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Très jeune artiste, musicien-instrumentiste, joueur de Kora, Prince Diabaté né à Kindia en 1966, est fils de feu Fodé Dyély Sory, et de feue Hadja Dyély Sira Cissoko. Ce prodigieux artiste n’a jamais fait d’études. Toutefois, après les débuts d’un succès triomphal, il s’est mis à la disposition de ses amis et d’une autre structure symphonique aux États-Unis pour apprendre à lire et à écrire.
Découvrez le parcours de celui qui, depuis 1996, s’est établi entre les États-Unis et la France, toujours en quête de savoir. Au service de la promotion de la culture guinéenne, Prince Diabaté continue de porter haut les couleurs de son pays sur de nombreuses scènes internationales.
Porteur de projets au profit de sa Guinée natale, il envisage, avec le soutien de tous, de mettre prochainement à disposition une école de musique baptisée “Prince Diabaté Music Academy”. Cette école, précise-t-il, sera exclusivement dédiée aux instruments à cordes.
Lisez !
Guinéenews : Vous vivez aujourd’hui entre les Etats-Unis et la France. Votre nom de famille, prouve à suffisance, que vous appartenez à une lignée de griots, et qu’à cela ne tienne, peut-on savoir, comment vous êtes venu, à la musique ?
Prince Diabaté : Je suis griot de racine (père et mère). Mon père jouait bien à la Kora, et il s’adonnait à l’apprentissage de mon grand frère à cet instrument. Il n’a jamais accepté, que je joue à la Kora. Je suivais à tout moment, leurs séances d’apprentissages, et ces différentes scènes m’ont toujours redonné du goût pour cet instrument. Sans aucun maitre, je prenais le plus souvent la Kora, pour reprendre les airs que mon père dispensait au grand frère.
Tout s’était déclenché un jour, au niveau de la place de l’indépendance à Kindia, lors d’une des visites du président feu Ahmed Sékou Touré. J’avais ,ce jour, pris et caché la Kora de mon grand frère, pour aller sur cette place de l’indépendance avec mon boubou blanc. J’ai traversé tout ce monde, gardes de corps y compris, pour venir jouer devant le président.
Je fus audacieux, et par la suite, à travers les autorités de l’époque, notamment Ansoumane Condé, et feu Kouramodou Doumbouya, j’ai été appelé auprès du président, et j’ai répondu à la question de savoir ‘’ qu’est-ce que tu veux ?’’. Ma réponse fut simple ‘’dites à mon père de me laisser jouer à la Kora’’. De Kindia, directement feu Ahmed Sékou Touré m’a confié à feue madame Jeanne Macaulay (paix à son âme), qui dirigeait le théâtre national d’enfants. Tout a commencé à partir de ce moment.
Guinéenews : Pourquoi le choix de la Kora, pendant que dans les familles de griots pleins d’instruments sont à disposition (guitare, balafons et autres) ?
Prince Diabaté : J’ai été très tôt impressionné, par la qualité du jeu à la Kora de mon père. Il a été très simple, et a voulu être dans l’anonymat. Sachez qu’il avait même appris ma mère à jouer à la Kora, qui l’accompagnait, et chantais à la fois. J’ai donc souhaité suivre les pas de mon père et de ma mère.
Guinéenews : Le duo Prince Diabaté-feu Amara Sanoh, est une autre histoire, qui a marqué une autre étape de la musique traditionnelle guinéenne. Peut-on savoir l’origine de cette fusion, comment est-elle venue ?
Prince Diabaté : J’ai été très tôt absorbé par l’aventure. Savez-vous, que j’ai fait sur le chemin de l’aventure le mouvement pionnier à Faranah, qui était dirigé par le doyen Lakrass Cissoko. A cette époque aussi, j’ai été repéré par le président feu Ahmed Sékou Touré, qui s’était posé la question de savoir, ce que je suis venu faire à Faranah. C’est à mon retour d’un long séjour en Côte d’Ivoire, que j’ai rencontré à la SIG Madina, feu Amara Sanoh et Morikè Kouyaté. Sur ma proposition de créer un ensemble orchestral, ils ont adhéré, et la composition de cet ensemble fut, au chant feu Amara Sanoh, à la guitare d’accompagnement Morikè Kouyaté, à la guitare basse Yakhoumba Sèkhou, et j’ai assuré les solos à la Kora. Ce groupe musical, a fait son temps, et a récolté son petit succès dans le pays, face à plusieurs grosses pointures de la capitale.
Guinéenews : Pouvez-vous nous retracer votre parcours après ce succès avec feu Amara Sanoh ?
Prince Diabaté : Mon parcours s’étend entre la Guinée, la France et les Etats Unis. A Los Angeles, j’ai joué avec le groupe New Mexico symphonie orchestra, j’ai collaboré avec beaucoup de musiciens et de groupes, notamment le groupe de rap ‘’Ozomatli’’, avec lequel nous avions même travaillé un morceau qui a eu le Grammy. J’ai travaillé avec Hanz Zimmer, Heitor Péreira, tous deux sont des compositeurs de musiques de film à Hollywood. J’ai également évolué avec Michael Jost, Linda Albertano play for music. C’est un parcours assez dispersé et riche en expériences.
Guinéenews : Revenons en Guinée, et vous aviez évolué un moment au sein du Dirou band de Kindia. Pouvez-vous nous parler de cette époque ?
Prince Diabaté : Evidemment, j’ai un moment évolué au sein de cet orchestre fédéral de Kindia. J’avoue que feu Maitre Gadiri, a été quelqu’un de très spécial pour moi. Il a pleinement contribué à ma formation. C’est pour moi l’occasion de le remercier, et prier Dieu pour le repos de son âme. Sur le même chapelet de remerciements, c’est l’occasion pour moi de rendre hommage à feue madame Rougui Barry (paix à son âme), qui a fait voyager pour la première fois mon groupe, en France et aux Etats-Unis. Je n’oublierai pas l’ex-international guinéen Moussa Suler Camara, qui jusqu’à présent continue de veiller sur ma personne.
Guinéenews : Peut-on connaitre les principales raisons qui ont motivé votre départ du pays ?
Prince Diabaté : Vous m’excuserez car, je préfère ne pas répondre à cette question, mais c’est dû à des complications, dont je choisi de taire les détails.
Guinéenews : Peut-on savoir depuis combien de temps vous vivez à l’extérieur, et quels sont les avantages que vous tirez de cet éloignement de votre pays ?
Prince Diabaté : Depuis 1996, je vis en dehors du pays et précisément à Los Angeles. J’ai acquis pas mal d’expériences sur le plan de la musique. J’ai échangé pleins de savoir avec d’éminents artistes.
Guinéenews : Pouvez-vous nous présenter le contenu de votre discographie ?
Prince Diabaté : J’ai 4 albums solos (No live-Dyèrèlon-My music-Lamarana), en plus d’autres albums dont j’ai réalisé avec plusieurs artistes.
Guinéenews : Récemment vous étiez un des invités au festival de jazz à Dalaba. Quelles leçons tirez-vous de cet évènement, qui a réuni une kyrielle d’artistes ?
Prince Diabaté : Le festival de jazz qui s’est déroulé à Dalaba, fut un rendez-vous du donner et du recevoir. J’ai pu échanger, et suivre les prestations de nombreux artistes qui étaient au rendez-vous. Je tenais beaucoup à découvrir le Fouta, surtout cette ville de Dalaba. Certes, nous n’avions pas pu déballer tout le répertoire à cause du temps, et du nombre d’artistes qui devraient se produire. J’ai même composé une chanson en Pular avec le guitariste Dyékoriah Mory Kanté. Je remercie ici Alfred qui est l’organisateur de ce festival, et toute son équipe.
Guinéenews : Sur le petit écran, on a observé Prince Diabaté chanter en Pular, et même passer des messages en proverbes. Parlez-vous exactement cette langue, ou c’était pour la circonstance ?
Prince Diabaté : je chante dans plusieurs langues du pays. Pour le Pular, mon professeur fut feu Elhadj Moghèrè (Paix à son âme). Je passais le voir à chaque occasion, pour prendre des cours avec lui. Grâce à lui, j’ai pu parler Pular. Tous ces enseignements en sa compagnie, me permettent aujourd’hui de composer des chansons dans cette langue.
Guinéenews : A part la Kora, jouez-vous à d’autres instruments de musique ?
Prince Diabaté : Oui la kora a été mon premier instrument. Je joue au kamelengonin, qui est un instrument pentatonique, qui était utilisé entre la Guinée, le Mali et le Burkina Faso. C’est un instrument traditionnel en voie de disparition dans notre pays, comme pleins d’autres instruments traditionnels. Toutes ces raisons m’ont poussé à apprendre à jouer cet instrument, et à le faire revivre. C’est un instrument qui était le plus souvent joué par les chasseurs, disaient-ils, pour chasser les mauvais esprits, avant d’aller à la chasse.
Guinéenews : Avez-vous des projets en Guinée ?
Prince Diabaté : J’ai un projet en cours, qui concerne la construction d’une école de musique, en un mot un espace culturel, qui recevra des élèves apprentis de la kora, des instruments à cordes tous confondus, qui viendront d’un peu partout. C’est une école, qui sera spécialisée uniquement aux instruments à cordes. Le nom de l’école sera ‘’Prince Diabaté-Music Académie’’.
Guinéenews : A ce jour, pourrait-on savoir le volume du travail déjà effectué, et quel type de financement utilisez-vous ?
Prince Diabaté : C’est un projet costaud, et à ce jour, je peux estimer le volume des travaux à près de 60%. C’est sur financement personnel, et je passe souvent par des concerts ou prestations, pour réunir de l’argent, afin de faire face à ce projet. Sur ce projet, je compte travailler avec les anciens, qui viendront donner des cours, et qui seront rémunérés. Le site se situe au Km 66 en allant vers Maférinya. Je lance un appel à l’Etat, au Gouvernement guinéen, au ministère de la Culture, aux personnes de bonnes volontés, afin de soutenir ce projet, qui contribuera à l’essor de la culture guinéenne en général. Je souhaite rencontrer le ministre Moussa Moise Sylla, afin de lui exposer ce projet qui me tient à cœur. De passage, je salue tous les efforts, que son département est en train de fournir au compte de la culture guinéenne et de ses acteurs.
Guinéenews : A vous suivre, il y a des années sur le petit écran de la télévision nationale avec votre Kora, et vous revoir avec cet embonpoint, qu’est-ce qui depuis tout ce temps a changé chez notre Prince Diabaté ?
Prince Diabaté : En vérité, pleines de choses ont changé. A travers mon manager, il y a eu assez d’influences positives sur ma carrière. J’ai eu pas mal d’expériences sur plusieurs scènes à travers le monde. J’ai fait des découvertes, et j’ai beaucoup appris auprès des autres. En somme, je continue à acquérir de l’expérience dans le domaine de la musique. C’est tout ce qui a changé, sinon je demeure toujours moi-même, malgré le poids dont vous faites cas (rires).
Guinéenews : Un message à l’endroit de vos collègues artistes ?
Prince Diabaté : Je demande à tous de se donner la main, s’unir, se respecter, se considérer comme étant de la même famille. Il ne doit pas y avoir, l’esprit de se considérer être le meilleur. Tant que l’on vit, on apprend. C’est l’union qui fait la force, et c’est la Guinée qui gagne.
Entretien réalisé par LY Abdoul pour Guinéenews.
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