Culture : vers le réveil du patrimoine culturel et historique du Fouta Djallon

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« Protection, conservation, valorisation et transmission de l’histoire et des vestiges des Fouta Djallon ». C’est l’objectif d’un projet initié par le Haut conseil des anciens de Timbo, en collaboration avec la Fondation américaine ‘’Fulbright’’, avec le soutien de l’ambassade des Etats-Unis en Guinée, du secrétariat général des affaires religieuses et du ministère de la culture, du tourisme et de l’artisanat. Et, c’est dans le cadre de ce projet que le Dr Essaméddin Alahi (un expert) a récemment effectué une tournée d’une semaine dans certaines localités du Fouta Djallon, rapporte un des correspondants de Guineematin.com dans la région de la Moyenne Guinée.

Depuis le 18ème siècle, des érudits ont écrit à la main des livres religieux comme le Coran, des poèmes sur les principes islamiques, des jurisprudences, sur l’astronomie, sur la langue arabe. Ces ouvrages constituent un trésor pour les conservateurs.

Les auteurs tels que Thierno Sadou Mö Dalein, Thierno Samba Mombeya, Thierno Boubacar Poty ont, à travers des moyens rudimentaires (stylos en bois, encre à base des feuilles d’arbres communément appelé théillin et des papiers), écrit des ouvrages pour enseigner le dogme islamique.

Ces manuscrits sont un élément fondamental du patrimoine culturel, historique et religieux du Fouta Djallon. Ces manuscrits ont été écrits en arabe depuis des siècles, mais par faute de conservation, ils sont aujourd’hui à la merci des intempéries. Cette situation frelate petit à petit la qualité des ouvrages.

Elhadj Amadou Oury Barry dit ‘’Mody Oury’’, membre du Haut conseil des anciens de Timbo

« Nous sommes en tournée dans certaines préfectures de la Moyenne Guinée pour mettre en œuvre un projet qui consiste à collecter, numériser et remettre dans une bibliothèque les manuscrits qui sont éparpillés dans tous les villages. Chacun voit tous les jours ces manuscrits qui disparaissent avec les rats et les cancrelats. Le constat est que les gens ont compris, qu’ils sont venus avec des manuscrits qui ont commencé déjà à périr. Donc, c’est un projet qui est urgent. Nous avons négocié avec un musée qui se trouve à Jackson au Mississippi (aux États-Unis) pour venir nous assister pour mettre en œuvre ce projet. Nous saluons l’engagement des érudits qui sont venus avec ces manuscrits. Vous savez, le savoir est la seule chose que tu ne peux pas hériter. S’ils acceptent de partager ces patrimoines culturels avec d’autres personnes, ça peut nous aider à immortaliser nos érudits. Dans tous les villages, nous savons qu’il y a de nos manuscrits qui existent, qui sont en train de se détruire, et si nous ne faisons pas attention, nous allons les perdre. C’est un patrimoine qui appartient à toute la Guinée, c’est une propriété nationale. Nous voulons les protéger, les pérenniser et les mettre dans une bibliothèque. Nous avons un problème historique et la première arme du colonisateur était de détruire notre culture. Donc, il a mis en avant les avantages concrets, immédiats de l’école publique française. Et petit à petit, les gens ont abandonné l’apprentissage. Et aujourd’hui, il y a beaucoup de jeunes qui sont bien formés et qui assurent une bonne connaissance. Il faut enseigner la nouvelle génération, et cela n’est peut être possible que si on s’engage à revivre les traces de nos érudits », a indiqué Elhadj Amadou Oury Barry dit ‘’Mody Oury’’, membre du Haut conseil des anciens de Timbo.

De son côté, Mamady Diawara, représentant du ministère de la culture à cette tournée, a salué cette initiative et a réitéré l’engagement de son département à accompagner ce projet.

Mamady Diawara, représentant du ministère de la culture du tourisme et de l’artisanat

« Ces manuscrits constituent des trésors qui représentent le fruit du génie créateur de nos ancêtres et ce qui nous identifient des autres communautés du monde entier. Si ces manuscrits disparaissent, c’est que la Guinée n’a pas raison d’être. C’est la raison pour laquelle le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat accompagne sincèrement les initiateurs de ce projet. Je les invite à collaborer avec les partenaires, le ministère compte sur leur disponibilité pour la réussite de ce projet. C’est un processus à trois étapes et nous sommes à la première étape qui consiste à collecter et à numériser les manuscrits. Ils pourront compter sur la volonté et le soutien indéfectible du ministère, car il est là pour ça, pour la politique nationale culturelle », a dit Monsieur Diawara.

A préciser que ces manuscrits sont gardés par les descendants des érudits dans différents villages du Fouta Djallon. A Mamou, on peut les retrouver à Bhouriya, Tolo, Dounet, Timbo, Roumirgo, Gnagara, Kegneko et Saramoussa.

Nous y reviendrons !

Boubacar Ramadan Barry pour Guineematin.com

Tel : 625 69 89 19/657343939

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