La démocratie suspendue, la morale bafouée ! (Par Souleymane Souza Konaté)

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En démocratie, c’est le peuple qui décide du sort des partis politiques, et ce sont les élections qui font et défont les leaders, qu’ils soient candidats potentiels ou déclarés. Depuis que la Guinée s’est engagée dans la voie du multipartisme, il en a été ainsi, même si la vérité des urnes n’a jamais été respectée et que la sincérité des résultats n’a jamais constitué une réelle préoccupation. Malgré les fraudes, les irrégularités massives et les manquements graves, la compétition avait lieu tant bien que mal, et les apparences étaient préservées.

Mais ces quatre dernières années, nous sommes plongés dans l’impasse d’un absolutisme total. On est passé d’une obstruction progressive des activités des partis politiques au harcèlement de leurs leaders, pour aboutir aujourd’hui à leur bannissement complet. C’est désormais l’État qui opère le tri des partis à sa guise, selon ses préférences, et choisit les acteurs qu’il juge compatibles avec les dirigeants du moment. Les partis considérés comme menaçants sont maintenus dans un état végétatif. Les leaders ayant acquis une légitimité certaine, perçus comme des favoris naturels des élections et donc jugés dérangeants, sont tenus à distance lorsqu’ils ne sont pas purement et simplement éliminés sous de fallacieux prétextes.

Des conditions sont posées et toutes sortes de raisons sont avancées pour écarter les concurrents au profit d’un candidat improvisé, dépourvu d’implantation nationale, sans expérience politique et sans véritable assise électorale. Et dire que ceux qui s’étaient opposés au capitaine Moussa Dadis Camara pour une intention qui lui avait été prêtée, celle de se porter candidat à sa propre succession, reviennent aujourd’hui pour encourager et soutenir la candidature d’un autre militaire, avec pour objectif de le maintenir au pouvoir au prix du parjure et du démantèlement méthodique d’une démocratie arrachée de haute lutte.

Bah Oury, Premier ministre, est devenu le directeur de campagne du général Mamadi Doumbouya qui, après avoir renversé un président en exercice et promis de remettre le pouvoir à un chef d’État civil élu, tente désormais de se légitimer par les urnes et de prolonger indéfiniment sa présidence. Ce même Bah Oury, acteur politique, avait présidé la commission d’organisation de la manifestation du 28 septembre 2009, manifestation qui a dégénéré en bain de sang, pour s’opposer à une éventuelle candidature du capitaine Moussa Dadis Camara, arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’État sans effusion de sang.

Dieu voit tout, et le peuple n’est ni aveugle ni amnésique.

Souleymane SOUZA KONATÉ

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