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Après plus de six mois de grossesse, Monique Loua, a décidé de se débarrasser des jumeaux qu’elle portait. En partance à l’hôpital, en compagnie de sa maman, elle dit avoir accouché en cours de route.
Abandonnée dans cet état par cette dernière, accuse Monique, elle a décidé de mettre les “mort-nés” dans un plastique et de les jeter dans un dépotoir d’ordures. Pour quelle raison ? interroge le juge.
« Je les ai jetés parce qu’ils n’étaient pas vivants et ils étaient sales », a-t-elle répondu. Est-ce normal de le faire ? questionne à nouveau le juge? « La logique voudrait qu’ils soient inhumés », répond l’accusée qui dit regretter son acte.
Confondue à une de ses précédentes déclarations selon laquelle son accouchement, le meurtre et le jet de ses nouveau-nés seraient liés au fait que l’auteur de sa grossesse n’a pas reconnu. Elle a soutenu que telle n’a nullement été sa motivation. Au contraire, elle laisse entendre qu’elle était dans un état inconscient lorsqu’elle faisait cela. « Ça fait pas honneur à une femme de jeter son bébé. Je regrette l’avoir fait et je demande pardon ».
Lorsque le juge a voulu lui montrer les photos des jumeaux, Monique Loua n’a pas accepté.
Elle a été succédée à la barre par sa mère Rosaline Lamah. On lui reproche d’être complice du meurtre des deux bébés dont sa fille serait l’auteur. La mère de famille a d’abord nié systématiquement l’accusation et explique: « J’ai fait six enfants, je n’ai jeté personne d’entre eux, ce n’est pas mes petits-enfants, de surcroît des jumeaux, je vais être complice de donner la mort ou jeter . Et puis, je ne sais pas ce qu’allaient devenir ces enfants », a déclaré madame Lamah.
Pour revenir aux faits, elle explique que sa fille l’a réveillée aux environs de 3h du matin pour l’accompagner dans une clinique de la place parce qu’elle a mal. Une fois sur place, elle a tapé à la porte mais aucun médecin n’a répondu. Préoccupée par l’état dans lequel sa fille qui a accouché à même le sol était, elle s’est tournée vers sa copine du nom de Marie pour solliciter son aide. « C’est ainsi je lui ai dit de m’attendre, je vais aller chercher ma copine Marie qui habite dans les environs. A mon retour, j’ai trouvé qu’elle a mis les bébés dans un plastique et est allée les jeter à la poubelle. Ce n’est que deux jours plus tard qu’elle est revenue à la maison. Je lui ai demandé où sont les bébés? Elle a répondu qu’elle les a jetés », a-t-elle expliqué au tribunal.
Comme sa fille, elle n’a pas confirmé un signe de vie de ces bébés. Acculée par les questions, Rosaline Lamah a avoué n’avoir pas informé les autorités de cette situation. Mais elle l’a fait à son époux qui était en voyage qu’il a écourté pour regagner le domicile familial. Et c’est juste après son arrivée que les arrestations ont commencé.
Des déclarations qui n’ont pas convaincu le ministère public. Dans ses réquisitions, le procureur Kanfory Ibrahima Camara a demandé au tribunal de retenir Monique Loua et Rosaline Lamah dans les liens de la culpabilité pour des faits de meurtre et complicité. Pour la répression, il a sollicité de les condamner respectivement à 15 et 10 ans de réclusion criminelle.
Une demande surprenante aux yeux de la défense. « Découverte de corps sans vie oui, mais assassinat non », réplique l’avocat qui accuse le parquet de n’avoir pas apporté de preuves que les nouveau-nés étaient vivants ou morts. « Dans le cas d’espèce, on ne peut pas dire qu’elles ont décidé délibérément de donner la mort à ces bébés par peur des dépenses. Madame Rosaline a déjà 6 enfants. C’est hypothétique, c’est pas fondé », lance l’avocat. Pour sa part, il plaide l’acquittement de ses clients faute de preuves.
Au terme des réquisitions et plaidoiries, le juge Mohamed Sangaré a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 20 mai 2025.
Saidou Lébêré
L’article Tribunal criminel de Mafanco: 10 et 15 ans requis contre deux femmes accusées d’infanticide et complicité est apparu en premier sur Mediaguinee.com.