CHAN 2025 : le ministre Bogola Haba justifie les 41 milliards GNF dépensés

Face aux critiques sur les montants engagés pour la participation du Syli local au CHAN 2025, le ministre des Sports, Bogola Haba, monte au créneau.

Sur le plateau de Parlement TV ce jeudi 4 septembre, il a défendu sans détour ses choix budgétaires, exposé ses réformes et rappelé que pour lui, le sport est avant tout une vitrine diplomatique de la Guinée. Un moment de vérité marqué par la défense d’un budget de 41 milliards GNF, alloué à une compétition bouclée dès le premier tour.

Interrogé par les journalistes de cette parlementaire, Keamo Bogola Haba a fait un large tour d’horizon de son action à la tête du département des Sports. Entre réformes, projets structurants, vision pour la jeunesse et débat autour du financement du CHAN, le ministre s’est exprimé sans langue de bois.

Dès l’entame de l’entretien, le ministre a tenu à rappeler les grandes réformes mises en place depuis son arrivée : « Pendant une année, j’ai travaillé avec ce département. Par exemple, les premières réformes les plus importantes, les Guinéens n’ont pas beaucoup suivi. C’était également dans le décret de l’organisation du ministère des Sports », a-t-il expliqué.

Il a précisé qu’une réorganisation structurelle avait été opérée, notamment la séparation de l’unique direction nationale des sports et des activités physiques en deux entités : « Aujourd’hui, nous étions obligés de séparer. Pour faire quoi ? Pour créer une direction nationale du développement des disciplines sportives, pour surtout occuper sainement les jeunes », a-t-il souligné, insistant sur l’importance de la pratique sportive dans l’encadrement de la jeunesse guinéenne.

Mais c’est surtout sur le volet financier que l’intervention du ministre a été la plus scrutée, notamment autour de la participation du Syli local au CHAN 2025 en Ouganda, où l’équipe a été éliminée dès le premier tour. La polémique enfle depuis plusieurs semaines sur le budget de 41 milliards de francs guinéens alloué à cette opération.

À ce sujet, Bogola Haba a assumé pleinement ce choix : « Tout le budget qu’on avait, je vous l’ai dit, était alloué uniquement au repositionnement international, surtout au rôle diplomatique du football », a-t-il déclaré.

Et de préciser : « Le rôle diplomatique du football, c’est celui de bien représenter la Guinée aux compétitions internationales. Ce n’est pas pour développer le sport, mais pour que le drapeau soit élevé, l’hymne national entonné, les couleurs vues dans le monde. »

Il a ainsi affirmé que les sportifs guinéens doivent être considérés comme des « diplomates d’office, des ambassadeurs de la République », justifiant les dépenses importantes engagées par l’État :

« Participer à un CHAN, ça a coûté 41 milliards de francs guinéens, où l’État peut immédiatement affréter un avion, payer des hôtels 5 étoiles. Les gens se posent la question : pourquoi l’État paie ça ? Ce n’est pas pour les jeunes athlètes, c’est pour son image que l’État le fait », a-t-il avancé, avant de conclure par une remarque forte :

« Cette fois-ci, nous pensons que 99% du budget du ministère des Sports était consacré à ça ».

Sâa Robert Koundouno

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