Procès du 28 septembre : Me Thierno Souleymane et Kaly Diallo se coalisent et enfoncent le Colonel Tiegboro Camara

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C’est une mauvaise passe pour le colonel Moussa Tiegboro Camara ce mercredi, 17 avril 2024, devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la cour d’appel de Conakry). Après son face à face musclé de la matinée avec le journaliste Mouctar Bah, cet officier de la gendarmerie a essuyé dans l’après-midi les accusations de « torture et séquestration » formulées contre lui par Me Thierno Souleymane Baldé (avocat) et Mamadou Kaly Diallo (activiste et défenseur des droits de l’homme). L’accusé clame son innocence et dénonce une « affabulation », mais les récits de maltraitance qu’on lui colle à la peau sont lourds.

Devant cette juridiction, il a été demandé à Me Thierno Souleymane Baldé (avocat) et à Mamadou Kaly Diallo de revenir sur les circonstances dans lesquelles ils ont été arrêtés, torturés et séquestrés aux lendemains du massacre du 28 septembre par le colonel Moussa Tiegboro Camara et ses hommes. Ces deux activistes ont confié que c’est à la maison des jeunes de Dixinn où ils observaient une grève de la faim qu’ils ont été surpris par le colonel Tiegboro.

Me Thierno Souleymane Baldé, avocat à la cour

« C’est vers 20 heures, nous étions à l’intérieur de la salle couchés sur des matelas à terre, (…) colonel Tiegboro est venu avec ses hommes, ils ont défoncé la porte, ils se sont jetés sur nous. Ils ont tiré certains par les pieds, d’autres par les mains, ils nous ont traîné jusqu’à l’extérieur de la salle où des pick-up étaient garés… Et une fois dans les pick-up, ils ont mis leurs pieds sur nous. Les insultes, je ne les répéterai pas. Ils nous ont envoyés au camp Alpha Yaya Diallo. Arrivés sur place, devant ses bureaux, il (le colonel Tiegboro) a demandé qui était le chef. J’ai dit : c’est moi. Il a rétorqué : ah oui, c’est toi qui vient semer le trouble ici ? Tu vas le regretter. Ce n’est pas une grève de la faim, c’est une forme de terrorisme moderne… Ensuite, il a ordonné à ses gens d’envoyer du pain et du corned-beef. Il nous a dit : vous avez deux options. Soit vous mangez ou bien 100 coups sur les fesses. Et je pense que la question n’a pas tardé à avoir de réponse. C’est avec nos mains sales qu’on a vite ouvert les corned-beefs pour l’avaler avec le pain. Ensuite, il nous a mis dans un conteneur qui était posé devant ses bureaux. Ils ont fermé la porte du conteneur, comme si nous étions des marchandises… Quelques minutes après, il y a deux agents qui sont venus chercher Me Christophe Koné et moi du conteneur. On m’a envoyé dans une salle (…), l’interrogatoire a commencé… Si la réponse n’était pas satisfaisante, c’était des insultes et des gifles. Cela a duré, si ma mémoire est bonne, de 23 heures à 2 heures du matin. Je n’en pouvais plus. Je lui ai : écrivez tout ce que vous voulez, et je signe. Ils ont effectivement écrit ce qu’ils voulaient, ils m’ont donné les papiers, j’apposé ma signature. Malgré cela, il y a un des gendarmes qui a continué à me frapper. Après, ils m’ont reconduit dans le conteneur. Le lendemain matin, ils nous ont fait sortir tous, il y avait le Pr Koutoubou Moustapha Sano et le colonel Abdoulaye Chérif Diaby. Pr Koutoubou Moustapha Sano a dit que c’est le capitaine Moussa Dadis Camara qui l’a envoyé pour nous demander d’arrêter la grève de la faim et que nos revendications seront prises en compte. Ils nous ont pris du camp Alpha Yaya pour nous emmener à l’hôpital Donka, puisque certains d’entre nous avaient des blessures à cause du traitement que nous avions subi. On nous a alignés à l’hôpital Donka comme si nous étions des criminels, les gens nous regardaient. Parce que moi personnellement je ne portais plus de chemise. On nous a examinés, il y a eu des soins, et le Pr Koutoubou Moustapha Sano nous a envoyés dans un restaurant juste au niveau du pont 8 Novembre », a longuement expliqué Me Thierno Souleymane Baldé.

Le récit de cet avocat et activiste des droits de l’homme a été corroboré devant le tribunal par Mamadou Kaly Diallo.

Mamadou Kaly Diallo, activiste des droits de l’homme et responsable du programme de Démocratie sans violence, la baïonnette intelligente (DSV-BI)

« Je confirme tout ce qu’il a dit, sauf que je reste catégorique que c’est aux environs de 00 heure que le colonel Tiegboro et les pick-up sont venus avec une violence hors pairs… Quand on nous a envoyés au camp, avec le qu’on nous a donné à manger, on était filmé avec l’esprit que nous devions passer dans le Dadis Show. C’est après qu’il nous a jetés dans le conteneur. Moi personnellement, c’est aux environs de 2 heures qu’on est allé extraire de ce conteneur-là pour des interrogatoires. J’étais là-bas quand j’ai entendu le premier appel du muezzin à l’aube. C’est après qu’on m’a ramené dans le conteneur. Aux environs de 5 heures, on m’a encore extrait pour m’envoyer dans une cellule climatisée. Mais, on m’a déshabillé d’abord avant de me mettre dans cette cellule où il y avait des présumés narcotrafiquants. Et c’est là que j’ai profité pour appeler l’actuel président de l’OGDH… Le colonel Tiegboro avait dit et redit : vous allez périr dans ça. Et, il avait juré », a martelé Mamadou Kaly Diallo.

Cependant, le colonel Moussa Tiegboro Camara s’est inscrit en feu contre ces accusations qu’il assimile à de simples « affabulations » de la part de ces accusateurs.

Nous y reviendrons !

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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