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À l’occasion de cette tragique nuit du 21 au 22 novembre 1970, marquée par l’attaque de l’Opération Mar Verde contre la République de Guinée, Mediaguinée a rencontré Mangamory Bangoura, secrétaire général intérimaire du PDG-RDA, lors d’une cérémonie de lecture du Saint Coran à la Villa de Coléah, lieu symbolique et témoin de ces événements.
Dans cet entretien grand format, il revient sur le déroulement de l’agression, ses enjeux, ses conséquences ainsi que les leçons historiques pour la jeunesse guinéenne et panafricaine de nos jours.
« Cette attaque visait à punir la Guinée pour son choix d’indépendance du 28 septembre 1958 et à soumettre le pays à nouveau à l’impérialisme. Mais cette tentative a échoué. L’attaque a causé plus de 500 morts, à Conakry et aux frontières avec le Sénégal. La communauté internationale, y compris l’OUA et les Nations unies, a reconnu l’agression et condamné les auteurs. »
Mediaguinée : Aujourd’hui, nous commémorons l’agression du 22 novembre 1970. Que retenir de cette nuit du dimanche 21 au 22 novembre 1970 ?
Mangamory Bangoura : L’agression du 22 novembre 1970 est un événement que nous ne devons absolument pas oublier. Il est crucial que la jeunesse guinéenne connaisse son histoire. Selon Alpoim Calvão, qui a dirigé l’opération contre la Guinée, le Portugal a été la tête de pont de cette agression. D’autres pays étaient également associés, comme l’Allemagne, la France et même les États-Unis.
Cette attaque visait à punir la Guinée pour son choix d’indépendance du 28 septembre 1958 et à soumettre le pays à nouveau à l’impérialisme. Mais cette tentative a échoué. L’attaque a causé plus de 500 morts, à Conakry et aux frontières avec le Sénégal. La communauté internationale, y compris l’OUA et les Nations unies, a reconnu l’agression et condamné les auteurs.
Mediaguinée : Quels étaient les objectifs de ces puissances ?
Mangamory Bangoura : Leur but était de reprendre le contrôle sur la Guinée et de punir le pays pour avoir dit non à la colonisation. Ils souhaitaient montrer au monde que la Guinée devait rester sous influence coloniale. Mais cette tentative de domination a échoué.
Mediaguinée : Quels ont été les points d’entrée de l’attaque ?
Mangamory Bangoura : Le principal point d’entrée était Conakry, avec des bateaux de guerre envoyés sur différents sites stratégiques : l’aéroport, le port, la Villa Bellevue, et même la radio nationale. Les attaques sur la frontière avec le Sénégal, notamment à Koundara, ont également échoué.
Une anecdote illustre le courage du président Ahmed Sékou Touré : la villa Bellevue, où il se trouvait, a été bombardée après qu’un ministre ait quitté les lieux. Touré a échappé à l’attaque grâce à ses réflexes rapides.
Mediaguinée : Où se trouvait exactement le président cette nuit-là ?
Mangamory Bangoura : Il était dans la villa Bellevue, qui a été bombardée. Trois villas ont été attaquées ou incendiées cette nuit-là. Ces événements ont été confirmés par les Nations unies, l’ORS et l’OUA. Le président a refusé toute indemnisation et a souhaité que l’argent aille à la libération des pays sous domination portugaise : Angola, Mozambique, Guinée-Bissau, Sao Tomé et Principe.
Mediaguinée : Que sont devenus les agresseurs ?
Mangamory Bangoura : Ils ont été jugés par un tribunal populaire, installé à l’Assemblée nationale, qui représentait tout le peuple de Guinée. Certains ont été condamnés à mort pour leur crime, car attaquer un peuple pendant la nuit, en plein mois de Ramadan, est impardonnable.
Mediaguinée : Quelles ont été les conséquences de l’échec de cette agression sur le pays et la région ?
Mangamory Bangoura : Cette attaque a échoué. La souveraineté guinéenne a été préservée, et l’échec de cette agression a renforcé la Guinée. Si elle avait réussi, l’Afrique aurait pu retomber sous domination coloniale. Aujourd’hui, les pays du Sahel, comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, se débarrassent progressivement des vestiges de la colonisation, suivant l’exemple de la Guinée.
Mediaguinée : Pourquoi dit-on que la Guinée-Bissau est « la fille de la République de Guinée » ?
Mangamory Bangoura : La Guinée-Bissau, alors sous le parti PIJC, a reçu un soutien décisif de la Guinée, sur le plan militaire et financier. La formation intellectuelle et la culture inculquée par la Guinée ont été déterminantes pour sa libération. C’est pourquoi on dit que la Guinée-Bissau est la fille de la République de Guinée.
Réalisée par Mayi Cissé
L’article 22 novembre 1970- “La villa Bellevue, où se trouvait le président Sékou Touré, a été bombardée après qu’un ministre ait quitté les lieux” (Mangamory Bangoura) est apparu en premier sur Mediaguinee.com.
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