Côte d’Ivoire : solidarité, cas sociaux, difficultés quotidiennes… des Guinéens de Lakota racontent leur quotidien

il y a 3 heures 15
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Ils sont au nombre de trois (3) et font partie des premiers guinéens ayant résidé à Lakota en Côte d’Ivoire. Il s’agit d’Elhadj Mamadou Aliou Diallo, originaire de Madina-Pouroya, à Djonfo (Labé) ; Mamadou Saliou Baldé, et Elhadj Abdourahamane Baldé, tous natifs de Koura, district relevant de la sous-préfecture de Kona, dans la préfecture de Tougué. Arrivés successivement dans la localité entre 1986 et 1998, ils ont été témoins de l’arrivée massive et progressive de leurs compatriotes dans le département de Lakota. Ils sont aujourd’hui les sages des ressortissants guinéens dans cette localité du Centre-ouest de la Côte d’Ivoire. Dans un entretien accordé à l’envoyé spécial de Guineematin.com à Lakota, ces personnalités sont revenues, entre autres, sur leur aventure, l’organisation de la communauté, la gestion des cas sociaux.

Trente (30) bonnes années se sont succédé depuis que le doyen Mamadou Saliou Baldé a quitté son village natal de Koura, relevant de la sous-préfecture de Kona (Tougué), pour une aventure qui le conduit en Côte d’Ivoire. Membre à part entière de la communauté guinéenne à Lakota, il revient sur les causes de son aventure.

Mamadou Saliou Baldé, sage des guinéens à Lakota

« C’est presque comme tout le monde. La situation financière a été la base de ma sortie de la Guinée. Je devais quitter pour m’essayer ailleurs. Après 30 ans, je ne dirai pas que j’ai tout gagné, mais cela m’a été d’une grande expérience. Donc, je n’ai pas de regrets, malgré les difficultés. Parlant des difficultés, il faut dire que l’une des plus grandes qu’un aventurier peut rencontrer c’est le manque de soutien. Sans un soutien, tout devient très difficile », affirme-t-il.

Malgré les difficultés, le doyen Mamadou Saliou appelle les jeunes à l’aventure pour lutter contre le chômage. « J’invite les jeunes à sortir un peu de leur zone de confort. Quand ça ne marche pas dans un endroit, il est logique de changer de lieu. Mais, il faudrait que les jeunes soient bien éduqués et aient le minimum d’ambitions pour se réaliser à l’extérieur ».

L’idée de se réunir en communauté est fortement motivée par un besoin pressant pour les cas sociaux.

Elhadj Mamadou Aliou Diallo, sage des guinéens à Lakota, Côte d’Ivoire

« Quand je suis arrivé ici, à l’époque, on n’était pas nombreux et il n’y avait pas d’union entre ceux qui étaient là. Ce qui faisait que nous rencontrions des difficultés avec l’organisation de cas sociaux comme les baptêmes ou les décès. C’est à ce moment que nous faisons appel à tout le monde au nom de l’union », explique Elhadj Mamadou Aliou Diallo, originaire de Madina-Pouroya, à Djonfo (Labé).

Depuis, l’initiative a donné un nouveau souffle au vivre-ensemble. Désormais, elle réunit tous les guinéens vivant dans la localité.

« Aujourd’hui, nous avons pu réunir tout le monde ici. Et l’avantage, c’est qu’on s’entraide pour subvenir à nos besoins, ensemble. Quand on a une cérémonie, nous avons fixé l’heure. Parlant des cotisations, elles varient entre 2 000, 3 000 et 5 000 F CFA par personne. Cette somme joue un grand rôle dans le soutien des uns et des autres. Il y en a qui sont aisés, contrairement à d’autres », a fait savoir pour sa part, Elhadj Abdourahamane Baldé, également natif de Koura, dans la sous-préfecture de Kona (Tougué).

Les sages jouent un rôle primordial dans la communauté. Au-delà de l’union, de la communion, ils aident à l’insertion professionnelle de leurs compatriotes pour une indépendance financière. « C’est une obligation morale pour nous d’œuvrer à l’épanouissement de la communauté. Pour ceux qui viennent et qui n’ont pas de travail, on les insère dans nos activités de boutiques. Une fois que la personne se montre sérieuse, elle devient son propre patron. A son tour, il tient la main à un autre. C’est comme ça qu’on se développe ici », a laissé entendre Elhadj Mamadou Aliou.

Si au début ils se sont confrontés à des difficultés pour mettre en avant les valeurs sociales au sein de la communauté, actuellement les uns et les autres perpétuent l’héritage. L’identification de chaque guinéen dans la localité, qui constituait jusque-là le véritable frein à l’union, passe au premier plan et devient désormais plus faciale. « La principale difficulté qu’on avait, c’était d’abord comment identifier les guinéens qui arrivent. Surtout ceux qui sont en brousse. Un jour, un apprenti chauffeur est décédé ici. Personne ne le connaissait et il n’avait aucune pièce d’identité. On a vraiment eu du mal à l’identifier. Ils ont conclu que c’est un guinéen, on nous avait remis le corps, alors que nous ne savions rien de lui. On l’a enterré. Depuis là, on a compris que la solitude constitue un problème. Aujourd’hui, tout le monde a compris. Les gens se présentent d’eux-mêmes à la communauté », informe Elhadj Mamadou Aliou.

Pour alléger les charges financières, ces compatriotes, à l’unanimité, ont mis en place une caisse sociale pour des quotas mensuels de 1 000 F CFA par personne. Une somme réservée aux cas sociaux de la communauté.

De retour de Lakota, Mamadou Malal Baldé depuis Abidjan pour Guineematin.com

Tél. : +225 01 42 24 28 28

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