Conakry : la CEDEAO renforce des journalistes de la sous-région pour lutter contre les fake news

il y a 3 heures 10
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Conakry accueille depuis le vendredi 21 novembre 2025 un atelier régional de deux jours dédié au renforcement des capacités des journalistes et professionnels des médias sur l’intégrité de l’information, la lutte contre la désinformation, la mésinformation et les discours mensongers.

Initiée par la Commission de la CEDEAO, en collaboration avec la GIZ à travers son Programme de Développement Organisationnel (OD) et la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA), cette session vise à armer les acteurs médiatiques contre les menaces croissantes qui fragilisent les sociétés ouest-africaines.

Dans un contexte marqué par la prolifération des rumeurs, des contenus manipulés, des attaques informationnelles et des discours de haine, l’accès à une information fiable devient un enjeu démocratique central. Pour la CEDEAO et ses partenaires, renforcer la crédibilité de l’information, c’est protéger la cohésion sociale, soutenir la bonne gouvernance et consolider la paix dans les États membres.

Ouvrant les travaux, Reinhard Mecke, premier secrétaire et chef de l’administration de la République fédérale d’Allemagne à Conakry, a souligné l’importance cruciale d’un environnement informationnel sain pour la stabilité démocratique :

« En Guinée, comme dans l’ensemble de la sous-région, l’information crédible est un pilier essentiel de la cohésion sociale, de la paix et de la gouvernance démocratique. Les citoyens ne peuvent avancer dans la confiance que s’ils ont accès à des faits fiables. »

Il a insisté sur le rôle fondamental des journalistes, « gardiens du service public qu’est l’information », avant de saluer la vision régionale de la CEDEAO, qui pilote ces formations dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest.

Selon lui, cet atelier s’inscrit pleinement dans la Vision 2050 de l’organisation régionale et dans la coopération stratégique entre l’Allemagne, la GIZ et la CEDEAO pour bâtir des institutions solides et promouvoir une communication responsable. Il a encouragé les participants à mettre en pratique les outils qui leur seront transmis afin que « la vérité circule plus vite et plus fort que la désinformation ».

Prenant à son tour la parole, Louis Blaise Aka Brou, Représentant résident de la CEDEAO en Guinée, a souligné le rôle déterminant de cette formation, notamment dans un contexte pré-électoral sensible :

« Les médias façonnent le discours public, informent les citoyens et obligent les institutions à rendre des comptes. Leur rôle dans la sauvegarde de la vérité n’a jamais été aussi vital. »

Il a rappelé les risques majeurs liés à la prolifération des fausses informations, qui alimentent la polarisation, érodent la confiance institutionnelle et peuvent même provoquer des conflits. « Les preuves sont aujourd’hui nombreuses : il existe un lien direct entre le désordre informationnel et la montée des tensions en Afrique de l’Ouest et au Sahel », a-t-il précisé.

Pour la CEDEAO, le renforcement des capacités des journalistes est un impératif régional. « À travers cette formation, les participants seront outillés pour mieux identifier les réseaux qui diffusent les fausses informations, appliquer des méthodes avancées de vérification des faits, utiliser les outils de renseignement en sources ouvertes, intégrer l’intelligence artificielle dans les enquêtes journalistiques et adopter des pratiques sensibles aux conflits pour contribuer à la paix sociale. L’initiative vise également à renforcer la collaboration entre la CEDEAO et les médias dans la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance », a-t-il expliqué.

« Au-delà des outils, cette formation est un appel à l’action collective pour protéger la vérité, défendre la démocratie et promouvoir un journalisme responsable », a conclu le représentant de la CEDEAO, remerciant au passage le gouvernement allemand, la GIZ et la MFWA pour leur engagement constant en faveur d’un espace médiatique plus résilient.

L’atelier s’est poursuivi le samedi avec des sessions interactives, des études de cas et des exercices pratiques destinés à renforcer la capacité des professionnels des médias à faire face aux nouveaux défis de l’écosystème informationnel ouest-africain.

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