Guinée : OIF, complice tacite du musellement des médias ?

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Le mardi 24 septembre 2024, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a annoncé son soutien à diverses réformes, y compris dans le secteur des médias en Guinée, pour la période 2021-2024. Cependant, cette déclaration a suscité des interrogations légitimes. Durant cette même période, la presse guinéenne a été violemment réprimée, et plusieurs médias ont été contraints de fermer. Peut-on alors considérer l’OIF comme complice, d’une manière ou d’une autre, de cette répression ?

La question prend d’autant plus de sens que l’OIF se félicite d’avoir aidé les autorités de la transition à « réguler » le secteur médiatique, alors même que les trois plus grands groupes de presse du pays sont fermés depuis le 22 mai 2024, après des mois de brouillage de leurs signaux. Comment l’OIF peut-elle ignorer le combat acharné des journalistes guinéens pour exercer leur métier en toute liberté ? Pourquoi l’organisation dirigée par la Rwandaise Louise Mushikiwabo, n’a-t-il pas, ne serait-ce qu’une fois, interpellé les autorités guinéennes par rapport au musellement de la presse guinéenne?

Il est donc pertinent de se demander si l’organisation, dirigée par la Rwandaise Louise Mushikiwabo, ne tirerait pas un certain avantage de cette situation, où les voix critiques sont muselées. Une complicité tacite, si elle existe, pourrait sérieusement entacher la réputation de l’OIF, qui se doit de promouvoir les libertés fondamentales dans l’espace francophone, y compris la liberté d’expression.

Cette situation contraste fortement avec la réaction d’autres organisations internationales. En mars 2021, par exemple, l’Union européenne avait immédiatement suspendu son soutien au Programme d’Appui à la Réforme du Secteur de Sécurité (PARSS) en Guinée, lorsqu’elle avait découvert que l’unité d’élite de la police guinéenne, la BRI, était impliquée dans la répression violente des manifestants.

Ainsi, alors que l’OIF se vante de soutenir les réformes en Guinée, la réalité sur le terrain montre une presse asphyxiée et des médias réduits au silence. Le soutien à la régulation ne doit pas devenir un alibi pour justifier la répression des libertés fondamentales. Mais l’OIF semble avoir déjà pris position.

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