Menace de mort proférée par le préfet de Kankan : un conseiller du CNT dénonce “l’apologie du crime” comme “moyen de dissuasion”

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L’honorable Jean Paul Kotembedouno, Rapporteur de la commission constitution, lois organiques, administration publique et organisation judiciaire au Conseil national de la Transition (CNT), a réagi aux propos tenus par le préfet de Kankan, Kandja Mara. Ce dernier avait ouvertement menacé de mort toute personne qui s’en prendrait à la nouvelle effigie du président de la transition, récemment inaugurée à Kankan. Une déclaration qui a suscité une vague d’indignation.

S’exprimant en marge de la célébration de la fête de l’indépendance, le préfet de Kankan, Kandja Mara, a déclaré : “J’en viens au monument, le grand monument qui est là. En tant que préfet, représentant du pouvoir central en place, tout fauteur de troubles qui se lève pour brûler, marquer à la craie ou peindre le monument la nuit, s’il est attrapé, il partira de la même manière que l’autre. Allahou Akbar! Qu’il repose en paix!”, a déclaré le Contrôleur général de Police Kandja Mara, en langue Maninka, révélant ainsi tacitement les circonstances de la mort en prison de Dr Dioubaté, arrêté pour avoir incendié l’effigie du chef de l’Etat.

Dans une publication postée sur sa page Facebook, Jean Paul Kotembedouno a qualifié ces menaces de graves violations des principes de l’État de droit et a appelé à une réaction rapide des autorités compétentes.

“Menacer si facilement et, au surplus publiquement, de commettre un crime dans la perspective de la protection d’un édifice public, ne relève pas seulement d’un manquement notoire à ses obligations au regard des principes qui régissent le service public, c’est surtout un agissement punissable et qui ne peut ni ne doit demeurer impuni”, a déclaré l’honorable Kotembedouno. Il a insisté sur le fait que de tels propos, venant d’un préfet, sont d’une extrême gravité et ne peuvent être tolérés dans une République.

Le conseiller a également rappelé que la loi guinéenne prévoit des sanctions pour de tels actes. Selon lui, “la menace de mort constitue en soi une infraction pénale autonome” et le préfet pourrait encourir jusqu’à sept ans de prison selon les dispositions des articles 282 à 286 du Code pénal guinéen.

Jean Paul Kotembedouno a aussi dénoncé la banalisation du discours criminel, qu’il considère comme une “métastase de l’ignorance” et de “l’irresponsabilité générée par l’impunité”. “On ne peut renoncer à utiliser les moyens licites de protection des édifices et trouver dans l’apologie du crime et la menace corrélative de sa commission un moyen de dissuasion”.

Il a ainsi interpellé le procureur de la République à agir conformément à sa mission républicaine : “Le procureur agira-t-il ? Telle est en tous cas sa mission républicaine.”

Enfin, le rapporteur a conclu en soulignant qu’il appartient aux autorités de nomination et au procureur de la République de prendre les mesures appropriées pour garantir le respect de la loi et empêcher la montée d’un discours qui prône l’usage de la violence comme outil de gouvernance.

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