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A l’occasion de la 16e édition des « 72 heurs du livre » en Guinée, ils sont nombreux ces auteurs guinéens et étrangers qui présentent leurs ouvrages au public. Si certains ont à leur actif plusieurs ouvrages, d’autres sont à leur première expérience. C’est le cas notamment de l’ancien ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation qui a publié mercredi, 24 avril 2024, son ouvrage intitulé « Vivre et servir, parcours d’un soldat au service de la nation ». Général de division Bouréma Condé, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a publié un ouvrage regorgeant beaucoup de genres littéraires, dans lequel ouvrage, édité par les éditions l’Harmattan Guinée, il a raconté son parcours de la base au sommet, avec des anecdotes à couper le souffle. Cette cérémonie de présentation a connu la participation de nombreuses personnalités du pays et de l’étranger, ainsi que des anonymes.
Fadaman Itala Kourouma, administrateur territorial, écrivain et préfacier de cet premier ouvrage de Bouréma Condé, a porté à la connaissance du public les qualités exceptionnelles de l’homme : « Certes, c’est le préfacier qui parle, mais je ne parlerai pas des aspects livresques. Je vous invite plutôt à aller à la découverte de ce récit biographique, à l’allure d’un roman. Cependant, permettez-moi de présenter en filigrane l’itinéraire abrégé de mes relations avec l’auteur du jour, le général de division Bouréma Condé. J’avoue avec modestie que mon choix en qualité de préfacier de cette œuvre de référence n’est pas fortuit, quoi que je fus ému lorsqu’il me demanda d’assumer cette charge littéraire de confiance. J’ai connu commandant Bouréma Condé futur général de division suite à notre nomination conjointe et simultanée dans les fonctions de préfet de la République. C’était consécutif à notre proposition au général président Lansana Conté (paix à son âme), par Kiridi Bangoura, alors ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, suite au décret du 24 novembre 2004, lui-même à Mandiana et moi, à Beyla (…) Le général Bouréma Condé me rendait des visites sans protocole dans les bureaux du directeur national du développement local, et plus tard, du directeur national de l’administration du territoire (…) Comme je l’ai dit à l’entame, veuillez vous procurer de ce chef-d’œuvre pour découvrir certains pans de l’histoire de notre chère Guinée. Nonobstant ces nombreuses et hautes charges du ministre de l’Agriculture et de l’Élevage ainsi que du chef d’état-major particulier du chef de l’État, nous nous titoyions aisément dans la convivialité. C’est seulement lorsqu’il fut nommé ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation que je me pliais au principe du respect de la hiérarchie directe« , a-t-il fait savoir devant le public.
Plusieurs anciens Premiers ministres guinéens comme Ahmed Tidiane Souaré, par ailleurs président d’honneur de l’événement, étaient présents à cette cérémonie. L’ancien patron de la Primature guinéenne n’a pas manqué d’éloges à l’endroit de Bouréma Condé : « Mon général, vous réunissez ce monde aujourd’hui parce que vous avez décidé d’expliquer, d’ouvrir votre cœur et le partager. Vous avez décidé d’écrire pour le présent et pour l’avenir avec bien sûr comme source d’inspiration, votre passé qui ne fut point un long fleuve tranquille. Écrire, se raconter, raconter l’histoire est un acte de générosité, en même temps un acte citoyen qui vous offre l’opportunité de contribuer à l’écriture du roman national dont on a besoin pour rêver, pour nous battre, pour conquérir et pour nous développer. Vous livrez à ce public votre ouvrage « Vivre et servir ». Deux mots qui, à eux seuls, expriment la noblesse de la vocation à laquelle vous avez prêté votre âme et votre être, vos vêtus et vos actions. Vous le faites au bon moment mon général (…) En parlant ainsi, je dissocie l’art du service public civil de l’art militaire bien que vous les incarniez dans une fusion presque parfaite. En effet, vous avez gravi tous les échelons du commandement territorial jusqu’à aux prestigieux postes de ministre de la République. Dans des circonstances rarissimes, vous avez été célébré deux fois successivement au même poste de gouverneur de la même région et avec les mêmes populations« , a martelé l’ancien PM avant de poursuivre :
« Plus qu’un sens de commander, vous avez alors montré un talent singulier qu’on vous prédicte jusqu’aujourd’hui avec sympathie et respect. Quant à l’agriculture, votre premier métier, vous l’avez pratiqué avec succès tant en terme militaire qu’en terme civil avec le mérite et le privilège d’avoir conduit les destinées du ministère en charge de l’Agriculture. Vous avez assumé ces fonctions en restant fidèle à vous même, fidèle au précepte du format de l’ingénieur et de la discipline du soldat, avec comme seul boussole votre expérience de terrain, riche de tant de succès, mais aussi d’épreuves, de surprises et parfois même d’insatisfactions. Mon général, en parlant ainsi de vous, on vous lit, on lit votre livre, on vous redécouvre dans votre amour et votre fierté d’assumer le service public par une telle ressemblance entre l’homme et son ouvrage qu’on est tenté de dire qu’ils s’élèvent ensemble au rang de l’identité remarquable. « Vivre et servir » est écrit dans un style simple et direct, sa lecture est aisée et même agréable. Cet ouvrage vous introduit par la grande porte dans la famille des écrivains de Guinée », a-t-il indiqué.
Devant le public, le célèbre journaliste de la RFI Ivon Amar a interrogé l’auteur Bouréma Condé sur certains pans de son ouvrage. Avec une certaine aisance qui lui est propre et une modestie qui ne dit pas son nom, l’ancien officier de l’armée guinéenne a édifié les uns et les autres : « Pour le débutant en écriture que je suis, j’avoue qu’il s’agit d’une combinaison de beaucoup de genres littéraires. Vous y trouvez de la romance, mon autobiographie. Il reviendra aux hommes mieux avertis que moi de trouver le genre précis de mon ouvrage. Je me suis jeté à l’eau, et pour que quelqu’un qui se jette à l’eau, il y a certainement les forces qui viennent à son secours pour atteindre l’autre rive. Beaucoup dans cette salle, mes prédécesseurs en écriture, ont été de sages et utiles conseillers pour que je me mette en œuvre. Et parmi eux, je n’oublierai pas de saluer ici le commissaire général des 72 heures du livre qui fut l’un des plus ardents actionnaires afin que je me mette à cet exercice. J’avoue que j’ai eu énormément de plaisir à écrire. Et comment on le dit, la soif ou la faim venant en mangeant, cela m’a donné encore du souffle pour reprendre mon stylo et se mettre à nouveau à écrire. C’est vrai que dans un livre de 200 pages comme celui-là, l’on ne peut pas tracer 45 années de carrière administrative surtout quand celle-ci a été à cheval. Ce qui est atypique chez nous, entre deux grandes institutions, avoir pris de la base au sommet l’administration civile, sous-préfet, préfet, gouverneur à maintes reprises jusqu’à ministre de plusieurs départements, et partir du grade de soldat jusqu’au grade de général de division, en passant par les postes de chef d’état-major, il n’est pas évident que dans un livre de 200 pages, on puisse aborder tout ce qui fut notre parcours« , a-t-il déclaré.
Ingénieur agronome de formation, Bouréma Condé a été également ministre de l’Agriculture. Interrogé sur le choix du titre de son ouvrage et des anecdotes contenues dans ce chef-d’œuvre, l’officier a donné des réponses claires et précises : « L’on est d’accord que les épreuves difficiles on les trouve souvent sur le chemin des militaires d’où d’ailleurs le terme parcours du combattant, mais c’est clair que les civiles franchissent pas mal d’épreuves, abattent pas mal de travaux qui sont dignes d’être appelés les parcours du soldat. Je ne vois pas de mur étanche entre les deux parcours que cela soit du civil ou que cela relève du militaire. Tout s’inscrit dans le cadre d’une certaine relativité. Et quand on a la soif d’apprendre, l’on est là prêt à toutes les occasions qui s’offrent à vous pour parvenir à vos objectifs, c’est pourquoi vous avez parlé de l’école nationale d’agriculture, la faculté d’agronomie et qui s’en est suivi à partir de l’armée. Quand on écrit, et qu’on écrive ce qui vous vient à la tête, que vous ayez le temps matériel de mettre sur papier ce qui vous vient à l’esprit, ce qui n’est pas donné à tout le monde et en tout temps, parce que j’aurais pu commencer à écrire plutôt, mais j’avais des charges administratives qui m’en empêchaient. Le temps du petit repos dont je bénéficie maintenant, m’a permis de consacrer du temps à cette écriture« , a-t-il déclaré avant de faire part d’une anecdote sur l’ancien président guinéen :
« Le président Conté était un homme pragmatique. Un jour, il m’a appelé quand j’étais sous-préfet de Banankoro, en me disant que j’étais en train de semer du déborde, tout en m’intimant de me présenter à Conakry le lendemain. Sitôt cette communication terminée, j’ai pris la route pour venir à Conakry. Non sans en avoir prévenu mon préfet, présent dans cette salle, ce dernier était informé. Nous nous sommes retrouvés à Conakry le lendemain dans la soirée. Le surlendemain, le président nous a reçus. Le président m’a dit que c’est moi sème du désorde sous prétexte que je n’ai pas été envoyé là-bas pour ça. Puisque le sujet venait de loin, j’ai voulu prendre la parole pour expliquer. Le préfet, et c’est en cela que je lui rends hommage dans cette salle, a pris la parole en premier pour dire au président que je ne suis coupable de rien, et que s’il y a sanction, c’est au préfet de la prendre. Et il a expliqué comment la chose est arrivée, le président nous a dit de retourner à notre travail en disant que ce pays n’est rempli que de menteurs« , a-t-il raconté.
Il faut le rappeler, Bouréma Condé fut le sous-préfet de Banankoro, puis le préfet de Mandiana et l’unique préfet reconduit sur les 33 à la suite des grèves générales en Guinée vers la fin du régime de feu Lansana Conté. Il a été gouverneur de N’Zérékoré à deux reprises avant d’être nommé ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, mais également celui de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation. Bouréma Condé fut également un officier supérieur de référence puisqu’il a été secrétaire général de la 3e région militaire de Kankan, avant d’être le chef d’état-major particulier à la Présidence de la République, puis commandant général des unités de production agricole et agro-industrielle.
Avec Siaminfos.com