Élections à venir et les coulisses du remaniement: le PM Amadou Oury Bah se prononce (Interview)

il y a 3 heures 17
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Plus d’un an après sa nomination à la tête du gouvernement, le Premier ministre guinéen Amadou Oury Bah se confie. Dans cet entretien, il revient sur les défis et les convictions qui animent son action. De la réforme de la gouvernance locale au remaniement ministériel, en passant par les prochaines échéances électorales et le projet de nouvelle constitution, il dresse la feuille de route d’une Guinée en quête de stabilité et de progrès. Il défend également sa relation de confiance avec le Général Mamadi Doumbouya, et sa vision pour l’avenir du pays. Interview (Première partie) !!!

AFRICAGUINEE.COM : Bonjour M. le Premier ministre, merci d’avoir accepté de recevoir Africaguinee.com pour cette grande interview. Pour commencer, ça fait un peu plus d’un an depuis que vous êtes à la tête du gouvernement guinéen, qu’est-ce qui vous a le plus marqué depuis votre prise de fonction ?

AMADOU OURY BAH : Lorsqu’on engage une expérience aussi importante, surtout dans cette phase cruciale de l’histoire de la République de Guinée, on est animé par un sentiment, d’abord de gratitude vis-à-vis de la personne qui m’a nommé à ce poste, avec une feuille de route bien précise qui cadre avec mes convictions les plus profondes. C’est la raison pour laquelle j’ai dit et répété à maintes fois, qu’entre la vision qu’exprime le Président de la République et l’action gouvernementale que je dois imprimer, il y a une osmose. Et ce qui fait que nous n’avons pas besoin très souvent de longs discours pour aboutir à des résultats consensuels. Il y a une unité de vue entre ce qu’exprime le Président de la République et la conviction profonde du Premier ministre, chef du gouvernement que je suis. Ceci est très important.

L’immersion gouvernementale a été une grande leçon pour moi : Connaître les réalités, connaître le potentiel de ce pays, voir des hommes et des femmes se mobiliser pour changer leur environnement. Lorsque vous voyez ça et que vous êtes en situation de responsabilité, ça ne peut que vous galvaniser d’aller encore en avant. Et cela a montré que nous avons besoin de changer la gouvernance telle qu’elle s’est opérée pendant des décennies et des décennies.

L’un des constats frappants, c’est qu’on a une grosse tête qui est à Conakry avec les responsables centraux. Ensuite, nous avons un tronc avec les responsabilités des collectivités régionales et autres (…). Le tronc, c’est-à-dire la gouvernance régionale par les préfets, par les gouverneurs, par les élus, si cela n’est pas renforcé à travers une déconcentration effective, si nous n’avons pas les ressources et les compétences nécessaires, il va de soi que la gouvernance sera déséquilibrée. L’immersion a montré la nécessité absolue d’inverser les choses, de procéder à des changements. Un grand cadre ne doit pas être seulement dans les services centraux de Conakry, il doit être une personne ressource dans les régions, dans les préfectures, pour contribuer à la formulation des programmes économiques, ensuite restituer au plus haut niveau, les attentes des populations.

Si ces aspects ne sont pas renforcés, il va de soi que nous aurons une gouvernance déséquilibrée. Et c’est ça qu’il faut changer. Et ce changement doit prendre en compte la formulation du programme Simandou 2040, pour que cela ne soit pas une vision du centre périphérique de la capitale, mais une vision décentralisée, inclusive de l’ensemble des parties prenantes au niveau national. Le programme engagé, notamment celui du Simandou 2040, n’est pas un programme pour quelques-uns, c’est un programme qui prend en compte les attentes, les intérêts de tout le pays entier, pour aujourd’hui, demain et après-demain.

Dans ce cadre également, le ministère de l’Administration du Territoire est en train de travailler à remettre en selle la charte de la déconcentration. La décentralisation est en train de reprendre son élan. Nous allons, sur ces deux piliers, travailler encore de manière beaucoup plus forte pour que les collectivités locales soient des acteurs réels au niveau des pouvoirs locaux. La déconcentration, c’est-à-dire les responsabilités administratives et gouvernementales, doivent être aussi rapprochées des hommes et des femmes qui sont à des leviers essentiels de la vie nationale, notamment au niveau des régions et des préfectures.

En tant qu’homme politique et chef du gouvernement, comment gérez-vous la pression entre les responsabilités qui vous incombent ?

Ah, vous savez, j’ai toujours évolué dans un environnement où il y a de multiples pressions avec beaucoup d’adversité. Donc, plus ou moins, je suis préparé à ce challenge qui est d’une autre nature mais aussi qui comporte des contraintes. Des fois, il faut procéder à des arbitrages difficiles, à concilier les points de vue des uns et des autres pour parvenir de la manière la plus unie, la plus conviviale à faire converger des hommes et des femmes qui, des fois, ne partagent pas la même façon de voir les choses. Et donc, c’est le rôle du Premier ministre, chef du gouvernement, de contribuer à ce que cela puisse se faire dans l’intérêt supérieur du pays.

Vous entamez votre deuxième année à la tête du gouvernement qui a connu un petit changement dans son architecture qui passe à une trentaine de ministères. Peut-on savoir qu’est-ce qui a prévalu à cette décision

Ce changement est dû principalement à deux facteurs essentiels. Le premier facteur, il y a des ministères qui étaient, de par leur structuration, assez complexes au regard des enjeux que ces ministères devraient porter. Par exemple, vous prenez l’Énergie et l’Eau. Les contraintes, les charges et la pression que nous avons en permanence sur les questions énergétiques, peuvent amener le ministre à baisser le bras ou bien à lever le pied par rapport aux problématiques de l’eau. Or, aussi bien l’eau que l’énergie, ce sont deux préoccupations majeures de la collectivité nationale. Donc, les séparer, ça permet d’avoir une gestion plus directe de ces deux secteurs porteurs.

Vous prenez également le ministère du Tourisme, de la Culture, de l’Artisanat, de l’Hôtellerie, c’est des chantiers extrêmement importants qui rentrent dans le socle essentiel de l’organisation et de la modernisation d’un pays et de son économie. Donc, il était nécessaire, pour permettre d’impulser l’action, que cela puisse être séparé.

Vous prenez également l’autre ministère concernant l’Agriculture et l’Élevage qui sont des secteurs très importants et très porteurs. Les deux peuvent constituer des poids lourds excessivement prenants pour une seule personne. Donc, c’est l’une des premières raisons.

La deuxième raison, il faut redonner du souffle au gouvernement, en élargissant les bases sociales et politiques de la gouvernance actuelle. Comme vous le savez, nous sommes dans une phase où il faut rassembler le plus largement possible. Les deux principes que je viens d’indiquer ont amené à cette restructuration et à cet élargissement.

Parmi les critiques qu’on formule par rapport à ce changement, c’est que c’est un gouvernement « budgétivore » pour un État qui cherche quand-même à renflouer ses caisses. Que répondez-vous ?

La question budgétaire n’est pas liée à cette architecture revisitée de l’appareil gouvernemental. La question budgétaire est liée au fait que -le peu que nous avons-, est-ce que nous l’utilisons de la manière la plus efficiente et la plus efficace ? Et de ce point de vue, il y a beaucoup à faire parce qu’il y a beaucoup de déperditions, il y a beaucoup de laisser-aller qui méritent d’être fondamentalement corrigés. Et pour éviter cela, il faut une gestion beaucoup plus proche, beaucoup plus directe.

Donc, les deux aspects que vous venez d’évoquer, vous voyez bien, le fait d’élargir le gouvernement peut contribuer à avoir un regard beaucoup plus précis, beaucoup plus proche de l’action sur le terrain pour ne pas, engager des projets et qu’en fin de compte, avec un suivi qui n’est pas du tout efficace, qu’on puisse assister à des déperditions. La rationalisation de nos ressources amène à ce que de plus en plus nous soyons regardants par rapport à l’action qui est en train d’être opérée sur le terrain.

Au cours de ce remaniement, personne n’est parti. Pourquoi ?

Ce qui était beaucoup plus important, c’est l’élargissement (du Gouvernement). C’est la prise en compte du nouveau paradigme, qui mérite d’être effectivement prise en charge de manière beaucoup plus proche, pour une plus grande efficacité de l’action, pour nous permettre d’avoir des résultats. Pour le reste, chaque chose en son temps.

Il y a particulièrement Cellou Baldé de l’UFDG qui a fait son entrée dans ce gouvernement. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Qui vous dit qu’il est de l’UFDG ?

Voulez-vous dire qu’il ne l’est plus ?

Bon, peu importe, de toutes les façons, c’est une personne ressource qui apportera du sang neuf au secteur de la jeunesse, qui mérite d’avoir une grande impulsion.

Monsieur le Premier ministre, à Abidjan, vous aviez réaffirmé la volonté du gouvernement à organiser les élections majeures en 2025, à savoir un référendum constitutionnel prévu dans une quarantaine de jours maintenant, suivi d’un couplage de la présidentielle aux législatives. Vous l’avez réitéré il y a une semaine. Alors, comment le gouvernement entend-il réussir ce pari dans les délais annoncés et où est-ce que vous en êtes dans les préparatifs de ces rendez-vous ?

Je pense qu’il faut aller étape par étape. Nous sommes focus à l’heure actuelle sur l’organisation du référendum le 21 septembre prochain. À l’issue de cela, le CNT devra élaborer les textes majeurs régissant l’organisation des prochaines échéances : le code électoral et tous les autres textes afférents à l’organisation d’un processus de ce type. Nous allons nous conformer aux règles, nous allons organiser en conséquence les prochaines étapes, notamment la présidentielle, les législatives et les communales.

En termes d’agenda, le président a indiqué que l’année 2025 est une année électorale. Or, comme vous le savez, le référendum n’est pas une élection. C’est une consultation de l’ensemble de la population par rapport à ce texte majeur qui doit régir les fondamentaux de l’État de droit. Ceci est un aspect. Donc, les élections, c’est les législatives, la présidentielle et les communales.

A ce stade, je ne rentrerai pas dans l’organisation ou une précision pour dire ça se fera à telle date. Nous allons nous conformer aux règles qui seront édictées par les textes de la République et également par les instructions que le président de la République formulera à cet effet.

Par rapport au référendum, où est-ce qu’on en est dans le préparatif ?

Ça suit son cours. Et vous voyez que nous sommes dans la vulgarisation. Le président de la République a pris le décret convoquant le corps électoral pour le 21 septembre prochain. Donc, à partir du début de la date effective de la campagne référendaire, à ce moment-là, la campagne sera ouverte.

Selon vous, quelles sont les avancées que la Guinée pourrait obtenir avec l’adoption de cette nouvelle loi fondamentale ?

C’est la stabilité, la recherche fondamentale de ce projet constitutionnel, qui n’est pas encore la constitution de la République de Guinée, parce qu’il faut que le référendum puisse attester d’une adhésion massive de la population à ce projet constitutionnel pour lui conférer le titre et la réalité juridique de constitution de la République de Guinée. Ça, c’est de la sémantique.

Mais qu’est-ce que cela apportera ? D’abord, ce projet constitutionnel n’est pas un « copié-collé ». C’est l’examen de l’histoire de la République de Guinée et les consultations populaires qui ont été organisées par les honorables membres du Conseil national de la transition sur l’ensemble du territoire, les orientations qui ont été éditées à travers les 45 recommandations des Assises et d’autres suggestions pertinentes qui ont été formulées pendant très longtemps comme revendications ou comme souhaits. C’est ce condensé dans une architecture cohérente, répondant aux critères de l’élaboration d’un texte constitutionnel, qui a permis à ce que nous ayons aujourd’hui un projet constitutionnel qui est innovant sur plusieurs aspects.

Sur la question des droits de l’homme, vous voyez que la sacralité de la vie humaine, ça c’est quelque chose de très important. Le respect des droits fondamentaux des citoyens, de leur croyance, de leur appartenance. Et aussi des innovations comme le droit à la pétition, pour empêcher que dans des circonstances particulières, la faiblesse d’un dialogue susceptible d’intervenir à un moment ou à un autre dans le futur de la République de Guinée, que les citoyens aient déjà, de par leurs droits constitutionnels, les possibilités d’intervention et de prise de position pour indiquer ce qu’ils pensent et souhaitent par rapport à la gouvernance du pays. La faiblesse du dialogue antérieur, l’obstination des pouvoirs par le passé à vouloir, coûte que coûte, imposer au peuple de Guinée des choix qui n’étaient pas le choix souverain du peuple de Guinée, avait amené à des tragédies.

Et c’est tout cela, par des mécanismes très appropriés qu’il faut permettre qu’il y ait des droits constitutionnels qui évitent que quelqu’un s’accapare, confisque les attributs du pays et du peuple tout entier pour faire ce que bon lui semble. Donc l’aspect essentiel, ce projet constitutionnel est une leçon tirée de notre passé qui est un passé extrêmement riche et dont, si on prend garde, avec lucidité et responsabilité, on saura éviter beaucoup de crises qui ont impacté par le passé notre pays.

Pouvez-vous dresser un bilan de la vulgarisation du projet ?

Je pense qu’il y a des efforts qui sont faits et qui sont poursuivis. Il y a des innovations qui sont engagées parce que, vous savez, ça aurait pu être simple pour dire une campagne ‘’très squelettique, très superficielle’’, ‘’voici le texte, adoptez-le, votez massivement OUI’’. Non, nous voulons, pour des raisons de fond, que les Guinéens s’approprient le texte. Ce n’est pas un texte qui doit être banalisé. C’est une appropriation des grands axes qui permettront de structurer aussi bien la gouvernance que l’évolution de la société politique, sociale et économique de la Guinée pour des décennies et des décennies.

D’où la nécessité absolue dans un environnement où, parfois, le droit n’est pas intériorisé, que les Guinéens sachent quels sont leurs droits. Que quelqu’un d’autre ne vienne pas leur imposer des choses qui ne correspondent pas et qui violent leurs droits constitutionnels.

Par rapport à des droits qui ont été proposés, le droit à l’éducation, le droit à la santé, le droit au logement, ce sont des axes majeurs qui imposent à tout gouvernement, aujourd’hui, demain et après-demain, de mettre cela comme étant des priorités dans le cadre de l’évolution politique et sociale de ce pays. Donc, c’est un projet constitutionnel qui, en même temps, comme une constitution l’indique, c’est la loi fondamentale du pays. Mais aussi, il y a des aspects programmatiques qui sont inscrits à l’intérieur du texte qui donnent une orientation de la manière dont la gouvernance politique, économique et sociale de ce pays pourra être engagée pour des décennies et des décennies.

Donc, c’est en cela que ce projet constitutionnel est en même temps un texte de loi, c’est en même temps une orientation programmatique, c’est en même temps, une indication des grandes valeurs que ce pays devra porter.

Avez-vous le sentiment que les citoyens se l’approprient ?

Le 21 septembre, on saura si les Guinéens se sont appropriés massivement ce projet constitutionnel. Et je souhaite, et c’est pour cela que nous continuerons nos actions un peu partout, pour expliciter en quoi ce projet constitutionnel répond aux attentes et aux besoins d’une Guinée qui veut aller de l’avant, qui veut se construire, qui veut se stabiliser et qui veut sortir des longues décennies d’errance, de perte d’énergie et de confusion que certains avaient pu créer.

Les débats se cristallisent autour de la non-reconduction de certaines dispositions de la charte de la transition, notamment celles qui interdisaient la candidature des dirigeants de la transition. Je parle du débat autour de la candidature du général Mamadi Doumbouya. Vous avez déclaré récemment que la constitution ne lui interdit pas. Alors, si toutefois il décidait, pourquoi, selon vous, il devrait être le meilleur choix ?

Je peux revenir en arrière. Comme je l’ai dit tout à l’heure, ce projet constitutionnel est tiré de l’expérience des leçons que nous avons endurées par le passé. Et si vous avez bien remarqué, à chaque fois, la cristallisation se fait autour : qui est candidat ? qui ne l’est pas ? en ce qui concerne les sorties de transition.

La précédente transition que nous avons connue, comme vous le savez, en 2009, la cristallisation a été telle autour de la candidature du responsable de l’État à l’époque, qu’elle a abouti à une tragédie massive que la Guinée est en train encore de panser les blessures. D’où la nécessité, si les personnes qui remplissent les critères établis dans ce cadre puissent se porter candidates, ça évite des cristallisations, des oppositions sur des aspects inutiles. C’est au peuple de Guinée de décider, de choisir, d’élire l’homme ou la femme susceptible de recueillir son adhésion la plus large. D’où la nécessité de ne pas s’accentuer sur des blocages ou avoir des fixations sur telle personne ou telle autre personne.

Pourquoi Bah Oury, qui est un homme politique, préférerait-il la candidature de Mamadi Doumbouya à la sienne alors qu’il serait à même d’élaborer un projet politique et l’offrir aux Guinéens ?

Comme je vous l’ai dit tout à l’heure, entre le président de la République, le général Mamadi Doumbouya, et le premier ministre chef du gouvernement, Amadou Oury Bah, il y a une connexion, une connectivité, une osmose dans les convictions ultimes et profondes de changer ce pays en profondeur, d’aller de l’avant, d’en faire un pays qui dans les années à venir sera un grand pays. Et dans le cadre de l’unité, dans le cadre de la réconciliation nationale, dans le cadre de la stabilisation et de l’équilibre pour que tout le monde participe à ce processus politique de construction nationale. Le président Doumbouya l’a montré dès le début et comme vous le savez, je l’ai depuis très longtemps, toujours évolué dans ce registre.

À partir du moment où il y a osmose, il y a une convergence au-delà des aspects particuliers, quel est le problème ? Moi, je veux que la Guinée change. L’histoire, les réalités ont amené le général Mamadi Doumbouya dans la situation actuelle à être le président de la République et qui conduit les destinées de la Guinée. Ses convictions propres et les miennes convergent.

Je n’ai jamais cherché à dire : il faut que ce soit moi à tout prix. Vous le savez, j’ai créé un parti politique, j’ai mis en avant d’autres personnalités parce qu’à ce moment-là, j’ai estimé que les circonstances pouvaient, avec ce type d’attelage, permettre à l’institution politique que j’avais créée puisse grandir, puisse évoluer.

Et ça, vous le savez, pourquoi aujourd’hui, alors que je suis effectivement en situation de responsabilité comme Premier ministre, chef du gouvernement, chercherais-je autre chose que de consolider ce processus pour montrer que nous ne sommes pas là pour des questions d’intérêts individuels ? Nous sommes là parce que les circonstances et l’histoire de notre pays nous amènent à nous donner la main, à travailler pour que la Guinée puisse évoluer et changer.

A suivre !

Interview réalisée par nos confrères d’Africaguinee.com

 

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