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Le Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains (ROADDH) et la Coordination de Défense des Droits Humains en Guinée (CODDH) ont appelé les autorités guinéennes à créer les conditions propices à la protection des défenseurs des droits humains et à un processus apaisé et inclusif.
Ils l’ont fait à travers un communiqué rendu public ce mardi 16 septembre 2025 à Lomé, capitale togolaise. À quatre jours du référendum constitutionnel, ces deux instances sous-régionales et régionales des droits humains s’appuient sur la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance ainsi que sur le Pacte international relatif aux droits civils et politiques pour faire valoir leurs arguments.
Selon ce document dont notre rédaction détient copie, si le processus électoral qui s’annonce constitue une étape importante, il n’en demeure pas moins que des inquiétudes subsistent au regard de la situation que traverse le pays.
« Nos organisations dénoncent la restriction de l’espace civique et démocratique qui se manifeste par les disparitions de défenseurs des droits humains, les arrestations arbitraires et actes de torture, le bâillonnement de la presse et la suspension des partis politiques. Nous attirons l’attention du gouvernement guinéen sur ses obligations de respecter la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, qui en son article 4 alinéa 2 consacre l’inaliénabilité du droit de participation populaire par le biais du suffrage universel au peuple ; de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples ; du Pacte international des droits civils et politiques ; ainsi que de la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits humains qui garantissent la liberté d’opinion et d’expression, le droit d’association et de réunion pacifique », lit-on dans le communiqué.
Face à ces défis, le ROADDH et la CODDH formulent des recommandations devant garantir un processus apaisé et inclusif, conforme aux textes ratifiés par l’État guinéen. Elles invitent notamment les autorités à :
- Lever l’interdiction générale de manifester prise le 13 mai 2022, et garantir le droit de réunion pacifique tel que prévu par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ainsi que par la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples auxquels la Guinée est partie ;
- Favoriser la participation de toutes et tous aux élections, et prendre les mesures nécessaires pour l’intégration des acteurs politiques et citoyens exclus du fichier électoral ;
- Garantir un environnement sûr et favorable permettant aux journalistes, acteurs politiques et défenseurs des droits humains de mener à bien leur travail légitime sans crainte ;
- Libérer les défenseurs des droits humains arbitrairement détenus ;
- Faire la lumière sur les disparitions forcées et involontaires de défenseurs des droits humains et garantir leur retour dans leurs familles.
Il faut préciser que la mise en lumière de la situation des droits humains en Guinée par des organisations spécialisées n’est pas une première. Le 29 avril dernier, Amnesty International avait publié son rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde. Le cas guinéen y figurait, avec un constat peu reluisant.
Saidou Lébêré
L’article Retour à l’ordre constitutionnel en Guinée : le ROADDH et la CODDH expriment leurs préoccupations et formulent des recommandations aux autorités est apparu en premier sur Mediaguinee.com.