Quand les derniers remparts (les sages) deviennent un problème, vers qui se tourner dorénavant ? (Par Sayon Mara)

Dans une vidéo de quelques minutes devenue virale sur les réseaux sociaux, on voit un vieil homme s’en prendre impunément, au vu et au su de tous, au tissu social et au vivre-ensemble. Des sages, qui devraient être des apôtres et des prêcheurs de paix, se transforment en pyromanes, en incitateurs à la violence, à la discrimination et à la haine.

La sagesse ne se résume pas à avoir des cheveux blancs ou à avoir vécu de nombreuses années. La délinquance sénile, à laquelle certains sages se livrent actuellement, doit être réprimée, et même plus sévèrement que la délinquance juvénile. L’âge ne devrait, en aucune manière, être une immunité. Alors que tout le monde s’accorde à dire que l’ethnie est en train d’être tuée à petit feu, des individus définitivement perdus, qui ne vivent qu’à la mamelle de l’ethnocentrisme, se permettent de tenir, dans l’espace public, des propos qui ne ressemblent à rien et ne nous rassemblent guère. De telles dérives verbales méritent d’être réprimées. Le parquet territorialement compétent pour connaître du dossier de ce vieil homme est interpellé à plus d’un titre, même si tout parquetier peut s’en saisir, car l’infraction est commise dans le cyberespace. De tels agissements ne rendent pas du tout honneur à la République. On peut tout dire du ministre Charles Wright, mais à son époque, de tels excès de langage n’auraient jamais été tolérés.

Dans d’autres pays, les sages sont des acteurs clés de la stabilité, de la cohésion sociale et du développement. Malheureusement, en Guinée, certains « sages » sont restés immatures. Certains d’entre eux promeuvent même des contre-valeurs qui creusent le fossé entre les communautés. Quand on voit pousser dans son propre pays des germes qui ont consumé et réduit à néant des pays entiers ailleurs, on est littéralement forcé de se demander d’où vient cette rancœur qui frappe aujourd’hui notre société en plein cœur.

Les autorités doivent lutter contre la haine en ligne qui ne cesse d’attiser les tensions dans notre pays. Elles doivent prendre leur bâton de pèlerin contre tous ces « sages » qui, par leurs discours, incitent à la violence, au rejet de l’autre et à l’affrontement. Il faut sévir durement contre ces pyromanes pour préserver l’unité nationale. D’ailleurs, quand les derniers remparts deviennent un problème, vers qui se tourner ?

Sayon MARA, Juriste

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