Suspension des partis RPG et UFDG: la DGE donne les raisons !

il y a 2 heures 15
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La directrice générale des Élections (DGE), Djénabou Touré, a brisé le silence concernant la suspension de deux des plus grandes formations politiques du pays, le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG arc-en-ciel) et l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG). Lors d’une conférence de presse, ce mercredi 03 septembre, elle a fermement défendu la décision de son institution, la justifiant par de nombreux dysfonctionnements internes et des manquements aux obligations légales de ces partis.

Selon la DGE, la décision n’est pas arbitraire. Elle insiste sur le fait que la DGE a toujours favorisé l’inclusivité, en s’appuyant sur la participation de 125 partis politiques dans un comité technique et de 66 autres dans le Forum National des Jeunes.

« Il y a eu une grande inclusivité dès le recensement », a-t-elle déclaré, tout en pointant du doigt les problèmes rencontrés avec les partis suspendus.

« Le RPG arc-en-ciel, qui regroupe une centaine de formations, ne nous a pas fourni les pièces comptables demandées. Bien que certains disent qu’il était déjà suspendu, la loi exige une évaluation de la sanction. Pour que notre pays avance, nous, administrateurs, devons appliquer la loi », a-t-elle indiqué.

Djénabou Touré a insisté sur les problèmes statutaires du RPG arc-en-ciel, notamment un bureau politique de 400 membres et un comité central qui ne se réunissent jamais. Elle a également reproché au parti de ne pas tenir de registre des membres ni de justifier ses fonds.

« L’administration va vous confronter à vos propres statuts. Le RPG arc-en-ciel a des dispositions statutaires qui le mettent en porte-à-faux avec la charte des partis politiques », a-t-elle révélé.

Concernant l’UFDG, la Directrice a énuméré une série d’irrégularités, notamment la gestion financière de son siège.

« Vous ne pouvez pas me dire que vous avez construit un siège avec plus de 10 milliards de francs guinéens sans pouvoir justifier comment l’argent est rentré », a-t-elle lancé, en faisant allusion au fait que les documents comptables seraient avec d’anciens responsables incarcérés ou décédés.

Elle a également pointé des dysfonctionnements statutaires majeurs, comme le fait que le président de l’UFDG nomme des membres du bureau alors que les statuts limitent cette nomination à cinq personnes. « L’UFDG n’a pas organisé de congrès depuis 2015. On nous a présenté un document qui assimilait une convention nationale à un congrès statutaire, ce qui est contraire à la loi », a-t-elle expliqué. Elle a également critiqué la substitution de la convention nationale au congrès et le non-respect des procédures internes, selon lesquelles certaines décisions doivent être prises par le conseil politique et non par le président seul.

Djénabou Touré a conclu en affirmant que ces suspensions ne sont pas des mesures d’intimidation, mais le résultat d’un processus rigoureux d’examen des documents fournis.

« Il faut que les gens se mettent en règle. Ce n’est pas une entreprise privée, c’est une association qui a des règles de fonctionnement. C’est ce que nous demandons, que les gens se mettent en conformité », a-t-elle prévenu.

Enfin, elle a justifié le timing de ces suspensions, expliquant qu’un processus a été enclenché depuis trois ans et que les partis avaient un délai de 45 jours (voire 90 jours pour le RPG) pour se conformer aux exigences avant l’évaluation de leur statut.

Alhassane Fofana 

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