PLACEZ VOS PRODUITS ICI
CONTACTEZ [email protected]
L’Université Général Lansana Conté de Sonfonia a servi de cadre ce mercredi, 19 novembre 2025, à une conférence-débat consacrée au « modèle de développement du Japon basé sur l’utilisation des connaissances indigènes ». Animée par l’éminent Pr Japonais Motoki Takahashi de l’Université de Kyoto et de Kobe, l’activité a réuni des cadres du Ministère guinéen de l’Enseignement supérieur, du ministère du Plan et de la Coopération, ainsi que des étudiants venus des principales universités publiques de Conakry. Organisé par la Chaire JICA en partenariat avec le ministère du Plan, l’événement s’est tenu sous la présidence académique du vice-recteur de l’Université Momoya Camara, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Dans son intervention, Dr Facinet Conté, Secrétaire général du Ministère de l’Enseignement supérieur, a contextualisé la pertinence du thème en Guinée, dans un monde tiraillé entre innovation et identité.
Facinet Conté, secrétaire général du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation« Le thème retenu pour cette troisième session, expérience et leçons apprises sur le respect et l’utilisation des connaissances traditionnelles au Japon, est à la fois riche et pertinent dans la mesure où nous vivons dans un monde de perpétuelle mutation, tiraillé entre l’innovation effrénée et la nécessité de préserver son identité. Pour concilier ces deux exigences, le Japon démontre de la plus belle manière que la modernité doit s’enraciner dans la tradition. Ainsi, cette session nous permettra d’explorer les voies par lesquelles les savoirs ancestraux, bien loin d’être de simples reliques du passé, constituent un réservoir de solutions durables et une boussole éthique pour les défis contemporains. Le Japon est un pays qui a su marier avec brio la modernité technologique et le respect de son héritage culturel et de ses savoirs ancestraux, nous offrant ainsi un miroir fascinant. C’est pour cette raison que je tiens à exprimer toute notre profonde gratitude à la JICA, à nos partenaires universitaires japonais et à toutes les personnes qui rendent ce programme possible. Je vous encourage vivement à en profiter. Je vous invite à profiter pleinement de cette session, échanger, questionner et tisser des liens qui enrichiront non seulement votre parcours académique, chers étudiants, mais aussi la relation privilégiée entre notre pays et le Japon. Que cette session nous éclaire sur la voie d’un développement inclusif qui respecte le passé tout en bâtissant l’avenir », a déclaré Dr Conté.
Pour sa part, l’ambassadeur du Japon en Guinée, Kato Ryuichi, a insisté sur la richesse souvent méconnue des savoirs endogènes africains et leur rôle stratégique dans tout développement durable.
Pr Motoki Takahashi, éminent chercheur japonais en conférence débat à l’université GLC de Sonfonia« Il est souvent souligné que les économies africaines sont largement composées de secteurs informels et de micro-entreprises. Ce qui est parfois perçu comme un défi. Cependant, le professeur Takahashi nous invitera à regarder au-delà de cette perception et à reconnaître la richesse et la sophistication des savoirs et techniques autochtones, en particulier dans le domaine agricole. Ces compétences locales, souvent sous-estimées, recèlent un potentiel immense pour le développement, qu’il ne faut pas nier, en appliquant des solutions venues d’ailleurs. Il faut au contraire les valoriser, et pratiquer une hybridation des savoirs, en choisissant ce qui est le plus approprié localement, au lieu de plaquer des solutions toutes faites. Mon espoir est que cette conférence nous aide collectivement à approfondir notre compréhension de l’avenir de la Guinée, en reconnaissant et en valorisant ses forces endogènes. J’espère également qu’elle suscitera un intérêt accru pour le Japon et ses expériences uniques en matière de développement, montrant comment l’intégration du passé et du présent peut ouvrir la voie à un avenir prospère. Je suis convaincu que les analyses et les observations du professeur Takahashi vous seront aussi utiles et inspirantes qu’elles l’ont été pour moi et pour de nombreux experts. Je vous encourage vivement à lui poser des questions et à engager un débat constructif après son intervention. C’est en confrontant nos analyses que nous augmenterons notre richesse intellectuelle, et notre capacité à agir sur le réel », a dit le diplomate japonais.
Pour sa part, Fatoumata Touré, la cheffe de cabinet du Ministère de la Coopération, au nom du ministre Ismaël Nabé, a mis en lumière l’importance de la Chaire JICA, devenue, selon elle, un instrument d’excellence reliant les deux pays dans les domaines de la recherche, de la formation et de l’innovation.
Fatoumata Touré, cheffe de cabinet du ministère du plan et de la coopération internationale« La Chaire JICA représente un cadre prestigieux de réflexion, d’apprentissage et de partage entre la République de Guinée et le Japon en faveur des étudiants des universités publiques guinéennes, notamment l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry et l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia. Je voudrais, à cette occasion, exprimer au nom de M. le ministre Ismail Nabé toute notre reconnaissance et notre gratitude au gouvernement japonais pour son soutien constant à la République de Guinée, aussi bien sur le plan technique que financier. La Chaire JICA s’impose aujourd’hui comme un instrument d’excellence internationale, académique et diplomatique, un espace où se rencontrent savoir, culture et expérience. Elle traduit la volonté commune de la République de Guinée et du Japon de construire un partenariat fondé sur la connaissance, l’innovation et la solidarité. La Chaire JICA permet non seulement de renforcer les capacités académiques et scientifiques de nos institutions, de projeter les bases d’une coopération universitaire innovante et durable qui contribuera à hisser davantage l’enseignement supérieur guinéen vers l’excellence. Depuis sa création, la Chaire JICA a permis à de nombreux étudiants et chercheurs guinéens de s’offrir à l’expérience japonaise du développement, d’attirer des enseignements pratiques et d’envisager des solutions adaptées à nos réalités nationales. La conférence d’aujourd’hui, animée par l’éminent professeur Takahashi Motoki de l’Université de Kyoto, qui a pour thème “Expériences et leçons apprises sur le respect de l’utilisation des connaissances traditionnelles au Japon”, revêt une pertinence toute particulière, car elle s’inscrit dans le cadre du pilier 2 du programme Simandou 2040, qui est l’éducation et la culture. En effet, elle nous invite à réfléchir sur la valeur des savoirs locaux, des pratiques traditionnelles et des expériences accumulées par nos sociétés au fil du temps. Ces connaissances indigènes, souvent marginalisées, constituent pourtant un patrimoine immatériel précieux, porteur de solutions durables et adaptatives… Le Japon a su, tout au long de son histoire moderne, intégrer ses valeurs et ses savoirs traditionnels, tels que la discipline, la rigueur, la solidarité communautaire et le respect de la nature, tout en s’ouvrant à la modernité et à l’innovation. C’est cette combinaison qui nous a permis de nous réunir. C’est cette combinaison harmonieuse entre l’héritage culturel et le progrès technologique qui a permis au Japon d’atteindre le niveau de développement que nous lui connaissons aujourd’hui. Pour la Guinée, ce thème nous interpelle profondément. Il nous rappelle que le développement véritable ne peut être importé. Il doit s’enraciner dans nos réalités, nos cultures, nos savoirs, nos expériences propres. Nous devons donc oser valoriser nos connaissances locales, institutionnaliser la recherche appliquée et créer des ponts entre savoir traditionnel et science moderne », a martelé Fatoumata Touré.
Après les interventions officielles, le professeur Motoki Takahashi a présenté une analyse comparative entre le Japon et la Guinée, soulignant les conditions historiques et géographiques communes aux deux peuples et les particularités du modèle japonais. Puis, dans un résumé clair, le chercheur japonais a mis en avant trois leviers essentiels : la valorisation des savoirs autochtones, la formation d’élites éclairées et l’importance de l’éducation de base. « Le Ministre Okubo et d’autres dirigeants nationaux étaient libres de choisir leur politique de développement, car le Japon n’a pas été colonisé, ce qui constituerait une différence majeure par rapport aux pays africains, dont la Guinée. Cependant, une application générale pourrait être possible dans une certaine mesure : Importance du respect des connaissances autochtones, pour répondre aux besoins de production des agriculteurs ordinaires ; nécessité de former des dirigeants éduqués, dotés à la fois de connaissances autochtones et de méthodes de réflexion scientifiques ; et l’importance de l’éducation scolaire de base », a affirmé le conférencier.
Dans un discours de clôture très applaudi, le vice-recteur de l’Université de Sonfonia a souligné la pertinence de la coopération guinéo-japonaise et exhorté les institutions à concrétiser les réflexions issues de cette rencontre. « Les débats et présentations auxquelles nous avons assistés ont été riches en enseignements et ont permis de mettre en lumière le rôle stratégique de la coopération entre la République des Guinées et le Japon dans le développement durable, l’innovation et l’éducation. Cette conférence a démontré combien le passage d’expériences, la réflexion collective et le dialogue sont essentiels pour renforcer nos partenariats et concevoir des projets concrets au service de nos sociétés. Les recommandations et propositions formulées ici constituent un socle précieux pour orienter nos nations futures et nourrir la collaboration entre nos institutions et nos nations. Je tiens à saluer la présence active des représentants des ministères guinéens, du secteur privé, des institutions de développement et de la société civile, ainsi que la contribution remarquable de son excellente monsieur l’ambassadeur du Japon, de Takahashi, et des experts japonais, notamment le professeur Takahashi Motoki. Vos interventions ont été d’une grande valeur et enrichissantes pour notre vision commune du développement. Vous avez démontré que le progrès n’est pas une quête solitaire, mais une entreprise collective qui se nourrit de la diversité des esprits et des perspectives. Cette conférence n’est pas un point final, mais un tremplin vers la transformation de l’inspiration en action. La route du développement est très longue. Mais elle est éclairée par la lumière de nos efforts combinés. Alors que nous concluons cette session, je vous encourage tous à transformer les idées partagées en actions concrètes, afin de faire de cette coopération un véritable levier de progrès pour nos communautés et pour notre pays. En terminant, permettez-moi de réitérer mon remerciement à la JICA, aux intervenants, à nos partenaires institutionnels, à tous nos participants. Les initiatives locales méritent d’être soutenues. Nous continuons à exhorter notre gouvernement à soutenir… vous voyez, beaucoup d’artisans qui commencent des activités mais n’ont pas de soutien, et finalement, l’activité finit par s’estomper. Mais, s’ils reçoivent le soutien du gouvernement, comme le cas du Japon, de lui, des traditionnels, beaucoup d’actions traditionnelles qui ont évolué après pour devenir des actions industrielles, grâce à l’appui qu’ils ont reçu de leurs communautés et de leurs gouvernements. Ensemble, continuons à construire une coopération solide, inclusive et tournée vers le développement durable », a lancé Momoya Camara.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
Tél. : (+224) 622 919 225
The post La Guinée explore le modèle japonais de développement fondé sur les savoirs indigènes avec le Pr Motoki Takahashi first appeared on Guineematin.com.
L’article La Guinée explore le modèle japonais de développement fondé sur les savoirs indigènes avec le Pr Motoki Takahashi est apparu en premier sur Guineematin.com.
.png)
il y a 2 heures
19


















English (US) ·