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Âgée désormais de dix-huit ans, la petite Mabinty aidait son homonyme à écouler sa marchandise au marché jusqu’ au jour où elle a disparu.
“Je suis veuve depuis au temps du Général Lansana Conté. C’était mon homonyme qui m’aidait à faire face au loyer, à trouver la nourriture, à nous vêtir et à nous soigner en cas de maladie. Je ne marchais jamais sans elle. Ce jour, au marché, je lui ai demandé de venir faire la cuisine. Elle est effectivement venue et a sorti les condiments que je suis venu trouver ici à mon retour. Je demande après elle, on me dit qu’elle était là il y a peu. J’ai cru qu’elle est partie à la pompe pour puiser de l’eau. Mais l’attente ne faisait que durer alors que je ne la voyais pas. J’ai donc décidé de me lancer à sa recherche. J’ai fait tous les coins et recoins de Hermakonon, je ne l’ai pas vue, jusqu’à la tombée de la nuit”, relate Mme Mabinty Camara.
Selon les explications de notre interlocutrice, elle a une voisine nommée Doussou qui ne cessait de lui opposer la dissuasion quant à poursuivre la recherche de sa fille, arguant qu’au moment venu, la petite Mabinty va revenir d’elle-même, “alors qu’elle séquestrait ma fille chez elle”, explique-t-elle en sanglots.
Des mois passent sans que dame Mabinty Camara n’ait eu les nouvelles de sa protégée. Un jour, dit-elle, de passage devant la porte de sa voisine Doussou, cette dernière lui fait part de la maladie d’une de ses parentes qui serait venue du village pour des soins.
“Je lui ai suggéré de l’envoyer à nouveau au village où ces types de maladies sont facilement soignées. A défaut, je lui ai recommandé de lui administrer l’amoxicilline, sans savoir que c’était ma fille qui se vidait de son sang”, confie-t-elle.
“Quelques heures après, on m’appelle du marché pour m’informer que ma fille a été retrouvée. Je demande où. On m’intime de rentrer incessamment. C’est ainsi que j’ai pris un déplacement pour venir constater une foule nombreuse devant ma porte. Je demande à voir ma fille, on me dit que sa dépouille se trouve à la mosquée. Qu’est-il arrivé à Mabinty ? On me dit qu’elle était séquestrée chez Doussou où elle a été mise enceinte par son fils Amara avant qu’on ne te tente de la faire avorter après cinq mois de grossesse. On demande à l’imam, il dit que le corps a été déposé par l’époux de Doussou, qui a laissé entendre que c’est la dépouille d’une des leurs, venue du village pour des soins”, a poursuivi la mère inconsolable.
Le corps, déjà enseveli dans le linceul par les présumés ravisseurs, sera sorti de la mosquée pour l’hôpital où il aurait été révélé les causes d’anémie.
Pour l’heure, Amara, présenté comme l’auteur de la grossesse, et sa grande sœur Amizo qui aurait administré les comprimés à la défunte sont sous les verrous en attendant leur jugement, puisque l’affaire est déjà portée devant le Parquet de Mafanco.