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À Madina Niger, la route -Constantin-Madina- est devenue un véritable cauchemar quotidien. Cet axe vital ressemble plus à un champ de bataille qu’à une voie routière : chaussée trouée, envahie par les étals des vendeuses en plein milieu et recouverte d’eaux stagnantes, transformant chaque passage en épreuve.
Chauffeurs, vendeurs et passants sont parfois contraints d’enfiler des bottes pour braver ce tronçon laissé impraticable depuis près de deux ans. Les plaintes se multiplient et tous pointent du doigt l’absence d’entretien.
Surnommée « route maudite » pour avoir englouti d’innombrables moyens sans jamais aboutir, elle offre en cette saison des pluies un spectacle désolant, indigne d’une capitale comme Conakry.
M. Gaucher, syndicaliste et chauffeur sur cet axe depuis plusieurs décennies, n’en peut plus : « Nous souffrons beaucoup, ni les voitures, ni les passagers ne peuvent passer. Moi, depuis le temps du président Lansana Conté je suis sur cette route, je n’ai jamais vu de changement. Ça ne fait que reculer. Les vendeuses ont occupé toute la route, même pour tourner, on le fait avec prudence. Ça fait près de deux ans qu’on endure ça. Nous prions le gouvernement de nous aider. »
À quelques mètres de là, un autre chauffeur, fatigué mais déterminé à se faire entendre, dénonce : « Vraiment, ici à Madina Niger, nous souffrons. Je ne sais pas à quelle société les travaux d’ici sont confiés. Le goudron n’avait aucun défaut, ils sont venus l’enlever puis ils ont laissé comme ça. Maintenant, il y a trop d’eau, on ne peut pas marcher sans bottes. Les femmes aussi souffrent, elles s’installent sur toute la route et ça crée des embouteillages. J’ai fait plus de cinq ans ici. Je vous dis, c’est eux qui ont enlevé le peu de goudron qui restait. Depuis un an et deux mois, on vit ce calvaire. Aujourd’hui, on demande à l’État, au président Mamadi Doumbouya, de venir constater afin de nous venir en aide. »
La colère est la même chez Aboubacar Camara, chauffeur de taxi, qui ne mâche pas ses mots : « Nous voulons travailler pour nourrir nos familles, mais avec le mauvais état de la route, nos voitures ne tiennent pas longtemps. Parfois, tu peux quitter la grande banlieue sans problème, mais une fois sur la route Niger, tu fais plus d’une heure pour une courte distance. Depuis que j’ai connu cette route, je ne l’ai jamais vue en bon état. On dirait qu’elle est maudite… »
Aujourd’hui, tous réclament la même chose : une intervention rapide des autorités pour redonner à la route de Madina Niger son rôle de voie de passage et de commerce. En attendant, chauffeurs, vendeuses et passants continuent de s’enliser, entre flaques d’eau, poussière de la saison sèche et résignation.
Christine Finda Kamano
L’article Conakry- Madina Niger : commerçants et usagers piégés par une route ‘’maudite’’ est apparu en premier sur Mediaguinee.com.