Conakry : un plaidoyer fort pour les droits des femmes lors des 72heures du livre

il y a 4 heures 21
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À l’occasion de la 17e édition des 72heures du Livre de Conakry, un événement à la fois littéraire et engagé, un panel d’exception s’est tenu ce jeudi au Chapiteau By Issa, autour d’un thème d’une pertinence brûlante : la Conférence mondiale sur les femmes de Beijing, trente ans après.

Organisé dans l’élan de cette célébration culturelle nationale, le panel a mis en lumière les acquis, les défis et les perspectives du leadership féminin en Guinée, dans un monde où l’égalité des sexes reste encore une conquête en devenir.

Placée sous la modération éclairée de Mme Charlotte Daffé, ministre de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, la rencontre a rassemblé des figures majeures du combat pour les droits des femmes. Parmi elles : Dr Francesco Galtieri, représentant de l’UNFPA en Guinée, Mariama Satina Diallo, ancienne ministre du Tourisme et de l’Hôtellerie, Fatoumata Traoré, Directrice nationale de la Promotion Féminine et du Genre, et Hadja Aicha Bah, ex-ministre de l’Éducation nationale et militante infatigable des droits des femmes.

Ce panel, au-delà des mots, a été un véritable espace de dialogue intergénérationnel, appelant à une mémoire active des engagements pris lors de la Conférence de Beijing en 1995. Cette conférence historique, organisée par les Nations Unies, avait alors dégagé 12 domaines critiques d’intervention pour l’émancipation des femmes : pauvreté, éducation et formation, santé, violences, conflits armés, économie, prise de décision, mécanismes institutionnels, droits humains, médias, environnement, et fillettes.

La Guinée face à ses défis

En Guinée, les défis dans ces domaines sont nombreux, bien que des avancées soient notables. Le panel a souligné :

L’accès inégal à l’éducation, surtout en milieu rural, où de nombreuses jeunes filles abandonnent l’école prématurément.

Les violences basées sur le genre, encore largement répandues et parfois normalisées, malgré l’existence de textes de loi.

La faible représentation des femmes dans les instances de décision, que ce soit au niveau politique, économique ou institutionnel.

Les obstacles socio-culturels qui freinent l’autonomisation économique des femmes, souvent cantonnées à l’informel et au secteur agricole non valorisé.

Ces constats douloureux appellent à une action plus concertée. « Il ne suffit plus de proclamer l’égalité, il faut la bâtir au quotidien, en dotant les femmes des outils et du pouvoir de transformer leur réalité », a martelé Fatoumata Traoré. Pour Hadja Aicha Bah, il est temps que la Guinée institutionnalise les mécanismes d’évaluation des politiques de genre et investisse davantage dans la formation des filles.

Vers une mobilisation renouvelée

Le représentant de l’UNFPA, Dr Francesco Galtieri, a rappelé que les 12 domaines d’intervention de Beijing ne sont pas de simples recommandations, mais une feuille de route universelle pour une société plus juste. Et que chaque pays a le devoir d’adapter ces priorités à son contexte local.

En Guinée, cela passe par le financement durable des initiatives féminines, la lutte contre les mariages précoces et l’implication des jeunes garçons dans cette dynamique de changement.

La ministre Charlotte Daffé a clos la rencontre par un appel vibrant à une mobilisation collective et multisectorielle, afin que la Guinée ne reste pas en marge du progrès mondial. « Il nous faut bâtir un futur où aucune fillette ne verra ses rêves étouffés par la tradition, où chaque femme pourra décider librement de sa vie. »

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