sont très exorbitants.  Certains vendent le litre à 20 000 francs, d’autres à 25 000 francs. Et vous achetez à ce prix-là, vous ne pouvez pas vous en sortir, sauf si vous augmentez le prix du transport aussi. Donc je demande aux autorités de nous aider à trouver une solution durable, parce que ce problème de carburant est devenu récurrent ces derniers temps », a-t-il lancé.

Pour de nombreux citoyens dépendants de leur engin pour gagner leur vie, la crise est synonyme de détresse financière. Mamadou Alpha Barry que nous avons rencontré au niveau de la station de Kipé Dadya, lui aussi conducteur de taxi-moto, explique que son travail est paralysé depuis trois jours.

Mamadou Alpha Barry, Conducteur de taximoto

« Cela fait trois jours que je souffre du manque de carburant. C’est aujourd’hui enfin que j’espère en avoir un peu. Je m’apprête à me positionner au deuxième rang. Hier, je suis allé chercher de l’essence à Coleah dans une station. J’ai fait la queue de 8 h à 14 h, je n’ai finalement rien eu. J’ai attendu jusqu’à ce qu’il ne reste que deux personnes, et avant que mon tour n’arrive, ils ont fermé en disant que l’essence était finie. Je suis ensuite allé à la station située en face du Belvédère où j’ai aussi fait la queue pendant plusieurs heures, mais je n’ai pas pu avoir de l’essence. La file que vous voyez ici n’est pas particulière, c’est comme ça dans toutes les stations qui fonctionnent ce matin.

Quand vous allez chez les détaillants du marché noir, le prix d’un litre est exorbitant. Un litre se vend entre 20 000 et 30 000 GNF. Avant-hier, j’ai acheté un litre d’essence à 25 000 GNF à Lambanyi. Est-ce que c’est normal de faire ça ? Ils vont à la station acheter à 12 000 GNF pour le revendre à 25 000 ou 30 000 GNF en cachette. Je demande au président Mamadi Doumbouya d’aider les populations à avoir du carburant. On souffre énormément. Je lui demande de ne pas s’amuser avec l’affaire de carburant. Nous avons des familles. Nous, si on ne sort pas, on ne peut pas avoir de quoi nourrir la famille », a-t-il confié.

Le manque de carburant n’affecte pas seulement les conducteurs de taxi-motos. Il touche également de nombreux travailleurs, comme en témoigne Cheick Camara, automobiliste, rencontré dans une longue file d’attente à la même station.

Cheick Camara, chauffeur

« Actuellement, nous vivons un moment très difficile pour avoir du carburant. Comme nous l’avons remarqué depuis hier jusqu’à maintenant, ce n’est pas facile. Ce matin, je n’ai pas pu aller au travail par manque de carburant. J’ai tourné dans une quinzaine de stations, je n’ai rien eu. Maintenant, je suis dans la file, comme vous le voyez, j’attends mon tour. Sans carburant, il n’y a pas de déplacement, on ne peut pas se rendre au travail », a dit M. Camara.

Alors que la pénurie touche de plein fouet la population, aucune explication officielle n’a encore été donnée. Les tentatives de joindre les responsables de la Société nationale des pétroles (SONAP) sont restées vaines : nos appels n’ont reçu aucune réponse. En attendant une communication claire des autorités, les citoyens, eux, continuent de patienter dans des files interminables, espérant que la situation s’améliore dans les heures à venir.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

The post Crise du carburant à Conakry : à bout de souffle, des citoyens interpellent les autorités first appeared on Guineematin.com.

L’article Crise du carburant à Conakry : à bout de souffle, des citoyens interpellent les autorités est apparu en premier sur Guineematin.com.

Lire l'article en entier