La DGE sur la suspension de l’UFDG : “vous avez construit un siège qui fait plus de 10 milliards gnf, justifiez comment tout l’argent est rentré”

il y a 2 heures 15
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La Directrice générale des élections (DGE), Mme Camara Djénabou Touré, a animé une conférence de presse ce mercredi 3 septembre 2025 au siège de la DGE à la Camayenne. Elle a dressé un panorama général du processus électoral, depuis le recensement général de la population jusqu’à la distribution des cartes pour le référendum prévu le 21 septembre prochain.

« Vous ne pouvez pas me dire que vous avez construit un siège qui fait plus de 10 milliards GNF sans justifier comment tout l’argent est rentré. Et que vous me dites simplement : mes comptes sont avec des gens qui sont en prison, l’autre trésorier est décédé, nous n’avons aucun document, ou bien les documents sont avec le président, ou encore se trouvent au palais Sékhoutouréya. Un parti politique n’est pas géré à cet endroit. »

Interrogée sur le caractère inclusif de ce processus, alors que l’UFDG et deux autres partis sont suspendus, Mme Touré a expliqué que cette décision fait suite à des manquements importants. Malgré la levée d’une première suspension, depuis 2015, le parti n’aurait tenu aucun congrès et sa situation financière reste non clarifiée.

« Il faut qu’à un moment donné, on stoppe l’hémorragie intellectuelle de la société, la paresse intellectuelle. Moi, je dis : quand le Haut-Commissariat est venu me voir à l’époque pour un parti politique, j’ai juste sorti les statuts et je les ai déposés sur la table. Ils ont vu la qualité des rapports, la qualité des documents. Moi, j’aime ce débat. Aujourd’hui, je dis que tous les documents sont numérisés. Je reviens à l’UFDG : il faut qu’on en parle.

Les irrégularités… si je continue, parce que j’ai tiré un document, il y a la gestion financière. Vous ne pouvez pas me dire que vous avez construit un siège qui fait plus de 10 milliards sans justifier comment tout l’argent est rentré. Et que vous me dites simplement : mes comptes sont avec des gens qui sont en prison, l’autre trésorier est décédé, nous n’avons aucun document, ou bien les documents sont avec le président, ou encore se trouvent au palais Sékhoutouréya. Un parti politique n’est pas géré à cet endroit.

Donnez-nous la liste : qui sont les membres de l’organe de direction ? Quel est le mandat ? Est-ce que le mandat des membres du bureau exécutif est respecté ? Les délais d’organisation, les états financiers ? Si on ne voit pas tout ça… Si je dis que l’UFDG n’a pas fourni les états financiers… Non, ils ont bien fourni des états financiers certifiés, mais en ce qui concerne l’UFDG, la vente des cartes de membres pose problème. Quand vous me dites que vous avez vendu 10 000 cartes et produit 50 000 cartes… 50 000 cartes vendues à 5 000 GNF… Si on a des mathématiciens dans la salle, calculez ! L’argent a été versé comment ? Il a été utilisé comment ? C’est ça la gestion d’un parti politique.

Le registre des donateurs : quand c’est un leader politique qui devient le donateur principal d’un parti, qu’est-ce que la loi dit par rapport à ça ? Donc, l’UFDG n’a pas organisé de congrès depuis 2015. Nous avons demandé des procès-verbaux électifs à tous les niveaux, nous n’en avons pas eu. La substitution d’une convocation nationale à un congrès statutaire est irrégulière. On nous a dit qu’il y avait Ebola, et un congrès a été organisé avec un document en violation des statuts. »

« On ne va pas me dire que le PRP, c’est un parti important. Son président [Rafiou Sow] lui-même est plus militant de l’UFDG que de son propre parti, car il est porte-parole de l’ANAD. Il n’a même pas de siège. Je peux vous inviter à consulter ses statuts et règlements intérieurs pour constater. »

Enfin, elle a évoqué le rôle limité du président de l’UFDG vis-à-vis du règlement du parti : « Si vous regardez les décisions telles qu’elles doivent être prises, il ne revient même pas au président Cellou de sanctionner quelqu’un. Il y a un conseil politique. Une fois que le bureau exécutif, selon les statuts, prend une décision, il revient au conseil politique de l’appliquer. (…) Ce sont ces dysfonctionnements qu’on reproche, sans toucher la charte des partis politiques. L’UFDG n’est pas le seul. Le président se lève et nomme un chargé de communication. Si je regarde les statuts de l’UFDG, le président n’a droit de nomination que sur cinq personnes. Je peux mettre les statuts à votre disposition pour analyse. Il faut arrêter de dire que c’est orienté ou contre moi. Il ne faut pas se victimiser. Même d’autres partis avaient l’habitude de nommer des responsables de femmes ou de jeunes, ce qui n’est pas conforme. Un parti politique n’est pas une entreprise privée, c’est une association avec des règles et des modes de fonctionnement. C’est ce qu’on demande : que les gens se mettent en règle. Car, si cela fonctionne ainsi aujourd’hui, imaginez demain, si l’intéressé arrive au palais, ce serait pire. »

Concernant le Parti du Renouveau et du Progrès (PRP) de Rafiou Sow, également suspendu, Mme Touré estime qu’il s’agit d’un parti « structurellement peu important » : « Quand je reviens au PRP, le troisième parti, on ne va pas me dire que c’est un parti important. Son président lui-même est plus militant de l’UFDG que de son propre parti, car il est porte-parole de l’ANAD. Il n’a même pas de siège. Je peux vous inviter à consulter ses statuts et règlements intérieurs pour constater. »

Enfin, Mme Djénabou Touré a tenu à rassurer sur sa gestion du processus électoral : « Je pense que les gens parlent… Mais si vous voyez comment le processus est conduit aujourd’hui, je le redis : cela fait plus de 20 ans que je suis dans le processus politique en République de Guinée. »

Mayi Cissé

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