Consommation de Stupéfiants et excès de vitesse à l’origine de l’hécatombe sur les routes de N’zérékoré (Reportage)

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Sur la nationale n°1 Guéckedou-Macenta, il est encore possible d’apercevoir les traces de l’impact d’un gros bus qui a chuté d’un flanc au petit matin du mercredi, tuant 16 passagers à bord dont deux (2) enfants et (5) femmes. Au fond du ravin qui a  englouti l’autobus, il ne reste que la structure métallique morcelée en deux, des débris de carrosserie, des affaires personnelles dispersées ça et là. Ici, une scène effroyable s’était produite il y a quelques jours à 7 heures du matin. Le chauffeur du bus y a aussi été  tué et les secouristes ont passé des heures à extraire des corps et des survivants.

Douleur et des interrogations

Jusqu’ici, aucune raison officielle n’est avancée sur ce qui serait à l’origine de la sombre matinée du mercredi dernier. Pourtant, celui-ci remet au devant de la scène la question de l’insécurité routière en province. Plusieurs jours après, de nombreux témoignages recueillis et les images publiées sur les réseaux sociaux, témoignent la violence du choc.

« Ce bus nous a dépassé vers 7h. Avant kondembadou, Je pense qu’on se suivait entre 90 et 100 km/h et il cédait difficilement le passage. Je pense à 100 mètre, nous l’avons vu partir en tonneau et malgré le vent qui soufflait dans mes oreilles, jai entendu un bruit qui m’a vraiment réveillé le corps. Il voulait rattraper un retard perdu », témoigne un voyageur qui a vu la scène.

Dans leurs témoignages, certains survivants avancent la thèse d’un excès de vitesse et d’une surcharge qui auraient provoqué l’explosion d’un pneu. Si cette route est jugée rétrécie et responsable de nombreux accidents, la cause de la tragédie du mercredi dernier est imputée au manque de la limitation de vitesse. C’est du moins ce que pensent plusieurs observateurs.

« Vous savez, nos autorités ne cherchent jamais des solutions pour arrêter le nombre de morts. Toujours les mêmes rituels, celui de la consternation et des fausses enquêtes pendant que les morts sur les routes ne s’arrêtent pas. La vitesse, la consommation de stupéfiants par les conducteurs et la surcharge sont des pratiques courantes ici. Personne n’en parle ni les syndicats. Je peux vous dire que le drame du mercredi à un lien avec l’une des pratiques que je viens de citer. C’est indiscutable. Ces bus sont souvent conduits par des jeunes qui brûlent tout en terme de sécurité routière. A cela s’ajoute, ce qu’ils consomment avant et pendant les voyage », s’est indigné Moussa Karamo Bérété, syndicat à la retraite et ancien chauffeur sur la nationale N°1.

Sur l’axe N’zérékoré-Conakry, le nombre de morts dû aux accident de la route a considérablement augmenté ces dernières années. Une centaines de personnes aurait perdu la vie à la suite d’accident impliquant l’excès de vitesse et la prise de stupéfiants.

« La plupart des conducteurs de taxis, de bus ou de minibus roule sous l’emprise des comprimés comme le tramadol. Quand ils les diluent dans leurs café ou les jus énergétiques, ils deviennent très insolents. C’est ce qui fait qu’on ne s’entend jamais. On leur retire toujours leurs permis et on les verbalise », a révélé un gendarme sous anonymat.

Le tramadol, un médicament antidouleur détourné de son usage est très prisé à N’zérékoré par de nombreux jeunes notamment des conducteurs de motos taxi ou de minibus. Aucun problème pour s’en procurer, il est devenu l’une des principales cause des imprudences routières, entraînant ainsi plusieurs cas d’accidents de la circulation. Malgré l’interdiction par les autorités, l’usage excessif de ce produit a fortement augmenté et sa vente se poursuit sans prescription médicale.

Alexis Kolié

Correspondant Régional de Mosaiqueguinee.com à N’Zérékoré

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